En guise d’introduction, l'Observatoire de Paris rappelle que « la formation des petits corps du Système solaire, tels que les astéroïdes, demeure mystérieuse ».

Selon les simulations numériques, « le lieu le plus propice à une formation rapide des petits corps est la "ligne de glaces", c’est-à-dire le lieu du disque où la vapeur d’eau se condense sous forme de glace, à une température d’environ 160 K (environ - 110° C) ».

Problème, « ce résultat est en conflit avec l’analyse des météorites de fer, issues des noyaux des premiers petits corps du Système solaire. Ces météorites se partagent en deux groupes ayant des propriétés isotopiques et chimiques différentes ».

Deux groupes, deux anneaux distincts ? C’est en effet la conclusion à laquelle sont arrivés des chercheurs dans une étude publiée dans Nature Astronomy. L’équipe « a montré, pour la première fois, que les premiers petits corps du Système solaire auraient pu se former dans deux anneaux distincts :

• L’un près de la ligne de condensation des silicates, à proximité de l’orbite actuelle de la Terre ;
• L’autre près de la ligne de glaces, à proximité de l’orbite actuelle de Jupiter ».

Le premier anneau serait de nature rocheuse et, « avec une masse totale de 2 - 3 fois la masse de la Terre, aurait ensuite permis la formation des planètes telluriques ». Le second serait « composé de corps riches en glaces avec une masse totale d’une trentaine de masses terrestres, aurait conduit à la formation des noyaux des planètes géantes ».

Cette fois, c’est « en très bon accord avec les contraintes observationnelles fournies par les météorites de fer […] Cela montre également que le processus de formation planétaire a démarré très tôt dans la nébuleuse solaire, en même temps que la formation du Soleil, alors que notre Système solaire était encore alimenté en matériaux par le milieu interstellaire ».