Nouveau coup de tonnerre dans le petit monde du streaming vidéo. Plus d'un an après le rachat de Twitch par Amazon, c'est au tour de son concurrent Ustream de se faire croquer par plus grand que lui. On pouvait s'attendre à ce que Sony soit à la manœuvre, mais c'est finalement IBM qui a mis le grappin sur la start-up.

Selon IBM, 80 % du trafic internet sera consacré à la vidéo d'ici 2019, tandis que les services et logiciels dédiés à la vidéo par internet représenteraient un marché de 105 milliards de dollars par an. Ce marché, Big Blue compte bien en récupérer un morceau et a pour cela multiplié les acquisitions. On se souviendra ainsi du rachat le mois dernier de Clearleap, une plateforme de gestion des contenus vidéo pour les diffusions multi écrans, et c'est au tour de Ustream de se faire absorber.

Un rachat low-cost

Les plus observateurs auront sans doute remarqué que le récent discours au CES de Ginni Rometty, le PDG d'IBM, était diffusé via la plateforme Ustream. Un maigre indice qui ne laissait pourtant pas présager de la suite des évènements. Selon Bloomberg qui cite une source proche du dossier, la transaction s'élèverait à environ 130 millions de dollars, un chiffre relativement faible au regard des sommes injectées dans l'entreprise par les investisseurs précédents.

Ainsi, Ustream avait levé 60,3 millions de dollars lors de 5 tours de table réalisés entre 2007 et 2010. Le dernier avait permis à la jeune pousse de lever 20 millions de dollars auprès de SoftBank qui croquait ainsi 13,7 % du capital, sur une valorisation totale de 150 millions de dollars. Fait notable, au conseil d'administration de Ustream, on retrouve un certain Jack Dorsey, l'actuel PDG de Twitter et de Square, décidément très occupé.

Des brevets pour IBM

Ce rachat, IBM ne le fait pas pour le plaisir de mettre la main sur la solution de streaming présente par défaut sur la PlayStation 4 et sur laquelle se multiplient les streams avec moins d'une dizaine de spectateurs. Big Blue pense surtout à étoffer son portefeuille de brevets afin de permettre à sa nouvelle division, Cloud Video Services, de parvenir à ses objectifs. 

Cette branche d'IBM « combine les actifs de Ustream, ainsi que la récente acquisition de Clearleap. Elle va également créer des solutions qui intégreront les technologies d'autres investissements d'IBM, dont Aspera et Cleversafe, ainsi que d'autres innovations de l'entreprise ».

Désormais, Big Blue revendique plus de 1 000 brevets dans le domaine de la vidéo, notamment sur leur indexation et leur analyse. L'objectif pour l'entreprise est d'ailleurs de fournir à ses clients « une plateforme leur permettant de stocker et de gérer des vidéos en direct ou à la demande, de les améliorer au travers de leur analyse, d'appliquer des mesures de protection ou des options de langue, puis de les distribuer à travers le globe ». De quoi intéresser certains géants de la SVOD ?