Cela fait bien longtemps que NVIDIA est plus qu'un constructeur de solutions graphiques, même si le GPU reste au centre de ses activités. Sa conférence annuelle est l'occasion de rappeler l'ampleur de sa mainmise sur le secteur informatique professionnel. Voici un bilan des principales annonces.

La GTC 2022 n'a pas été que l'occasion de dévoiler Hopper et la puce H100. NVIDIA avait, comme à son habitude, bien d'autres annonces à évoquer. Elles seront d'ailleurs pour la plupart détaillées dans plus de 1 000 sessions techniques devant être diffusées tout au long de la semaine. Cela touche à tous les domaines où l'entreprise est présente : 3D, IA, réseau, robotique, santé. Tant au niveau matériel que des très nombreuses couches logicielles.

• NVIDIA dévoile son H100 (Hopper) : Transformer Engine, DPX, HBM3, PCIe 5.0, 60 TFLOPS (FP64)
• GTX 2022 : nouvelles RTX, Grace, DPU, 800 Gb/s, Omniverse Cloud et OVX

Des nouvelles GeForce pour stations de travail

Commençons par une annonce que l'on n'attendait pas : la RTX A5500, qui suit la A4500. Disponible à compter d'aujourd'hui, il s'agit d'un modèle pour station de travail avec 24 Go de GDDR6. Elle s'accompagne de nouveaux modèles pour PC portables : RTX A500, A1000, A2000 8 Go, A3000 12 Go, A4500 et A5500.

Grace (Hopper) en approche

Le sujet le plus attendu était sans doute Grace, compagnon de route de Hopper. Il s'agit du « premier » CPU de NVIDIA, tout du moins vendu comme tel. Il sera proposé dans deux versions, dont une intégrant un GPU. Le constructeur a livré quelques détails, sans trop en dire puisque Grace est toujours attendu pour 2023.

On sait ainsi qu'il s'agit d'un module pouvant atteindre 144 cœurs (score de 740 à SPECrate2017_int_base) accompagné de 396 Mo de cache, LPDDR5X (ECC, 1 To/s) qui promet une performance énergétique doublée par rapport à des solutions concurrentes (500 W de TDP). Toute la stack NVIDIA sera prête pour y être utilisée. 

Grace sera l'occasion pour NVIDIA d'exploiter pour la première fois son interconnexion NVLink-C2C, qui peut être utilisée à différents niveaux : wafer, interposer, MCM ou PCB. Le constructeur dit avoir un approche ouverte sur le sujet, proposant à des tiers d'associer leurs produits à des solutions NVIDIA via ce lien, le support de l'écosystème Arm et du protocole CHI. L'entreprise dit également soutenir le standard UCIe annoncé récemment.

Les DPU avancent, cap sur le 800 Gb/s Ethernet

L'autre gros morceau se situe côté réseau, avec cette fois une multitude de petites annonces. Tout d'abord, des avancées sur le terrain des DPU BlueField qui peuvent être utilisés en bêta avec le projet Monterey de VMWare via la plateforme d'accès distant NVIDIA Launchpad. Mais aussi d'un partenariat avec RedHat pour l'accélération d'OpenShift (DevPreview) au niveau d'Open vSwitch/Virtual Network, mais aussi de l'orchestration Kubernetes.

Un switch Ethernet Spectrum-4 est également annoncé, utilisant un ASIC comportant pas moins de 100 milliards de transistors (gravé en 4N chez TSMC, comme Hopper). Il s'agit d'un gros bébé pour datacenter comportant pas moins de 64 ports à 800 Gb/s (pouvant chacun être découpé en 2x 400 Gb/s), soit 51,2 Tb/s au total.

Ces solutions seront disponibles « plus tard dans l'année ». La carte ConnectX-7 (400 Gb/s) est, elle, disponible. NVIDIA a indiqué également travailler à des solutions pour la 6G avec son SDK open source Sionna.

Omniverse Cloud, OVX et innovations en pagaille

Pour le reste, on a droit pèle mêle à des annonces de serveurs clé en main dédiés à Omniverse, OVX : Ils intègrent 2x Xeon Platinum 8362, 8x NVIDIA A40, 3x NVIDIA ConnectX-6 Dx, 16 To (NVMe) et peuvent former des SuperPOD de 32 unités. Inspur, Lenovo et SuperMicro sont annoncés comme partenaires.

Omniverse est également porté dans une version Cloud accessible à tous. Côté IA, on a droit à Merlin 1.0 (Recommandation), Riva 2.0 (Speech), un ensemble d'outils prêts à déployer sur bare metal ou clouds publics AI Enterprise 2.0 (qui gère désormais les calculs sur CPU uniquement). Dans l'automobile, NVIDIA annonce de nouveaux partenariats et la plateforme DRIVE Hyperion 9 devant équiper des véhicules d'ici 2026.

Enfin, pour ce qui est de la robotique, on a droit à Isaac for AMR (des véhicules autonomes basse vitesse dans les entrepôts), pour la simulation d'environnements où les circuits sont plus ouverts. Pour ce qui est des plateformes Jetson, le modèle AGX Orin voit son kit de développement être disponible pour 1 999 dollars. Les déclinaisons en modèles de production ont également été dévoilés, dès 399 dollars. Le JetPack SDK 5.0 arrive.