« Nous n’avons pas de politique exigeant que les informations que vous publiez sur Facebook soient vraies ». En mai dernier, la décision de Facebook de ne pas supprimer une vidéo avait provoqué la colère de Nancy Pelosi, cheffe des démocrates américains et présidente de la Chambre des Représentants. Elle y apparaissait ivre, avec des difficultés d’élocution…
Cette vidéo « Drunk Pelosi » avait été truquée et ralentie comme l’a montré The New York Times. Pour la victime, le choix de Facebook a de facto démontré sa contribution à la diffusion de fausses informations et finalement aux ingérences russes lors des élections de 2016.
Le site Vice News relève que Bill Posters et Daniel Howe, deux artistes et une agence de communication ont publié sur Instagram une vidéo de « deepfake » où Mark Zuckerberg dit des horreurs comme « imaginez une seconde : un homme, ayant le contrôle total des données volées à des milliards de personnes, de tous leurs secrets, de leur vie, de leur avenir ». Et d’ajouter : « je dois tout à Spectre. Spectre m'a montré que celui qui contrôle les données, contrôle l'avenir ». D’autres personnalités, dont Donald Trump, ont eu des honneurs similaires.
L’enjeu ? Tester la neutralité de Facebook dans le traitement des vidéos truquées. Le réseau social, propriétaire d’Instagram, a réagi : « nous traiterons ce contenu de la même façon que nous traitons toute la désinformation sur Instagram. Si des tiers fact-checkers la labellisent comme fausse, nous la filtrerons dans les recommandations »
Selon Bill Posters, cette initiative appelée « Specret » a pour ambition d’interroger et relever les nombreuses méthodes couramment utilisées par les entreprises ou les personnages politiques pour influencer le comportement et la prise de décisions des citoyens. « En réponse aux récents scandales mondiaux concernant les données personnelles, la démocratie, la vie privée et la surveillance, nous avons voulu ouvrir la boîte noire de l’industrie de l’influence numérique et révéler ses traits ».
Les vidéos ont été générées en collaboration avec plusieurs entreprises de l’IA, comme CannyAI, Respeecher et Reflect. Cette gamme de célébrités « fausses », « y compris des artistes morts et vivants, poussent les champs de l'art génératif et de la narration numérique à de nouveaux sommets ».
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