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Adobe assure que ses modèles d’IA Firefly Gen ne sont pas entrainés sur des données utilisateurs

Ia pas d'entrainement

Adobe assure que ses modèles d’IA Firefly Gen ne sont pas entrainés sur des données utilisateurs

L'éditeur de Photoshop et de Lightroom a changé ses conditions d'utilisation en février dernier. Mais des utilisateurs anglophones ont repéré dans ce texte qu'Adobe leur demandait d'accepter l'utilisation de « méthodes automatiques » pour « accéder, voir et écouter » leurs contenus. Après plusieurs messages massivement diffusés sur les réseaux sociaux, l'entreprise dément utiliser les données de ses utilisateurs pour entrainer ses modèles d'IA.

Le 10 juin à 17h48

Mise à jour le 13 juin à 8h50 : ajout de la promesse d'Adobe de modifier ses conditions d'utilisation.

Article publié initialement le 10 juin à 17h48 :

Adobe a changé ses conditions d'utilisation en février dernier en modifiant notamment la sous-section « Notre accès à votre Contenu » de la partie concernant la « Confidentialité ». Comme souvent maintenant, l'entreprise conditionne l'utilisation de ses services à l'acceptation des nouvelles conditions.

Si, jusque-là, celles-ci n'avaient pas fait réagir, la semaine dernière, des internautes anglophones et hispanophones ont tiqué sur plusieurs phrases. Ils interprétaient ces modifications comme le fait qu'Adobe se donnait la possibilité d'entrainer ses IA sur leurs contenus, et notamment ceux stockés dans « Creative Cloud » et « Document Cloud ».

Il faut dire qu'Adobe a injecté beaucoup d'IA dans ses outils ces derniers temps en lançant officiellement Firefly.

Comme de nombreux outils actuellement, Firefly utilise l'IA générative. Elle permet, par exemple, d'ajouter des objets dans une image avec un simple prompt ou d'étendre une image en générant une continuité hors cadre original.

Méfiance et tournure confuse

Mais pour tout ça, il faut bien entrainer les IA avec une base de données massives. Et quoi de plus simple et de plus efficace que d'utiliser les données directement disponibles sur le Cloud d'Adobe ? Des utilisateurs suspicieux ont donc eu peur que la modification des conditions d'utilisation intervenue en février dernier le permette à l'entreprise, et ils ont été relayés par plusieurs médias comme The Register ou Venture Beat.

D'autant que le texte modifié en anglais n'est pas des plus clairs : « nous pouvons accéder, visualiser ou écouter votre contenu (défini dans la section 4.1 (Contenu) ci-dessous) par des méthodes automatisées et manuelles, mais uniquement de manière limitée et dans les limites autorisées par la loi » explique-t-il.

Et dans la même sous-section, Adobe ajoute « nos systèmes automatisés peuvent analyser votre Contenu et les Polices Client Creative Cloud (définies dans la section 3.10 (Polices Client Creative Cloud) ci-dessous) à l'aide de techniques telles que le machine learning afin d'améliorer nos Services et nos Logiciels ainsi que l'expérience utilisateur. Des informations sur la manière dont Adobe utilise l'apprentissage automatique sont disponibles ici ».

La mention du machine learning dans la section de l'accès aux contenus des utilisateurs peut effectivement faire penser qu'Adobe se donne la permission d'utiliser les images créées par ses utilisateurs pour entrainer ses IA.

Mais la section 4.1 à laquelle fait référence le texte modifié plus haut évoque plutôt le fait de vérifier que les contenus respectent bien les conditions d'utilisation justement :

« Nous ne révisons pas l’ensemble du Contenu chargé sur les Services et dans les Logiciels, mais nous pouvons utiliser des technologies, des fournisseurs, ou des processus disponibles, y compris manuellement, pour filtrer certains types de contenus non autorisés (pédosexuels, par exemple) ou tout autre contenu ou comportement délictueux (des activités révélant un pourriel ou un hameçonnage, ou des mots-clés indiquant que du contenu réservé aux adultes a été publié en dehors du mur de protection contre le contenu pour adultes) ».

Clarifions

Adobe a dû publier un billet de blog pour « clarifier » sa « clarification » de ses conditions d'utilisation : « pour être clair, Adobe exige une licence limitée pour accéder au contenu uniquement dans le but d'exploiter ou d'améliorer les services et les logiciels et pour faire respecter nos conditions et se conformer à la loi, par exemple pour se protéger contre les contenus abusifs ».

L'entreprise ajoute qu' « Adobe n'entraine pas les modèles d'IA Firefly Gen sur le contenu des clients » et qu'elle « ne s'appropriera jamais le travail d'un client ».

Elle publie aussi la différence entre les anciennes et nouvelles conditions d'utilisation pour montrer sa bonne foi, que l'on peut aller vérifier via la fonction diff proposée par archive.org :

Il serait pertinent qu'au-delà de ce billet, Adobe change ses conditions d'utilisation pour ajouter ce genre de phrases et rassurer ses utilisateurs. C'est d'ailleurs ce qu'a promis de faire l'entreprise dans un billet de blog paru peu de temps après une première version de cet article :

« Au cours des prochains jours, nous nous adresserons à nos clients pour leur proposer un plan de mise à jour d'ici le 18 juin 2024. Chez Adobe, il n'y a aucune ambiguïté dans notre position, notre engagement envers nos clients et notre volonté d'innover de manière responsable dans ce domaine. Nous n'avons jamais entrainé d'IA générative sur le contenu d'un client, ni pris possession du travail d'un client, ni autorisé l'accès au contenu d'un client au-delà des exigences légales. Nous n'avons d'ailleurs envisagé aucune de ces pratiques dans le cadre de la récente mise à jour des conditions d'utilisation. Cela dit, nous convenons que l'évolution de nos conditions d'utilisation pour refléter nos engagements envers notre communauté est la bonne chose à faire ».

Cela dit, dans la version française de ces conditions d'utilisation, Adobe utilise une tournure un peu plus claire : « nous ne pourrons accéder à votre Contenu (défini à l’article 4.1 (Contenu) ci-dessous), le regarder ou l’écouter par le biais de processus automatisés et manuels que de manière restreinte et uniquement dans les limites autorisées par la loi ».

Commentaires (13)

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"On ne fera XYZ que dans les limites imposées par la loi"
Ok mais, par définition, ça aurait été illégal sinon. Donc je vois pas en quoi c'est rassurant (?)
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Je suis content qu'on vient juste de supprimer nos abonnement ça coutait une blinde et juste après j'apprends cette histoire... ils nous prennent vraiment pour des jambons.
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Oui mais tu fais comment en pro ? Remplacer Illistrator par exemple
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On est passé sur affinity, certains utilisent aussi corel draw
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J'ai des fans d'Inkscape au boulot qui ont laissé tomber Illustrator. Mais en général, ce sont des jeunes qui ont peu pratiqués les produits Adobe. Pour les utilisateurs d'Illustrator depuis des années, la transition ne semble pas envisagée, trop d'efforts d'adaptation me dit on.
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Voilà qui renforce encore plus ma conviction de ne plus utiliser d'outils d'Adobe en faveur de logiciels libres.
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ben en fait pour Inkscape c'est un très bon produit je lui reproche seulement du lag assez constant. Je ne le conseillerai pas en pro enfin ceci est affaire de gout évidemment
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Le problème d’inkscape, c’est qu’il ne gère que le RVB. Pour l’impression des documents, il est nécessaire de travailler en CMJN. Du coup, je m’en sers pour tout ce qui est virtuel mais dès que je dois faire imprimer, je bascule sur illustrator.
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Alors oui et non on peut tout à fait gérer le CMJN mais ça demande un peu d'imagination :glasses:
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Je suis tout à fait d'accord qu'Inkscape n'est pas idéal avec ce lag, j'y ai été confronté pas plus tard que la semaine passée. Et il est bien clair qu'au niveau des fonctionnalités, Adobe a une longueur d'avance sur ces concurrents. Mais pour l'usage que j'en fait, le groupe Inkscape-Gimp-Scribus-Darktable me suffit. Et merci pour le lien concernant la gestion du CMJN :chinois:
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A cette liste d'outils free, je rajouterai Krita, bien plus simple que gimp pour remplacer Photoshop par exemple
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Ah Krita j'aime beaucoup également. Un petit Krita vs GIMP a été rédigé chez monappareilphotopro.fr c'est très bien analysé je trouve
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entièrement d'accord avec toi cela suffit largement. Ca fait le taff comme on dit.

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