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Gameloft a creusé ses pertes en 2015 et réunit ses actionnaires

Vivendi se frotte déjà les mains

Gameloft a creusé ses pertes en 2015 et réunit ses actionnaires

Le 22 mars 2016 à 08h20

Très attendus, les résultats annuels de Gameloft viennent d'être publiés. En guerre ouverte contre l'ogre Vivendi, l'éditeur français de jeux mobiles a creusé ses pertes en 2015 afin de mener à bien une importante restructuration.

Gameloft pouvait difficilement choisir timing plus compliqué pour dévoiler ses résultats financiers pour l'ensemble de son exercice 2015. L'OPA de Vivendi a été validée par l'Autorité des marchés financiers ce week-end et a donc démarré hier. Une décision contre laquelle l'éditeur entend « déposer un recours devant la cour d'appel de Paris dans les prochains jours ».

Hier soir, avec une action qui se négociait à 7,31 euros, l'entreprise était à l'abri, l'offre de Vivendi étant inférieure (7,20 euros). Mais la marge est mince et il suffirait d'un grain de sable dans l'engrenage pour que la situation se retourne contre l'éditeur.

Quelques signaux positifs

La première bonne nouvelle, c'est que Gameloft a vu son chiffre d'affaires grimper de 13 % sur un an pour atteindre 256,2 millions d'euros, avec une origine géographique des revenus assez diverse. La zone EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) n'a ainsi compté que pour 30 % du CA, tout comme l'Asie-Pacifique. L'Amérique du Nord s'adjuge une part de 25 % tandis que les 15 % restants proviennent d'Amérique Latine. Deux tiers des revenus provenaient de titres dont les franchises appartiennent à l'entreprise.

Les audiences des jeux de l'éditeur se portent elles aussi assez bien, avec un total de joueurs mensuels (MAU) qui s'établit à 166 millions, tandis que le nombre de joueurs quotidiens (DAU) atteint 21 millions. À titre de comparaison, au dernier trimestre Zynga revendiquait 18 millions de DAU et 68 millions de MAU.

Des pertes qui se creusent, à cause d'une restructuration

La mauvaise nouvelle, c'est que Gameloft a vu ses pertes se creuser l'an passé, avec un résultat net négatif à hauteur de 24,2 millions d'euros, contre un trou 6,4 millions en 2014. L'éditeur explique que cette différence est principalement due à une charge de restructuration de 10,3 millions d'euros. « Au total la société aura fermé 10 studios de développement de décembre 2014 à fin janvier 2016, représentant une économie brute d’environ 35 millions d'euros en année pleine » se vante l'entreprise. Actuellement, elle compte toujours 21 studios de développement regroupant 6 000 personnes à travers le monde.

Autre facteur ayant pesé négativement : « une perte de change exceptionnelle de 3 millions d'euros liée à la dévaluation du Bolivar au Venezuela ». Au total, Gameloft aura brulé environ 15 millions d'euros de cash, ce qui lui laisse une trésorerie nette de 36,9 millions d'euros au 31 décembre. Difficile de se défendre contre une OPA hostile dans pareilles conditions.

Quitte ou double

Il reste à Gameloft une dernière cartouche pour convaincre ses actionnaires de ne pas écouter les sirènes de Vincent Bolloré et de Vivendi. La société tiendra aujourd'hui une conférence lors de laquelle elle présentera son plan stratégique et financier pour l'horizon 2018. 

Quelques-unes des lignes de ce plan ont déjà été dévoilées par un communiqué de presse. Gameloft vise ainsi un chiffre d'affaires supérieur à 350 millions d'euros en 2018, « dont près de 30 % via sa régie publicitaire », récemment mise en place. Une progression des revenus qui devrait être accompagnée d'une hausse de la rentabilité du groupe. Objectif : 65 millions d'euros de bénéfice opérationnel courant en 2018, contre 2,1 millions en 2015.

Commentaires (3)

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plus la proie résiste, plus les requins de la finance s’amusent

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“Objectif : 65 millions d’euros de bénéfice opérationnel courant en 2018, contre 2,1 millions en 2015.”



Rofl, après tout ça ne coûte rien de faire un joli graphique avec de belles courbes qui montent…

Et je suis certain qu’en 2018, quand l’entreprise annoncera 65M$ de pertes, celui qui a fait ce joli graphique n’enverra même pas de mail aux actionnaires pour dire “Oups, j’m’a gourré”.

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