[MàJ] WhatsApp de retour au Brésil après le blocage ordonné par un juge
C'est comme ça
Le 17 décembre 2015 à 16h31
5 min
Société numérique
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Un tribunal brésilien a décidé de faire suspendre toutes les communications de WhatsApp au sein du pays pendant 48 heures, à compter d’aujourd’hui. L’objectif de ce blocage n’est pas connu avec précision, mais la situation est dommageable pour le service de Facebook. En attendant, une partie des utilisateurs lésés s’est dirigée vers Telegram.
WhatsApp est de loin, très loin même, l’application de messagerie instantanée la plus populaire au Brésil. Le service y possède pas moins de 93 millions d’utilisateurs actifs. Quand on sait que la population totale s’élève à environ 100 millions de personnes, on comprend l’ampleur du phénomène. Or, cette ampleur agace particulièrement les opérateurs de téléphonie à cause de la fonction VoIP incluse dans WhatsApp.
Rappelons en effet que l’application propose depuis un moment de pouvoir appeler ses correspondants en utilisant simplement le forfait data, à la manière d’un Skype. Cette fonctionnalité n’est arrivée que l’année dernière, mais à l’échelle d’un service aussi utilisé, elle est rapidement devenue très populaire. Au grand dam des opérateurs qui pestent contre un produit gratuit qui piétine leur pré carré, qu’il s’agisse des appels téléphoniques ou des SMS.
Un blocage de 48 heures pour ne pas avoir présenté les documents demandés
Au Brésil, une plainte a été déposée contre WhatsApp par un tiers dont le nom n’apparaît pas dans les documents du tribunal. Mais quel qu’en soit la raison sociale, cette entreprise a suffisamment appuyé ses dires pour qu’un juge réclame de WhatsApp certains documents précis en juillet et en août. Or, WhatsApp n’a pas produit ces informations dans les temps, bien que là encore la raison ne soit pas indiquée.
Conséquence, le tribunal a ordonné aux différentes fournisseurs d’accès et opérateurs de téléphonie de bloquer complètement le service pour 48 heures. Le début du blocage a commencé aujourd’hui à 2 heures GMT, soit depuis 3 heures du matin chez nous. Durant ce laps de temps, le service est totalement inactif, les utilisateurs ne pouvant plus ni envoyer de messages textuels, ni appeler leurs contacts.
Mark Zuckerberg, la décision est indigne du Brésil
Une situation qui a passablement agacé Mark Zuckerberg, PDG de Facebook : « C’est un jour triste pour le Brésil. Jusqu’à aujourd’hui, le Brésil a été un allié dans la mise en place d’un Internet ouvert. Les Brésiliens ont toujours été parmi les plus passionnés des échanges vocaux. Je suis stupéfait que nos efforts pour protéger les données des utilisateurs puisse aboutir à une décision aussi extrême d’un seul juge pour punir la moindre personne au Brésil qui utilise WhatsApp. Nous espérons que les tribunaux brésiliens inverseront rapidement la situation. Si vous êtes Brésilien, faites entendre votre voix et aidez le gouvernement à refléter la volonté de ses citoyens ».
Évidemment, Zuckerberg tente de prendre à parti les utilisateurs pour renverser la vapeur à sa manière, jetant une lumière blafarde sur la décision du tribunal, alors même que les détails de la décision ne sont pas connus. Le but du message reste cependant assez clair : WhatsApp protège les données de ses utilisateurs envers et contre tout, et n’est qu’une victime.
Telegram profite amplement de la situation
Mais le malheur des uns peut faire le bonheur des autres. WhatsApp ne manque clairement pas de concurrence, et Telegram a noté une différence assez nette dans les premiers temps qui ont suivi le début du blocage. Le service de messagerie enregistrait ainsi plus de 1,5 millions de nouvelles inscriptions en moins d’une heure au Brésil, signe que les utilisateurs cherchaient rapidement une autre solution.
Le chiffre a dû encore augmenter depuis cette nuit, mais Telegram n’a plus communiqué à ce sujet. Il semble en tout cas qu’un souci technique ait empêché la livraison des messages pendant un temps. L’incident est peut-être dû d’ailleurs à la masse des inscriptions. Dans tous les cas, si les opérateurs estimaient que WhatsApp nuisait au commerce des messages textuels, le problème n’a fait que se déplacer, tout du moins en partie. Après tout, on ne parle ici que des inscriptions, et il est probable qu’une partie des utilisateurs de WhatsApp possédait déjà les deux applications (ou même d’autres encore). On signalera quand même que si WhatsApp était utilisé par certains pour passer des appels, ils n’ont pas pu trouver leur bonheur dans Telegram, l’application ne proposant pas encore cette fonctionnalité.
1.500.000 and counting, SMS-Gateways overloading. Hang on, your codes are coming! We've got all hands on deck to accommodate the crazy load.
— Telegram Messenger (@telegram) 17 Décembre 2015
[MàJ] WhatsApp de retour au Brésil après le blocage ordonné par un juge
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Un blocage de 48 heures pour ne pas avoir présenté les documents demandés
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Mark Zuckerberg, la décision est indigne du Brésil
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Telegram profite amplement de la situation
Commentaires (26)
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Abonnez-vousLe 17/12/2015 à 16h36
Si ils pouvaient bloquer Facebook/Google/WhatsApp/Snapshat en France, pour pousser un peu mes contacts en dehors de l’utilisation de ces services fermés (et très nazes) " />
Le 17/12/2015 à 16h39
Oh mon Dieu, comment vais-je raconter mes banalités ?
Le 17/12/2015 à 16h40
J’espère que la décision de couper l’accès a été diffusé au peuple Brésilien avant la coupure.
Le 17/12/2015 à 16h41
Deux mois pour fournir des documents et d’après le pauvre Mark Zuckerberg c’est le juge qui déconne " />
cette entreprise a suffisamment appuyé ses dires pour qu’un juge réclame de WhatsApp certains documents précis en juillet et en août. Or, WhatsApp n’a pas produit ces informations dans les temps
Et on est en décembre " />
Le 17/12/2015 à 16h53
Le 17/12/2015 à 16h53
Le 17/12/2015 à 16h53
Suite à l’édit : mais c’est magnifique… tu prends en otage la population et tu peux te torcher des demandes des tribunaux…
Le 17/12/2015 à 16h54
Le 17/12/2015 à 16h55
Le 17/12/2015 à 16h57
Le 17/12/2015 à 17h01
Le 17/12/2015 à 17h09
Le 17/12/2015 à 19h26
Disons qu’il y a aussi beaucoup d’avantages à passer par une telle appli (wifi only, multimedia, groupes), et qu’elle a un effet boule de neige (si tes contacts l’utilisent, tu dois aussi l’utiliser, et il y a de grandes chances pour que tout le monde se cantonne à une seule appli par simplicité).
C’est moins répandu en france, pour les raisons que tu cites et surement des raisons historiques, mais tous les pays n’ont pas la même façon d’utiliser les portables.
Bref, que ce soit du point de vue du juge ou de whatspapp, difficile de prendre autant de monde en otage.
Va peut-être falloir plancher sur un système de justice internationale " />
Le 17/12/2015 à 22h06
Je m’y attendais.
Pourquoi très naze. Cela permet d’envoyer des messages, des images, des vidéos, effectuer des appels vocaux via IP. Quand sur certains forfaits les sms sont facturés, les appels limité à 2H et la data facturé au Mo (oui tout le monde ne vit pas en france), on est bien content de discuter via une connexion wifi illimités.
Vivant à l’étranger, je suis bien content de ne pas être limité (2h d’appel inter chez free, coût des appels facturés à la minute chez moi) pour avoir des news de ma famille.
Le 18/12/2015 à 07h36
Il y a un moyen très simple … l’astreinte. Et pour une société américaine, il faut être aussi démeusuré qu’eux.
Astreinte pour produire les documents sous peine d’1 million par jour.
Le 18/12/2015 à 08h26
Le problème au Brésil est que ça va plus loin que WhatsApp.
Tous le web social est menacé par les conservateurs.
Brazilian Judge Shuts Down WhatsApp And Brazil’s Congress Wants To Shut Down The Social Web Next
Le 18/12/2015 à 08h49
Le 18/12/2015 à 11h00
je comprend pourquoi les brésiliens on fait la tronche leur forfait tel mobil sont au niveau des forfaits français avant l’arrivé de free….et quand je dis au niveau c’est à dire en euro….eux ils gagnent des real.
c’est bien simple la première fois que j’y suis allé, ma belle soeur avait un iphone….sans forfait avec de la carte prépayé uniquement appel sms….très con pour un “smart”phone
Le 18/12/2015 à 13h20
Débile ton résonnement, parce que c’est fermé c’est naze. Dans ce cas une lamborghini c’est naze car l’ordinateur gérant le moteur est en code fermé et pas transposable sur une peugeot… mouais j’ai vu mieux comme argument.
Le 18/12/2015 à 13h25
Ah et :
http://www.silicon.fr/chiffrement-whatsapp-bascule-600-millions-clients-lanonyma… ou
http://korben.info/whatsapp-integre-maintenant-chiffrement-bout-en-bout-grace-au… Novembre 2014
Le 18/12/2015 à 13h36
Le 18/12/2015 à 22h08
Ils vont quand même pas envoyer l’armée aux Etats-Unis devant les bureaux de Facebook/Whatsapp " />
Le 20/12/2015 à 22h06
Par contre il y n’y a pas 100 millions d’habitants au brésil, mais 200 millions
Le 21/12/2015 à 14h35
De toute façon, une fois le téléphone déverrouillé ça peut être la fiesta de la pêche aux données et la communication peut être chiffrée de bout-en-bout mais les serveurs par lesquels l’info transit est le maillon faible.
Les applications comme Telegram, Whatsapp… sont, dans un sens, de la poudre aux yeux sécuritaire. L’objectif de ces sociétés est de faire de l’argent sur la data, le profil… des utilisateurs, sans avoir le minimum d’info pour définir des profils des utilsateurs quid de leur business modèle. Il y a nécessairement un moment où de l’info est stockée, traitée… Mais je peux lourdement me tromper " />
Le 21/12/2015 à 14h53
Le 21/12/2015 à 15h24
Exact.
Is telegram really secure?
Operational Telegram
Je reste un brin dubitatif. La communication peut être chiffrée dans tous les sens, le problème/la solution réside de manière infime dans cette composante technique pour moi " />