Voitures autonomes : les règles changent aux États-Unis
Le régulateur américain NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration) annonce le lancement d’un « programme national pour les véhicules équipés de systèmes de conduite automatisée ». Il permettrait aux voitures entièrement autonomes de se développer plus vite… mais Donald Trump pourrait décider de mettre un coup de pied dans la fourmilière une fois de retour au pouvoir.
Le 24 décembre à 17h17
4 min
IA et algorithmes
IA
Pour The Verge, cette « première étape bureaucratique pourrait ouvrir les vannes des voitures entièrement autonomes ». Rappelons que le NHTSA enquête sur plusieurs incidents impliquant des voitures autonomes de General Motors, Cruise, Waymo (Google) et Zoox (Amazon).
Nos confrères ajoutent que « les constructeurs automobiles ont fait part de leur frustration face à la lenteur du régulateur à évaluer les demandes sur les véhicules autonomes ». Sentiment confirmé par l’Alliance for Automotive Innovation qui regroupe de nombreux fabricants (BMW, Ford, GM, Honda, Kia, Mazda, Mercedes-Benz, Mitsubishi, Nissan, Stellantis, Toyota, Uber, Volkswagen…).
Plus de souplesse contre plus de transparence
Ce nouveau programme laisserait plus de marge pour autoriser la mise sur le marché de voitures directement pensées pour être autonomes, c’est-à-dire sans pédale ni volant. Mais cette ouverture est à double sens. Si le régulateur propose s’assouplir les règles, les constructeurs de voitures autonomes devront partager davantage de données.
« Un développement sûr, transparent et responsable est essentiel pour que cette technologie gagne la confiance du public et atteigne son plein potentiel », explique le NHTSA dans son communiqué. Le régulateur ajoute que « les données sont fondamentales » pour son travail.
Vers une « augmentation significative » des véhicules autonomes ?
L’Alliance for Automotive Innovation se réjouit de cette annonce qui « ouvrira la voie à une augmentation significative du nombre de véhicules autonomes commerciaux aux États-Unis ». Elle rappelle que, actuellement, « les entreprises ne peuvent pas exploiter plus de 2 500 véhicules spécialement conçus pour être autonomes sur les routes ». Il est là encore question de véhicules totalement autonomes, par opposition aux voitures classiques modifiées.
John Bozzella, président et CEO de l’Alliance for Automotive Innovation, confirme les critiques sur l’inaction du régulateur américain. Il s’explique : « Nous avons besoin de toute urgence d’un cadre réglementaire pour les véhicules autonomes aux États-Unis, afin de ne pas céder le leadership à la Chine et à d’autres pays ». Avec le nouveau règlement du NHTSA, il voit « une avancée positive et une voie à suivre pour augmenter le nombre de véhicules autonomes circulant sur les routes ».
Trump va-t-il tout chambouler ?
Cette souplesse sur les règles, en contrepartie de l’échange de données, survivra-t-elle à l’arrivée de Donald Trump au pouvoir le 20 janvier 2025 ? La question reste ouverte, comme l’explique The Verge. En effet, « le nouveau président chercherait à annuler la règle de transparence de l’ère Biden qui oblige les entreprises exploitant des véhicules avec assistance à la conduite ou autonomes, à signaler les accidents et les blessures ». C’est en tout cas ce qui ressort de documents récents consultés par Reuters.
Cette suppression « profiterait grandement à Tesla, qui a signalé à ce jour le plus grand nombre d’accidents », ajoutent nos confrères. Sans oublier que le patron de Tesla, Elon Musk, est très proche du président élu et a l'activement soutenu pendant sa campagne.
Pour The Verge, cette plus grande transparence voulue par la NHTSA « pourrait amener certains à penser que cette règle est morte-née » et que Donald Trump pourrait supprimer « la seule règle de transparence actuellement en vigueur pour les voitures autonomes ». Dans le même temps, Elon Musk fait pression sur le président élu pour assouplir les restrictions sur les véhicules autonomes… « Donc, tout est possible », concluent nos confrères.
En France, c’est compliqué, comme le rappelait encore récemment Capital. « Dans l’état actuel du droit, ce serait quasiment impossible », explique Bruno Mendes Da Silva, cofondateur de Heex (start-up française spécialisée dans l'IA pour la voiture autonome). Il parle d’un flou réglementaire conséquent. Si l’Europe et les véhicules électriques font bon ménage, « le véhicule autonome a été mis de côté, ce n’est plus un sujet prioritaire », ajoute l’expert.
Voitures autonomes : les règles changent aux États-Unis
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Plus de souplesse contre plus de transparence
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