Après avoir envahi près de 180 territoires, Deezer va enfin poser ses pieds sur le sol des États-Unis. Son arrivée est prévue pour l'année 2014, même si le mois est encore incertain. Et Daniel Marhely, l'un des co-fondateurs du site, n'a pas caché qu'il comptait s'appuyer sur un partenaire afin de se développer plus rapidement.

« 2014 sera pour nous une année américaine »

Si cette semaine, Deezer nous a démenti tout rapprochement avec Microsoft, il n'avait pas non plus nié vouloir s'attaquer à l'autre côté de l'Atlantique. Le site français avait simplement précisé qu'une arrivée en janvier prochain était clairement précipitée. Daniel Marhely, qui a créé Deezer avec Jonathan Benassaya (Stream Nation), vient d'ailleurs de confirmer ces informations en annonçant à l'AFP vouloir envahir les États-Unis l'an prochain. « A priori c'est un projet pour 2014, la date de lancement n'est pas encore décidée. Mais 2014 sera pour nous une année américaine. »

À ces propos explicites, il faut rajouter la recherche d'un partenaire, à l'instar de ce que fait Deezer dans d'autres pays (dont la France avec Orange). Axel Dauchez, son patron, avait d'ailleurs déjà déclaré au Wall Street Journal le 21 décembre 2012 qu'il recherchait un partenaire outre-Atlantique. Daniel Marhely, qui confirme donc ces déclarations, ne cite toutefois aucun nom et indique même qu'il ne s'agira pas forcément d'un opérateur, laissant la porte ouverte à d'autres types de sociétés.

En somme, si Deezer n'arrive pas à s'allier à AT&T, Verizon ou encore T-Mobile USA, il pourrait se tourner vers d'autres sociétés, des constructeurs de haut-parleurs par exemple, ou pourquoi pas des fabricants de téléphones. Spotify, lancé outre-Atlantique en juillet 2011, avait ainsi préparé son arrivée en s'alliant avec plusieurs marques différentes et variées comme Sonos, Motorola, mais aussi Coca Cola, Sprite, Reebok et Chevrolet. Un modèle qui pourrait bien être copié par Deezer si l'on lit entre les lignes.

Se rapprocher de la taille critique au plus vite

Pour le Français, l'objectif américain est évidemment d'atteindre plus rapidement la taille critique dans un secteur très concurrentiel et aux marges parfois réduites. L'an passé, Deezer avait d'ailleurs indiqué que son but ultime était de compter 25 millions d'abonnés Premium, soit cinq fois plus qu'aujourd'hui. Certes, le site est présent dans 180 territoires, dont la quasi-totalité de l'Europe et des pays importants comme la Corée, la Russie ou encore le Brésil. Mais il est aussi absent de quatre pays non négligeables, à savoir le Japon, la Chine, l'Inde et donc les États-Unis.

Le pays de l'oncle Sam sera ainsi la prochaine grande cible de Deezer. Une semi-surprise, dès lors que si le site n'a jamais caché dans le passé ne pas être prêt pour envahir les États-Unis, marché au très grand nombre de concurrents, le Français s'appuie désormais sur sa levée de fonds de 100 millions d'euros de l'an passé. Qui plus est, Deezer a des ambitions mondiales depuis près de deux ans maintenant. Il ne pouvait éviter bien longtemps le pays le plus important du globe dans le secteur musical. « C'est un vrai préjudice pour nous de ne pas être aux États-Unis, les gros partenaires, les grosses marques médias partent de là-bas. Il faut qu'on y soit pour exister » a d'ailleurs expliqué Marhely. Dans la même logique, arriver au Japon devrait être l'étape suivante, sachant que les connexions mobiles y sont monnaie courante et le marché musical numérique y est très développé.

Rappelons que Deezer compte 5 millions d'abonnés à ses offres Premium, dont certains sont comptabilisés du fait de partenariats avec des opérateurs. Spotify, lui, cumule entre 6 et 7 millions d'abonnés dans le monde. Quant aux acteurs américains tels Rdio, Rhapsody ou encore MOG et Grooveshark, les chiffres les concernant sont assez flous. Certains communiquent peu sur leurs audiences et encore moins sur leur nombre d'abonnés. Nous savons néanmoins que Rhapsody compte environ un million d'abonnés.