NVIDIA n'a pas fait sa révolution à l'occasion de l'édition 2019 du CES de Las Vegas, mais a dévoilé quelques nouveautés, en marge de l'annonce du support de l'Adaptive Sync et de l'arrivée des écrans BFGD. 

Deux heures. La conférence d'ouverture du CES 2019 de NVIDIA n'a pas été raccourcie sur la durée. Elle a d'ailleurs gardé les mauvaises habitudes du constructeur, notamment sur les longueurs et les redites, surtout dans sa première partie. Heureusement, Jen Hsun Huang avait quelques annonces à faire, mais seulement sur le court terme.

Ceux qui s'attendaient à entendre parler de GPU gravés en 7 nm et autres modèles sans RT/Tensor Cores seront déçus, il n'en a pas été question. Si NVIDIA a décidé de se focaliser sur les joueurs en ce début d'année, mettant de côté l'IA et la voiture autonome au profit de son marché principal, c'était pour évoquer les prochaines semaines.

Il faut dire que la société est dans une position délicate, avec une action aux alentours de 136 dollars et un plus bas à moins de 130 dollars il y a seulement quelques jours. Ce, alors que le cours était grimpé à 280 dollars en septembre dernier. Le lancement des RTX n'aura rien amélioré, au contraire. Il faut donc rassurer. 

On aurait pu s'attendre à ce que NVIDIA en profite pour frapper fort, mais cela n'a pas vraiment été le cas.

• Notre suivi en direct de la conférence NVIDIA du CES 2019

« RTX On »

C'est l'air un peu déçu que le PDG a ouvert sa conférence en annonçant au public, heureux de voir le « Gaming » revenir sur le devant de la scène, que cela signifiait qu'il n'apprendrait rien de l'évolution de l'IA et des véhicules autonomes aujourd'hui.

Il faut dire que les conférences NVIDIA sont de plus en plus répétitives sur le sujet, Huang rodant ses interventions comme un one man show à répétition. Divertissant pour qui assiste à la scène pour la première fois. Moins si l'on suit de près l'actualité de la marque et que l'on voit des blagues utilisées pour la dixième fois.

Aujourd'hui, il n'a pas été question de cela. On a néanmoins eu droit à un long rappel de l'intérêt du ray tracing, de Turing, de RTX et des technologies comme DLSS, démonstrations à l'appui.

• Notre dossier sur l'architecture Turing de NVIDIA

Certaines étaient nouvelles, d'autres non. NVIDIA en a profité pour annoncer qu'Anthem exploiterait DLSS et que les performances en 4K de Justice seraient entre 40 et 60 fps avec le ray tracing d'activé pour des RTX 2070/2080 (Ti), entre 50 et 80 avec DLSS plutôt qu'un anti-aliasing classique. 

C'est là que l'on peut constater que la combinaison des deux solutions peut avoir du sens, même si ces chiffres pourront paraître un peu faibles pour des cartes qui sont parfois vendues à plus de 1 000 euros pièce.

La GeForce RTX 2060 annoncée à partir de 369 euros

Cela n'empêche pas le constructeur de dévoiler un modèle plus accessible : la GeForce RTX 2060. Contrairement à ce que certains pensaient, il n'a pas été question d'un modèle 1160 sans unités RT/Tensor.

Elle embarque 1920 CUDA Cores, soit 384 de moins que la RTX 2070 (- 16,7 %) avec une fréquence située en 1 365 et 1 680 MHz. Elle peut donc descendre plus bas que sa grande sœur (1 410 MHz) mais son Turbo peut aller plus haut (1 620 MHz). L'interface mémoire passe à 192 bits, soit 336 Go/s de bande passante avec de la GDDR6 à 14 Gb/s.

6 Go sont présents. Ici, des rumeurs évoquaient de nombreuses déclinaisons, il n'en est pour le moment pas question selon le site officiel de NVIDIA. 240 unités Tensor sont présentes pour 30 unités RT (- 16,7 % dans les deux cas), les performances étant annoncées à 37 RTX-OPS et 5 Gigarays/s contre 45 RTX-OPS (- 17,8 %) et 6 Gigarays/s (- 16,7 %) pour la RTX 2070.

La carte est donnée comme au niveau des GTX 1070 (Ti) au sein de la gamme actuelle. Le TDP est annoncé à 160 watts avec un connecteur d'alimentation PCIe à huit broches nécessaire. La disponibilité est annoncée à partir de 369 euros le 15 janvier prochain. Fait notable : ce sera le tarif du modèle Founders Edition qui sera mis en vente sur le site de NVIDIA.

Les partenaires proposeront leurs propres déclinaisons, les annonces devraient ainsi se multiplier dans la journée.

Un modèle qui se veut plus attractif et qui va devoir faire ses preuves

Pour rappel, la GeForce RTX 2070 est disponible aux alentours de 500 euros, la 2060 est donc 26 % moins chère. Son rapport performances/prix devrait alors être intéressant. Une GTX 1060 6 Go se négocie actuellement aux alentours de 200/220 euros, contre 360 euros pour une 1070 et 500 euros pour une 1070 Ti. Il faut donc espérer qu'elle sera proche de cette dernière.

Pour ceux qui craindraient des performances désastreuses avec le ray tracing, la marque se veut rassurante : il sera possible de jouer à Battlefield V à plus de 60 fps en 1440p avec DLSS activé. Le détail du niveau de ray tracing ou le reste des paramètres n'ont néanmoins pas été précisés. Ce sera l'un des enjeux de cette carte.

Pour renforcer l'intérêt de sa gamme, NVIDIA va lancer un bundle : Anthem ou Battlefield V offert avec les RTX 2060/2070, les deux avec les RTX 2080 (Ti). Dans la liste des partenaires pour le lancement de la RTX 2060, des revendeurs français comme LDLC/Materiel.net et Rue du commerce ont été cités. 

Max-Q à l'heure de RTX

Comme on pouvait s'y attendre, des puces mobiles ont également été évoquées, mais pour le moment assez peu détaillées. Trois modèles seront proposés : RTX 2060, 2070 et 2080. Si le nombre d'unités et la mémoire intégrée restent inchangés par rapport aux modèles de bureau, les fréquences peuvent fortement varier. 

Ce sera notamment le cas sur les appareils affichant un design Max-Q, validé par NVIDIA. Pour rappel, l'objectif de ce programme est de proposer des portables silencieux, fins mais qui peuvent afficher de bonnes performances, notamment dans les jeux. Pour cela, un sweet spot est recherché (à la baisse) pour le ratio fréquence/consommation.

17 modèles sont certifiés sur 40 qui utiliseront les GeForce RTX. Un record pour NVIDIA par rapport aux gammes précédentes. Quelques modèles ont été évoqués sur scène mais les constructeurs vont sans doute multiplier les annonces dans les jours à venir. La disponibilité est annoncée à partir du 29 janvier prochain.

Il sera alors temps de vérifier si ces portables permettent de profiter de l'ensemble des possibilités de l'architecture Turing dans de bonnes conditions, notamment du ray tracing. Notez que le port VirtualLink, exploitant une connectique USB Type-C peut également être proposé.

Quelques partenariats, mais peu d'annonces ray tracing

Enfin, NVIDIA a annoncé s'associer à Autodesk autour de son moteur de rendu Arnold qui exploitera RTX, mais aussi à RED pour la gestion des vidéos en 8K, ou OBS pour l'accélération de la compression/diffusion de contenu en streaming. 

De son côté, HTC intègrera les technologies VRWorks à ses solutions Vive, sans plus de précision. On note surtout l'absence de nouveau partenariat avec des éditeurs autour du ray tracing. Si DLSS arrive dans quelques titres supplémentaires, les jeux supportant ces deux technologies se comptent aujourd'hui sur le doigt d'une main. 

Une situation problématique pour NVIDIA qui est de fait à la peine pour justifier de l'intérêt de ses nouvelles cartes graphiques. Le risque étant que d'ici à ce que la situation change vraiment, une nouvelle gamme de GPU soit mise sur le marché. Surtout que la concurrence pourrait se réveiller entre les prochains GPU d'Intel et la nouvelle génération en 7 nm d'AMD. 

Les mois à venir pourraient changer la donne dans le secteur des cartes graphiques, les prochains jours nous permettront de voir un peu plus clair dans le jeu et les intentions des trois acteurs principaux de ce juteux marché.