C'est à nouveau Maxime Saada qui l'a lui même annoncé sur Twitter. Le communiqué parle de « discussions » exclusives encore en cours avec beIN Sports pour récupérer « deux matchs par journée, dont 28 des 38 meilleures affiches de Ligue 1 de chaque saison ».
L'accord doit être « soumis aux instances représentatives du personnel de beIN Sports en France », et ne sera validé qu'une fois cette étape passée.
Ce serait une victoire après l'obtention par Canal+ des droits de la Ligue des champions, là aussi jusqu'en 2024. Le retour de la Ligue 1 aura coûté 330 millions d'euros, un rachat « à prix coûtant » selon Saada.
Autre point important : dès le mois de juin, beIN Sports sera distribué en exclusivité par Canal+, notamment auprès des acteurs tiers tels que les FAI. Le bouquet restera donc accessible sur d'autres plateformes.
Une stratégie d'accord entre les deux sociétés qui a été préférée à un rachat face aux nouveaux acteurs. Elles préserveront ainsi « leurs identités, leurs marques et leur autonomie éditoriale, continueraient à répondre de manière indépendante aux appels d’offres de droits sportifs ».
Canal+ n'hésite d'ailleurs pas à évoquer ouvertement la concurrence étrangère et à rappeler que « ce partenariat serait également bénéfique pour le secteur de la création audiovisuelle et du cinéma en France, dont CANAL+ est le premier soutien ».
D'aucuns pourraient y voir un message adressé à ceux voyant dans la nouvelle position du groupe une tentative verrouillage du secteur face à la concurrence.
Car la filiale de Vivendi semble bien chercher à concentrer à nouveau un maximum de pouvoir dans le domaine des contenus sportifs. Ces dernières années, elle avait laissé monter en puissance Mediapro et RMC Sport, continuant de perdre des abonnés.
Le premier doit encore se lancer en France et a sans doute été perçu comme une menace suite à son offensive sur la Ligue 1 l'année dernière. Le second a largement revu ses priorités et ambitions à la baisse depuis l'arrivée d'Alain Weil à la tête d'Altice France.
On imagine que Mediapro verra d'un mauvais oeil cette annonce, qui place Canal+ en position de force pour un éventuel contrat de distribution des chaînes de l'espagnol, soutenu par des fonds chinois, auprès de ses abonnés.
Mais la question pour Canal+ et Vivendi sera aussi de savoir si tous ces achats de droits et autres accords, notamment avec Netflix, suffiront à amorcer une phase de reconquête et de retour de la croissance en France.
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