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Opera One lance une grosse révision R2 : c’est beau, mais moyen sur la vie privée

Bip, plop, chtonk, clap

Opera One lance une grosse révision R2 : c’est beau, mais moyen sur la vie privée

Opera vient de lancer l’une des plus ambitieuses évolutions de son navigateur One. La version R2 ajoute bon nombre de nouveautés, dont beaucoup sont alimentées par l’IA maison Aria. Mais certains comportements posent toujours question.

Le 24 octobre à 10h59

Opera One R2 intègre donc tout un lot de fonctions liées à l’IA, comme une interface en ligne de commande décrite comme plus puissante, le résumé rapide des pages, les analyses d’articles, les comparaisons entre plusieurs produits lors d’achats en ligne, ou encore la génération et la compréhension des images. On peut par exemple envoyer un croquis et demander à Aria d’en créer une version finalisée, ou se faire expliquer une photo.

La gestion des onglets s’améliore également avec l’arrivée de Split Screen, une fonction qui existe déjà chez plusieurs concurrents, dont Edge et Vivaldi. On peut ainsi joindre deux onglets et leur affecter une moitié de la fenêtre pour les afficher côte à côte. On peut faire glisser la barre de séparation pour modifier l’espace alloué aux sites. La création d’un écran partagé est simple puisqu’il suffit de faire glisser un onglet vers le bas. En outre, quand de nombreux onglets sont ouverts, Opera affiche un trait gris sous les cinq plus récemment utilisés. Ces fonctions viennent compléter les « îles » d’onglets que la version R1 avait inaugurées.

Mini lecteur et thèmes dynamiques

Outre une fenêtre détachable pour les vidéos (commune chez les concurrents), Opera R2 ajoute un petit lecteur assez malin pour la musique. Quand le navigateur en détecte, il affiche une icône dédiée dans la barre latérale. De là, on peut contrôler le flux, par exemple faire pause ou passer la chanson. Le mini lecteur est détachable et repositionnable n’importe où ailleurs sur l’écran. La musique se met automatiquement en pause si on lance une vidéo dans un onglet.

Si Opera met en avant ses performances, son bloqueur de publicités intégré et son support du Manifest V2, le navigateur se distingue également par une nouvelle série de thèmes « dynamiques » nettement plus poussés que ce que l’on peut voir ailleurs. Ces thèmes peuvent même inclure des sons et une musique de fond. Par exemple, Midsommar (le thème, pas le film) affiche des couleurs reposantes (thème clair uniquement), diffuse une musique relaxante (mais tout le temps) et des sons sur certaines actions. Les nostalgiques de Windows 95 Plus! apprécieront sans doute.

De manière générale, Opera One R2 soigne sa présentation. Après l’installation par exemple, l’assistant de bienvenue est particulièrement accueillant, si l’on met de côté un étrange tutoiement. Choix du thème, blocage des publicités, épinglage des messageries et réseaux sociaux dans la barre latérale, et importation des données depuis d’autres navigateurs sont au programme. L’interface est globalement agréable et réactive et on sent qu’Opera a travaillé sa copie (la première préversion date de janvier).

Mais ces nouveautés sont un peu gâchées par le comportement par défaut du navigateur sur les données collectées.

Des comportements critiquables

En dépit d’améliorations somme toute sympathiques, il vaut mieux faire attention lors de l’installation de l’application. Si vous passez rapidement, vous raterez certains réglages qu’il vaut mieux examiner de près, car ils influent grandement sur la quantité d’informations qu’Opera va récupérer.

Dès le premier panneau d’installation, nous vous recommandons de cliquer sur Personnaliser pour accéder à une première série de réglages. Sous Windows par exemple, on trouve des paramètres standards comme le choix de la langue, le type d’installation ou encore le dossier de destination. Mais il y a également le réglage du navigateur par défaut (coché par défaut), le lancement au démarrage de l’ordinateur et surtout l’envoi d’informations sur l’utilisation des fonctions.

Opera enchaine avec un panneau expliquant les bénéfices à l’aider grâce aux données. Rien n’est caché, mais il vaut mieux lire les fins recherchées : statistiques d’utilisation, articles lus dans le fil d’actualités, recherches, sites visités et personnalisation des contenus, actualités et publicités, « généralement » dans le fil d’actualité, précise Opera. Si l’on clique sur Paramètres, on accède au détail de cette collecte, tout étant coché par défaut. On voit d’ailleurs que la position géographique fait aussi partie du lot.

Ce type de comportement n’est pas spécifique à Opera. Des navigateurs comme Chrome et Edge font la même chose, et la question est trop peu souvent posée à l’internaute. Dans le cas d’Opera, on se doute bien que l’éditeur doit rentrer dans ses frais, puisque le navigateur est gratuit et qu’il fournit de nombreuses fonctions de type IA. Le problème se situe dans le nombre de paramètres activés par défaut mais, au moins, on peut décocher les cases en faisant un peu attention.

Intéressant, si l’on sait ce que l’on fait

Outre l’étrange tutoiement, on regrette également certains éléments de langage. Par exemple, Opera One intègre un VPN. On ne va pas refaire le match sur ce type de solution, nous avons clairement exposé notre point de vue sur leur efficacité toute relative quand il s’agit de sécurité.

Dans le cas d’Opera, quand on clique sur le bouton « VPN » situé à gauche de la barre d’adresse, un panneau apparaît avec écrit en gros « Non protégé », ce qui incite bien sûr à cliquer. D’autant qu’il est précisé « Activer pour une confidentialité améliorée ». Toutes les informations de la session de navigation transitent alors par Opera. En outre, le VPN n’est gratuit que pour 7 jours, après quoi il faut passer à la caisse, à partir de 4 euros par mois en paiement annuel.

Faut-il faire l’impasse sur Opera One R2 ? Pas forcément. En matière d’expérience utilisateur, le navigateur a d’évidentes qualités. Le soin apporté à l’interface, la gestion des onglets, la réactivité générale, le bloqueur de publicités intégré, le mini lecteur et le reste sont autant de points forts. En revanche, si votre objectif principal est la confidentialité et le respect de la vie privée, il ne sera pas le mieux positionné.

Le 24 octobre à 10h59

Commentaires (3)

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C'est triste de voir ce qu'Opera est devenu.
La 12.16 me manque.
=> Vivaldi
Je croyais que depuis la mise en place du RGPD, les cases pré-cochées ne devaient plus être.

Opera One lance une grosse révision R2 : c’est beau, mais moyen sur la vie privée

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  • Des comportements critiquables

  • Intéressant, si l’on sait ce que l’on fait

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