Sur les quatre dernières années, les prix sont stables sur les services fixes. Sur le mobile, ils sont toujours en baisse, mais avec une chute moins importante que sur les deux précédentes années. L'ARCEP en profite pour annoncer une mise à jour de ses profils sur le mobile en 2017.

L'ARCEP a récemment publié les résultats de deux études sur l'évolution des prix en France métropolitaine. La première concerne les services fixes de 2012 à 2015 (PDF), la seconde les services mobiles sur une période plus large allant de 2010 à 2015 (PDF). 

Un point sur la méthodologie et la structure utilisées par l'ARCEP pour ses calculs

Avant d'entrer dans le vif du sujet, il est important de préciser un point : « La méthodologie retenue [NDLR : aussi bien sur le fixe que sur le mobile], inspirée de celle mise en place par l’Insee, repose sur le concept central de dépense minimale. Il s’agit de la facture théorique minimale en euros courants TTC d’un consommateur libre, rationnel et informé qui optimise sa dépense tout au long de l’année ». Ce calcul est effectué en fonction des données transmises par les opérateurs à l'ARCEP.

À partir de ces informations, l'ARCEP élabore plusieurs profils de consommation qui représentent l'ensemble du parc de clients sur le fixe ou le mobile suivant les cas. Le régulateur analyse chaque mois l'ensemble des offres disponibles afin de les confronter aux profils de consommation pour en tirer un indice des prix. Le gendarme des télécoms ne tient par contre pas compte des ventes privées, des offres à durée très limitée (moins d'un mois), de celles qui ciblent un public en particulier (RSA, séniors, etc.) et des réductions temporaires qui proposent par exemple xx euros de moins par mois, pendant un an.

L'ensemble est ensuite agrégé afin d'en retirer un indice des prix global du marché. Point important, cette « structure » est mise à jour chaque année, ce qui implique que « la dépense minimale d’un profil de consommateur peut varier d’une année sur l’autre par le seul effet du volume (effet de structure) », c'est-à-dire sans aucun changement sur les prix. 

Sur le fixe, les prix sont globalement stables depuis 2012

Sur le haut et très haut débit fixe, le régulateur explique que « les prix sont parfaitement stables entre 2014 et 2015 », alors qu'ils avaient baissé de 2,8 % en 2014. De manière plus générale, la situation est la même entre 2012 et 2015 avec un écart de 0,1 % seulement.

Dans le détail, on remarque tout de même une augmentation sur juillet 2015 « causée par des hausses de tarifs de la part de certains opérateurs au cours de l’année 2015 » (+ 2,5 %) qui annule la baisse enregistrée entre décembre 2014 et janvier 2015. Cette dernière est liée à la structure de l'échantillon de l'ARCEP qui contient moins de lignes RTC (dont le coût est plus élevé puisqu'il passe de 99,9 euros en 2012/2013 à 109,20 euros fin 2015) et plus de haut et très haut débit afin de mieux refléter la réalité du marché.

Le régulateur explique que « quelques hausses de tarifs ont été opérées, à caractéristiques d’offres identiques, notamment sur les offres avec accès à internet en très haut débit ». On peut évidemment citer le cas de SFR qui multiplie les  hausses depuis son rachat par Numericable, mais aussi de Bouygues Telecom au mois d'avril et d'Orange avec sa Nouvelle Livebox. L'année 2016 risque donc d'être placée sous le signe de la hausse.

Sur le mobile, la baisse est en baisse

Sur le mobile, la chanson est bien différente avec une nouvelle baisse en 2015 (après celle de 2014 et 2013). Elle n'est « que » de 5,5 % pour l'année dernière, contre 10,6 % en 2014 et 26,6 % en 2013, juste après l'arrivée de Free Mobile.  « La baisse des prix s’est nettement infléchie depuis deux ans » ajoute donc l'ARCEP, qui précise que cette situation est uniquement imputable aux forfaits et pas au prépayé.

Dans le détail, et « pour la troisième année consécutive, ce sont les petits consommateurs qui connaissent la baisse de prix la plus importante (- 12,2 % en 2015) ». Sont principalement concerné ceux qui ne consomment que peu de data et qui profitent ainsi pleinement des 50 ou 100 Mo inclus dans certaines offres d'entrée de gamme. Attention tout de même avec ces abonnements, on peut rapidement se retrouver en hors forfait si l'on ne maitrise pas correctement sa consommation.

Du changement pour 2017 avec la prise en compte des offres quad play

L'ARCEP anticipe ses prochaines études et explique les profils de consommation évolueront en 2017 afin de mieux prendre en compte « l'explosion des consommations de données sur réseaux mobiles », mais aussi afin de prendre en compte « le processus de simplification des offres disponibles sur le marché ».

Le régulateur annonce que le nombre de profils de consommation sur le mobile passera de 27 à 11 seulement. À ce moment-là, le régulateur prendra également en compte les offres quad play qui mélangent un abonnement sur le fixe et un sur le mobile, avec une réduction à la clé.