AMD dévoile ses processeurs EPYC 7003 (Zen 3), à partir de 913 dollars
Toujours en 1P ou 2P
Le 15 mars 2021 à 15h00
7 min
Hardware
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AMD dévoile ce soir la troisième génération de processeurs EPYC pour serveurs. Ils exploitent une architecture Zen 3 avec quelques spécificités. Une vingtaine de modèles sont proposés, de nombreux partenaires devant les intégrer... mais les CSP européens sont pour le moment absents de la liste.
En lançant son architecture Zen il y a quelques années, AMD voulait reprendre des parts de marché à Intel sur le marché grand public avec ses processeurs Ryzen, mais aussi sur celui des entreprises avec Threadripper et EPYC.
Et le résultat est au rendez-vous. Un succès construit petit à petit, au fil des itérations, grâce à l'attentisme du géant de Santa Clara, malgré quelques couacs en cours de route. Désormais, les Ryzen ont souvent la préférence face à leur concurrent. Au point qu'ils puissent se permettre d'être parfois aussi chers.
EPYC : AMD passe la troisième
Côté « Pro », on a vu de nombreux acteurs étoffer leur écosystème AMD, et parfois opérer des bascules importantes. C'est par exemple le cas en France chez Scaleway qui n'utilise presque plus que ces puces pour son offre de cloud public. Puget Systems, qui propose à nouveau des solutions AMD depuis quelques années, a pour sa part assisté à un retournement de situation : ils sont majoritaires dans ses ventes depuis novembre dernier.
Toutes les planètes étaient donc alignées pour un lancement réussi des EPYC 7003 (Milan), qui se sont fait attendre. Contrairement à ce qui avait été fait auparavant, AMD a en effet privilégié le lancement de la version grand public de Zen 3 en fin d'année dernière. Peu disponible, il lui fallait sans doute s'assurer de voir ses stocks augmenter avant de partir à l'assaut des entreprises et autres datacenters. C'est ce qui est fait aujourd'hui.
Zen 3 débarque dans les serveurs
Nous ne reviendrons pas ici sur les avantages de l'architecture Zen 3, déjà évoqués dans un précédent article. Les fondamentaux de Zen 2 restent en place avec une conception « Multi-Chip », jusqu'à quatre dies gravés en 7 nm contenant chacun 8 cœurs et du cache, un I/O die avec les E/S et le contrôleur mémoire en 12 nm.
Ce sont des détails qui font la différence, menant tout de même à une augmentation importante (19 %) de l'IPC, notamment grâce à la fin de l'organisation en CCX de 4 cœurs pour une communication plus directe au sein d'un même die, un cache plus important (32 Mo), etc. Pour EPYC, les bénéfices sont similaires.
Mais ces processeurs pour serveurs bénéficient surtout d'un maximum de 8 canaux mémoire gérant la DDR4 jusqu'à 3,2 GHz, 256 Mo de cache L3 et 128 lignes PCIe 4.0, sans presque aucune segmentation. La différence se fait ainsi essentiellement sur les fréquences (jusqu'à 4,1 GHz en Turbo), le TDP et le nombre de cœurs.
Des possibilités et une sécurité renforcée
Il y a néanmoins des avantages de Zen 3 qui s'expriment pleinement dans EPYC, ce qui n'était pas forcément le cas dans les processeurs Ryzen. Il est par exemple désormais possible de configurer les canaux mémoire par 6, en plus des options à 4 ou 8 canaux de DDR4 précédemment proposées.
Côté connectique, il est possible de connecter jusqu'à 32 périphériques de stockage S-ATA/PCIe, avec une possibilité de disposer de 162 lignes PCIe 4.0 dans les systèmes à deux processeurs (plutôt que 128). Les mécaniques de sécurité sont aussi renforcées avec de nouvelles instructions pour le chiffrement, le Secure Nested Paging (SNP) dans les environnements virtualisés, une protection contre les attaques de type Control Flow (Shadow Stack).
De manière plus générale, AMD dit avoir renforcé les protections vis-à-vis des hyperviseurs pour éviter toute corruption de ce dernier ou des systèmes des machines virtuelles.
Continuer de pilonner Intel
La gamme EPYC est toujours composée d'une vingtaine de références, organisée en trois blocs : ceux visant le rapport performance/prix, la densité ou la performance par coeur. Ces derniers sont identifiés avec une référence spécifique, se terminant par « F3 ». Ils ont le TDP et les fréquences les plus élevés.
En se focalisant toujours sur les marchés 1P/2P, AMD continue de proposer une alternative intéressante à nombre de solutions Intel puisque l'on peut avoir jusqu'à 128 cœurs par serveur. Manque néanmoins la grande intégration que propose ce dernier, avec ses périphériques de stockage, accélérateurs, solutions réseau, etc.
AMD tente néanmoins d'y répondre petit à petit, à travers son écosystème et le rachat en cours de Xilinx.
19 CPU dévoilés, de 913 à 7 890 dollars
Comme pour tout lancement visant le marché des serveurs, la disponibilité va être progressive auprès des différents partenaires. La grille tarifaire suit la même tendance que dans le grand public : en hausse, avec une réduction des références dans l'entrée de gamme. Le prix de départ est de 913 dollars pour le 7313P (16C/32T).
Il s'agit sans doute pour AMD de renvoyer à son offre Ryzen (Threadripper) pour ce type de produits qui peuvent aisément équiper des serveurs et stations de travail. Via des cartes mères ASRock Rack ou Tyan par exemple.
Interrogé sur le fait que l'EPYC 74F3 (24C) soit 621 dollars moins cher que le modèle inférieur, le 73F3 (16C), et les raisons techniques guidant ce choix, AMD n'a pas répondu clairement à nos questions. La société nous a ainsi seulement indiqué que sa politique tarifaire était le fruit de « la combinaison de nombreux facteurs, dont les performances par dollar et par cœur, la demande selon les charges de travail, le tarif des autres générations, etc. ».
De nombreux partenaires, aucun CSP européen mentionné
La position des processeurs EPYC est bien plus confortable aujourd'hui qu'elle ne l'était à ses débuts. Ils sont désormais correctement gérés par les principaux OS du marché et de multiples solutions tierces. Le nombre de partenaires ne cesse ainsi de croitre, la majeure partie des grands acteurs étant désormais présents. VMWare précise ainsi que vSphere 7 est d'ores et déjà optimisé pour ces puces.
Pour accompagner ce lancement, Dell annonce son nouveau PowerEdge XE8545, HPE intégrant les EPYC 7003 à ses gammes ProLiant, Apollo et Cray EX. Cisco, Gigabyte et Lenovo font de même, ce dernier avec ses ThinkSystems et HCI ThinkAgile. C'est d'autant plus simple, qu'aucun changement de plateforme important n'est nécessaire.
On s'étonne ainsi que dans les fournisseurs de Cloud (CSP) évoqués, on ne trouve pour le moment que des sociétés américaines (AWS, Google Cloud, IBM Cloud, Microsoft Azure, Oracle Cloud) ou chinoises (Alibaba et Tencent). Aucun européen n'est ainsi référencé. Pas plus les français OVHcloud et Scaleway, associés aux lancements précédents, que l'allemand Hetzner qui a rapidement proposé les EPYC 7002.
AMD aurait-elle décidé de mettre notre continent de côté pour ce lancement en se focalisant sur d'autres marchés ? Interrogée sur le sujet, la société n'a pas encore répondu à nos questions. Nous verrons ce qu'il en sera dans les faits.
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De nombreux partenaires, aucun CSP européen mentionné
Commentaires (12)
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Abonnez-vousLe 15/03/2021 à 16h59
marrant je vois Atos en partenaire, et il me semble que c’est Français !!!??
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Le 15/03/2021 à 17h00
“Aucun européen n’est ainsi référencé. Pas plus les français OVHcloud”
une surchauffe d’un EPYC dans SBG2 peut être ?
Plus sérieusement dans plateforme il y a ATOS donc je ne pense pas qu’il y ai spécialement de focalisation de la part d’AMD peut être simplement pas de nécessité de renouveler pour le moment dans les instances européennes. Même si pour le coup OVH va devoir remplacer SBG2 donc remonter tout un paquet de serveur.
Aussi curieux de voir la dispo de ces CPU car il est toujours impossible d’avoir un 5900X à un prix raisonnable
Le 15/03/2021 à 17h04
Atos est partenaire d’intégration pas un CSP, ils ont du EPYC depuis un moment et étaient partenaire lancement sur Zen 2 (mais ici il y a juste un logo et un peu de blabla, d’où la vidéo).
Attention à ne pas couper les phrases en modifiant leur sens. Ici on parle bien des CSP, ce que n’est pas Atos, comme répondu au-dessus
Le 15/03/2021 à 17h22
je ne modifie pas le sens de la phrase et je dis qu’il y a bien un français en partenaire d’intégration donc pas forcément de volonté spécifique d’AMD de zapper le marché européen et que les CSP européens n’ont peut être tout simplement pas de besoin de renouveler.
Le 15/03/2021 à 17h25
La phrase que tu cites (le passage entier en fait) parle spécifiquement des CSP, tu dis que Atos est bien présent en omettant cette précision de ta citation. Je te fais remarquer que ce que tu dis n’est vrai que parce que tu mets un bout de la phrase de côté. Qu’un logo d’intégrateur soit présent ne change rien au propos concernant les CSP (et ça n’a rien à voir avec des renouvellements ;))
Le 16/03/2021 à 09h16
Quelle est la différence pour les modèles “P” à part le prix ? (et pourquoi, du coup ??)
Le 16/03/2021 à 09h24
P = 1P uniquement sur EPYC
Le 16/03/2021 à 09h44
Merci! Effectivement j’aurais du y penser de moi-même …
Le 16/03/2021 à 09h52
C’est quand qu’on en trouve en retail ? :/
Le 16/03/2021 à 09h54
Et pourquoi le 73F3 est plus cher que le 74F3 ???
Le 16/03/2021 à 10h07
LDLC les propose à la vente à l’unité de mémoire (les EPYC 7002, sans doute pas encore les 7003)
Le 16/03/2021 à 10h12
Probablement une histoire de cache L2 où le 73F3 en a plus que le 74F3