Partout sur le globe, les géants technologiques se sont lancés dans la course aux modèles d’IA génératives. La Chine n’y a pas coupé. Le 11 avril, Alibaba a annoncé le lancement de son propre outil, Tongyi Qianwen, qu’elle prévoit à terme de déployer dans la plupart de ses produits et services.

Tongyi Qianwen, tel est le nom du concurrent de ChatGPT présenté par Daniel Zhang, le directeur exécutif de la nouvelle holding Alibaba, le 11 avril, lors de l'Alibaba Cloud Summit.

Grossièrement traduisible en « la vérité tirée d’un millier de questions », le modèle d’intelligence artificielle (IA) générative sera intégré à une série de produits de la société chinoise, à commencer par son application de communication et de collaboration DingTalk, dont le fonctionnement ressemble à celui de Slack, et par ses enceintes intelligentes Tmall Genie.

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Offrir des services d’IA… et alimenter la concurrence

Le but de l’opération est aussi bien de rejoindre la course initiée par OpenAI et Microsoft à la fourniture de services appuyés sur des technologies d’IA générative que de fidéliser une nouvelle clientèle, en particulier pour les services de cloud. En effet, l’entraînement de grand modèle de langage (LLM) nécessite de grandes capacités de calculs, qu’une entité comme Alibaba est en mesure de fournir à sa clientèle professionnelle.

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Daniel Zhang a donc profité de l’annonce du déploiement de Tongyi Qianwen pour souligner l’importance pour les entreprises de rejoindre la transformation technologique en cours, pour « garder une longueur d’avance ». Fourni via le cloud d’Alibaba, Tongyi Qianwen doit aussi permettre aux clients professionnels d’entraîner leurs propres LLM.

À terme, le grand modèle de langage sera incorporé dans tous les produits et services d’Alibaba, de l'e-commerce jusqu’à la communication d’entreprise. Des fonctionnalités comme la gestion de l’image et le text-to-image devraient « bientôt » être ajoutées à Tongyi Qianwen.

Une course intense

Première du genre depuis le découpage de l’emblématique géant chinois en six entités réunies dans une holding, l’annonce a fait grimper le cours d’Alibaba en bourse d'Hong Kong de 3,8 %, tandis qu’elle se traduisait en une baisse du cours de Baidu et SenseTime.

• Alibaba découpé en six

Cette dernière avait pourtant démontré la veille, par l’intermédiaire de son PDG Xu Li, les capacités de son modèle SenseNova en matière de génération d’images et de modélisation 3D, et celles de SenseChat, nouveau chatbot à même de répondre de manière crédible à une série de questions, que celles-ci soient formulées en mandarin ou en anglais.

En matière de LLM, la concurrence fait rage, en Chine comme ailleurs : concurrent historique d’Alibaba, JD.com a déclaré travailler sur son propre modèle de gestion du langage naturel et de génération de texte, à destination d’une clientèle professionnelle. ByteDance, la maison mère de TikTok, travaille de son côté à des outils spécialisés dans la génération d’images et de texte. Quant à Baidu, géant historiquement connu pour son moteur de recherche, il a été le premier à présenter son outil appuyé sur des technologies d’IA générative avec la présentation de son chatbot ERNIE.

Bientôt une régulation ?

Et rien de cela ne se fait sans le regard du gouvernement : ce 11 avril, un brouillon de loi a été publié, qui prévoit l’obligation de réaliser un audit de sécurité avant que tout produit reposant sur des modèles d’IA générative soit fourni au public.

Titré « Mesures administratives pour les services d’intelligence artificielle générative », le projet est porté par l’Administration chinoise du cyberespace et vise à assurer « le bon développement et une standardisation des applications des technologies d’IA générative ».