La société Nest a annoncé la disponibilité de ses API. L’objectif est clair : que les développeurs relient leurs applications et leurs produits à ceux de Nest, en vue de créer un standard de facto dans l’industrie de la domotique.

Nest, très active depuis son rachat par Google 

Le petit monde de la domotique devrait très largement bouger dans les prochains mois. Même si beaucoup sont déjà familiarisés avec les aspirateurs sans fil et les progrès manifestes réalisés dans ce domaine, la vraie déferlante n’est pas encore arrivée. Aux États-Unis, la société Nest est déjà largement connue pour ses thermostats et détecteurs de fumée, quand bien même ces derniers ont rencontré quelques difficultés ces derniers mois.

Nest a été racheté par Google en janvier pour 3,2 milliards de dollars, et Nest a elle-même fait l’acquisition de la société Dropcam il y a quelques jours pour 555 millions de dollars. Il est évident que Google a de grande ambitions dans le domaine de la domotique et la firme devrait faire des annonces en ce sens durant la conférence Google I/O qui commence demain. Un mouvement qui n’aurait rien d’étonnant puisque Apple a fait de même le 2 juin, les deux entreprises travaillant sur le sujet depuis un certain temps.

Des API pour que les objets communiquent entre eux

Et voilà que Nest annonce justement l’ouverture de ses API, disponibles pour les entreprises qui aimeraient connecter leurs appareils à ceux de Nest. L’idée est donc de faire interagir des objets qui n’ont pas été prévus pour cela à la base, ce qui offre clairement des idées nouvelles dans le domaine, sans racheter des équipements d’un seul constructeur.

Matt Rogers, cofondateur de Nest, explique ainsi : « Ce que nous faisons, c’est rendre possible l’interaction sécurisée entre vos appareils Nest et les objets que vous utilisez déjà dans votre quotidien. Des objets tels que des ampoules, des appareils ménagers, des bracelets de sport et même des voitures. Car lorsque nous créons des connexions entre les différents aspects de votre vie, nous pouvons créer des expériences personnalisées qui vous feront encore plus vous sentir bien et en sécurité ».

Le cas des ampoules est intéressant et il est difficile de ne pas penser à Philips et sa gamme Hue. On peut ainsi imaginer des ampoules qui recevraient le signal de s’éteindre si la caméra de sécurité ne détecte aucune activité dans la pièce. D’autres interactions pourraient facilement se mettre en place, comme une voiture qui se rapprocherait d’un domicile, augmentant le thermostat du chauffage, ou qui s’éloignerait au contraire, lançant un appareil bruyant tel que le lave-linge. Quelqu’un est devant la porte d’entrée et vous n’entendez pas à cause du volume trop fort de la musique ? Pas de problème, les ampoules clignoteront d’une manière particulière.

La bataille pour le contrôle de la maison commence 

Plusieurs entreprises ont déjà annoncé leur intention d’utiliser ces API. C’est le cas de LIFX, qui commercialise des ampoules connectées, de Mercedes-Benz, de Whirlpool ou encore de Jawbone, fabricant de bracelets. Ces derniers pourraient communiquer avec le thermostat de la maison pour qu’elle soit à la bonne température lors du lever, car ils sont capables de détecter les premières phases du réveil.

Il est évident que l’on s’avance vers une informatisation grandissante de la maison, mais la manière dont elle se réalise échappe finalement aux prédictions que l’on pouvait lire il y a 10 ou 20 ans. Il n’est ainsi pas question d’une entreprise unique fournissant toutes les pièces d’un système complexe pour couvrir tous les aspects de la maison. Au contraire, il est maintenant envisageable de parler d’une multitude d’objets connectés, communicants sur la même base et capables de s’envoyer des ordres.

Comme l’indique en fin de communiqué Matt Rogers, « les possibilités sont sans fin ». Mais il précise tout de même : « avec nos outils ». Et c’est là toute la différence, car Nest va chercher, au travers de ses API, à devenir une référence en matière de domotique, une norme selon laquelle les appareils pourraient communiquer entre eux. On pourrait donc voir fleurir des applications de contrôle utilisant ces interfaces sur iOS, Android, Windows Phone et autres. Comment cela pourrait-il s’intégrer dans HomeKit d’Apple ou dans les futurs plans de Google ? La réponse interviendra sans doute dans les prochains mois.

Les développeurs intéressés par ces API pourront en tout cas se renseigner sur le sujet depuis le site dédié.