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Fedora 41 bêta : une version riche en évolutions techniques et désormais sans X11

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Fedora 41 bêta : une version riche en évolutions techniques et désormais sans X11

La bêta de Fedora 41 est disponible au téléchargement. Elle comporte d’importants changements sous le capot, en plus du nouveau noyau 6.11 et d’un GNOME 47 qu’elle sera la première à utiliser. Outre une modernisation générale des paquets et la disponibilité de DNF 5, Fedora 41 introduit un nouveau Spin (variante) basé sur Mir et nommé Miracle.

Le 19 septembre à 15h53

L’arrivée d’une nouvelle Fedora est toujours un « évènement ». Il s’agit du laboratoire à ciel ouvert de Red Hat et la distribution Linux est souvent la première à adopter les technologies sur lesquelles travaille l'éditeur. Longtemps avant tout le monde, dès Fedora 25 (en 2016), le serveur d’affichage Wayland a ainsi été adopté par défaut. L’arrivée d’une nouvelle version est donc toujours à suivre de près, car elle permet d’observer les grandes tendances technologiques dans Linux, du moins pour la plupart des distributions, y compris Ubuntu.

Fedora 41 n’échappe pas à la règle. Après une mouture 40 relativement sage, la nouvelle propose de nombreux changements, la plupart importants et sous le capot. Nous allons surtout nous attarder sur la version Workstation, basée sur GNOME.

Un noyau 6.11 rouillé

Première évolution notable, le noyau 6.11, sorti il y a quelques jours à peine. La plupart des améliorations concernent le support matériel. On y trouve par exemple la prise en charge des puces Bluetooth/WLAN pour les plateformes Qualcomm, un nouveau type de mappage permettant au noyau de supprimer des pages à la volée quand la pression sur la mémoire se fait trop forte, le support du hotplug pour le processeur virtuel sur les systèmes ACPI AArch64, la gestion du CCPC (Collaborative Processor Performance Control) rapide dans le pilote amd-pstate cpufreq, etc.

Le noyau Linux 6.11 introduit également plusieurs nouveautés liées au langage Rust, dont l’inclusion provoque des remous chez les développeurs. Linus Torvalds s’est d’ailleurs récemment exprimé à ce sujet. On y trouve ainsi l’ajout d’une version minimale de la chaine d’outils, le support des pilotes de blocs écrits en Rust, ainsi que des abstractions Rust pour le chargement de microprogrammes.

GNOME 47 et ses multiples changements

Autre grosse évolution apportée par Fedora 41, GNOME 47, dont la version finale est sortie hier. Nommée « Denver », elle présente une longue liste de nouveautés. La personnalisation de la couleur d’accentuation est ainsi enfin gérée dans l’environnement, avec une présentation rappelant largement ce qu’Ubuntu permet depuis longtemps.

GNOME 47 améliore également sa gestion des petits écrans, avec notamment un redimensionnement automatique des icônes pour qu’elles gardent une bonne lisibilité. De même, les boites de dialogue ont été remaniées, pour une meilleure adaptation à la taille de l’écran, plus simples dans leur présentation, reprenant la couleur d’accentuation et colorant en rouge le bouton d’annulation des changements. Les boites de dialogue pour les ouvertures et enregistrements de fichiers ont elles aussi été refaites. Basées sur Fichiers (plutôt que sur une base de code à part), elles profitent des mêmes outils de présentation que le gestionnaire. Une amélioration qui était attendue de longue date.

Puisque l’on parle de Fichiers, lui aussi reçoit plusieurs nouveautés. D’une part, une nouvelle vue Réseau, dédiée aux emplacements de fichiers distants, présentés en liste. D’autre part, l’affichage dans la colonne latérale de tous les disques internes physiques présents sur la machine. Enfin, une plus grande personnalisation de cette colonne, avec la possibilité de supprimer un plus grand nombre d’éléments.

Nouveaux réglages et codage matériel

Paramètres contient également plusieurs ajouts intéressants. Par exemple, un réglage a été ajouté pour activer les fenêtres au survol de la souris. Comme l’indique l’équipe dans son annonce, ce type de comportement n’était permis jusqu’ici que via des applications tierces. La gestion des claviers s’enrichit d’une prévisualisation des sources d’entrée, tandis que celle des appareils mobiles autorise plus de granularité dans la suspension. Des modernisations d’interface sont aussi à noter un peu partout.

Des améliorations techniques ont en outre été faites. Ainsi, GNOME 47 peut coder matériellement le flux vidéo pendant l’enregistrement de l’écran avec les GPU AMD et Intel. Pour NVIDIA, la situation est toujours compliquée, à cause des pilotes fournis par l’entreprise.

L’équipe de GNOME ajoute que cette amélioration permet de réduire « considérablement la charge sur votre machine ». Du neuf aussi pour GTK, puisque des « améliorations significatives » ont été portées sur le rendu, avec à la clé de meilleures performances et un rendu plus cohérent, surtout sur le matériel plus ancien et les appareils mobiles.

Signalons enfin un apport important pour les sessions de bureau à distance avec l’ajout de la persistance de la connexion. Si l’on est déconnecté d’une session active, la connexion est quand même maintenue, permettant de reprendre là où l’on s’était arrêté.

Sous le capot de Fedora 41

Pour la nouvelle distribution, l’équipe de développement a introduit plusieurs changements importants. L’un des principaux est le passage à la version 5 du gestionnaire de paquet DNF. Elle doit permettre une gestion plus rapide (surtout dans le chargement des dépôts et le traitement des requêtes), une construction simplifiée des paquets, etc. Toutes les améliorations sont listées dans le wiki de Fedora. La syntaxe d’utilisation ne change pas.

Autre changement important, la réintroduction du support pour les pilotes NVIDIA quand Secure Boot est activé. Une capacité importante pour une partie des utilisateurs, notamment les joueurs. Mais elle fait débat, comme on peut s’en rendre compte dans les commentaires sur Phoronix.

On note aussi l’activation des fonctionnalités de durcissement de service pour systemd, dans une optique d’amélioration de la sécurité. Dans le même domaine, Fedora 41 accélère l’implémentation de GnuTLS avec le Kernel TLS (KTLS) logiciel. La distribution dit en outre au revoir à Python 2, à la seule exception de PyPy. Si les utilisateurs ont encore des paquets nécessitant Python 2.7, ils devront être mis à jour ou supprimés. Il n’est pas non plus possible de le réinstaller et l’équipe recommande d’installer des conteneurs avec une ancienne version de Fedora s’il est vraiment nécessaire.

Un nouvel outil fait son entrée, fedora-repoquery. Utilisable en ligne de commande, il permet d’effectuer des recherches dans les dépôts de paquets de Fedora, EPEL, eln et Centos Stream. Il se présente comme un sur-ensemble de la commande « dnf repoquery », séparant les données des dépôts mises en cache en autant de noms de dépôts pour permettre une recherche plus rapide. « Les repoqueries sont fréquemment utilisées par les développeurs et les utilisateurs de Fedora, c'est pourquoi un outil plus puissant comme celui-ci est généralement utile », explique l’équipe de développement.

Wayland only !

Fedora 41 est également la première distribution intégralement en Wayland. X11 n’est plus fourni avec la distribution, mais reste disponible dans les dépôts. Pour les personnes qui mettront à jour depuis Fedora 40, il n’y aura pas de changement. L’absence de X11 ne sera valable que pour les nouvelles installations.

Signalons enfin que la plupart des paquets de Fedora sont désormais reproductibles, grâce à un nettoyage post-construction géré par RPM (qui passe d’ailleurs à la version 4.20), le gestionnaire de paquets sous-jacent. Conséquence, les utilisateurs peuvent recompiler eux-mêmes les paquets à partir des sources et parvenir au même résultat, avec un paquet strictement identique.

Modernisation générale des paquets

Comme on pouvait s’y attendre, Fedora 41 fournit les dernières versions (ou des versions très récentes) des paquets fournis. Par exemple, on y retrouve la toute dernière mouture de LibreOffice (24.8) et le récent Firefox 130. C’est particulièrement vrai pour le développement, avec une chaine d’outils composée de GCC 14, GNU Binutils 2.42, la bibliothèque GNU C 2.40 ou encore GDB 14. On y trouve également RPM 4.20, Python 3.13, Go 1.23, LLVM 19, Perl 5.40 ainsi que Node.js 22.

Fedora 41 comporte également un autre changement, négatif celui-là selon les utilisateurs : le remplacement de Redis par Valkey. Le système de gestion de base de données clé-valeur extensible n’est en effet plus distribué sous licence BSD, comme la société Redis l’a annoncé le 20 mars dernier. Il n’est plus considéré comme open source et n’est donc plus intégré dans Fedora.

Son remplaçant, Valkey, est un fork de Redis, géré sous forme de projet open source par la Linux Foundation. Plusieurs contributeurs de Valkey viennent directement de Redis. Le projet s’accompagne d’un comité technique qui réunit notamment Alibaba, AWS, Ericsson, Huawei, Google et Tencent. Les personnes utilisant actuellement Redis sur Fedora peuvent continuer à s’en servir. Elles sont cependant encouragées à transiter vers Valkey, Fedora ayant publié un guide sur le sujet.

Variantes et nouveau Spin

Fedora 41 est l’occasion d’introduire un nouveau Spin, nom donné aux versions de Fedora basées sur d’autres environnements de bureau. Aux côtés de KDE, Budgie, Cinnamon, MATE et les autres, on trouve maintenant Miracle. Ce Spin est basé sur le serveur d’affichage Mir, développé initialement par Canonical et géré de façon indépendante depuis le retour d’Ubuntu à GNOME.

Miracle-WM est un compositeur Wayland très orienté sur la gestion des fenêtres en tuiles, c’est-à-dire avec une gestion poussée de leur placement et la manière dont on arrange leur disposition à l’écran. Fedora Miracle est orientée vers les machines à faibles ressources comme les vieilles configurations ou celles basées sur ARM. Fedora est par ailleurs la première distribution à faire de Miracle-VM une version « officielle ».

Parmi les autres évolutions, signalons l’arrivée de Plasma 6.1 dans le Spin KDE de Fedora. Toujours au rayon KDE, on note l’apparition d’un Spin Plasma Mobile, tourné vers les smartphones, tablettes et portables 2-en-1. Le Spin LXQt passe sur la version 2.0 de l’environnement, avec passage intégral à Qt 6 et support expérimental de Wayland à la clé.

Une distribution solide

Fedora 41 est une version importante pour le nombre de changements technologiques mis en place. Bien que nous ayons passé finalement peu de temps sur le système au vu de sa sortie récente, elle s’est révélée particulièrement réactive. Dans une version installée en machine virtuelle (VMware Workstation et VirtualBox), nous avons pu vérifier que les gros bugs graphiques liés à l’accélération 3D dans Mesa ont été résolus.

La nouvelle mouture de la distribution s’annonce donc particulièrement solide. La version finale devrait être livrée fin octobre ou début novembre, l’équipe de développement ayant souvent du retard. Certains points seront à vérifier, notamment le retrait de X11 sur les nouvelles installations et le remplacement de Redis par Valkey.

Commentaires (12)

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J'ai du rater QQC, mais du coup, qu'est-ce qui remplace X11 ? Quelles alternatives pour du X11 forwarding + putty ?
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X11 est remplacé par Wayland pour les fonctionnalité X11 forwarding + putty je ne sais pas si c'est encore faisable
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L'accès distant, c'est le vieux serpent de mer avec Wayland. La solution "officielle", c'est Waypipe. Personnellement, je n'ai pas encore testé. Je reste sur Xorg pour l'instant.
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Pour la redirection, c'est pas au point, d'ailleurs on force toujours X11 chez nous à cause de cela (pour le support utilisateur via mesh)
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Sur le lien fourni des releases notes, rien ne vous frappe quand vous regardez les images (surtout celles en mode clair plus bas) ?

Perso je trouve que Gnome a de plus en plus un air de macOS, c'est flagrant notamment avec Files, et sa barre latérale très "appleienne"...

En fait c'est à se demander qui a réellement inspiré l'autre ? Est-ce que le Finder, notamment depuis OSX et son adoption d'une infrastructure BSD - changement radical s'il en est ! - est-ce que le Finder du Mac s'est inspiré des gestionnaires de fichiers de Gnome ? Ou est-ce le contraire ? Qui est la poule, qui est l'oeuf ?

"Des" gestionnaires de fichiers, parce qu'il me semble qu'au cours du temps et des versions, Gnome a eu différents "explorateurs"...?
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MacOS depuis OSX est un descendant de NeXTStep, qui a pas mal inspiré les DM unix à l'époque. Ensuite c'est du repompage mutuel sans doute. Comme Windows et Plasma d'ailleurs.
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Je dirais GNUstep ==> Finder (à partir de la version Finder 10.3) ==> Gnome.
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Il n'y a pas de soucis avec les cartes graphiques NVIDIA et leurs pilotes sous Fedora wayland ?

Car sous Ubuntu il y a encore des problèmes avec ça.
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Jamais pu démarrer Wayland sur ma vieille vénérable 970, quelque soit la distrib.
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J'ai plus de Nvidia depuis longtemps, mais depuis le pilote proprio 560 c'est pas réglé ? Il est déjà sur Fedora 40 (en update 560.35.03 sur rpmfusion).

Entre (x)wayland, GBM/EGLstream, vaapi, kmod/dkms, signature secureboot, screen tearing et latence dans certain bureau/compositeur, j'ai basculé définitivement chez amd.
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On ne sait pas s'il parle du problème de la version 560, bon qui n'aura duré juste 2 semaines 1/2. Perso. sur un win je comprends que ça peut-être problématique mais sur un linux, ça me fait plutôt marrer. Il faut juste booter sur ton ancien noyau stable en attendant le correctifs et basta.
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Avec le pilote proprio ça fonctionne oui. Mais à chaque mise à jour, ça pète les réglages de rafraîchissement et de scaling. Et je ne peux jamais mettre en veille si j'ai le malheur de ne pas avoir fermé avant une éventuelle fenêtre qui consomme du GPU. Sinon, la session crash instant en sortie de veille.

Fedora 41 bêta : une version riche en évolutions techniques et désormais sans X11

  • Un noyau 6.11 rouillé

  • GNOME 47 et ses multiples changements

  • Nouveaux réglages et codage matériel

  • Sous le capot de Fedora 41

  • Wayland only !

  • Modernisation générale des paquets

  • Variantes et nouveau Spin

  • Une distribution solide

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