Trump utilise le site de la Maison-Blanche pour tourner les Démocrates en dérision
Le 04 novembre à 09h32
3 min
Société numérique
Next
Alors que les électeurs sont appelés aux urnes mardi pour élire le futur maire de New York, l'administration Trump a exploité le site de la Maison-Blanche d'une façon fort peu conventionnelle pour dénoncer l'attitude des sénateurs démocrates.
Elle a ainsi mis en ligne, pendant le week-end de la Toussaint, une page (archive) baptisée « MySafeSpace, a place for dems ». Sous couvert d'une parodie de MySpace, celle-ci présente les élus d'opposition et tout particulièrement le leader du Parti démocrate, Hakeem Jeffries, comme un « Temu Obama » qui ne chercherait qu'à courtiser les immigrants illégaux, les trans et les antifas.
« Hey, nous sommes les démocrates de la Chambre et du Sénat. Nous aimons le DEI [politiques de diversité, équité et inclusion, ndlr], les transitions de genre pour tous et les impôts reversés aux immigrants illégaux. Nous n'en avons vraiment rien à faire que les hommes ou femmes qui portent l'uniforme soient payés, ou que nos entourages soient sûrs — nous aimons juste jouer à la politique avec la vie des autres », annonce le soi-disant profil.

Le reste de la page est à l'avenant, avec nombre d'allusions peu subtiles à la situation de shutdown budgétaire qui paralyse actuellement les États-Unis. Chargés de voter le budget, les Républicains et les Démocrates du Sénat campent en effet sur leurs positions respectives depuis deux mois, ce qui a entraîné, le 1er octobre, le gel d'une partie de l'administration fédérale. Cette situation de shutdown n'est pas inédite, mais l'épisode en cours, qui menace le versement des salaires des fonctionnaires mais aussi celui des aides alimentaires, frappe par sa durée.
Dans sa parodie de MySpace, la Maison-Blanche reprend certains des points de crispation qui empêchent l'obtention de la « supermajorité » de 60 voix, nécessaire pour mettre fin aux débats et parvenir au vote d'un texte. L'équipe de Trump avance par exemple que les démocrates sont favorables au versement d'aides à destination des immigrants en situation irrégulière, alors que la loi l'interdit explicitement, rappelle NBC depuis le début du shutdown.
Donald Trump, qui recourt déjà régulièrement à l'intelligence artificielle générative pour fustiger ses adversaires ou défendre ses vues politiques, ne se privait déjà pas de glisser des piques à l'attention de ses opposants sur le site de la Maison-Blanche (voir par exemple les étapes 2023 et 2024 de cette frise chronologique), mais c'est la première fois qu'il exploite de façon aussi ouvertement sarcastique cet outil institutionnel de premier plan.
Son administration n'a cependant pas attendu le week-end d'Halloween pour profiter de la visibilité offerte en ligne par les différents outils fédéraux. Dès la fin septembre, un bandeau affiché sur le site du département du Logement et du Développement urbain alertait sur la façon dont la « gauche radicale » s'apprêtait à paralyser le gouvernement.
Le 04 novembre à 09h32
Commentaires (30)
Abonnez-vous pour prendre part au débat
Déjà abonné ? Se connecter
Cet article est en accès libre, mais il est le fruit du travail d'une rédaction qui ne travaille que pour ses lecteurs, sur un média sans pub et sans tracker. Soutenez le journalisme tech de qualité en vous abonnant.
Accédez en illimité aux articles
Profitez d’un média expert et unique
Intégrez la communauté et prenez part aux débats
Partagez des articles premium à vos contacts
Abonnez-vousLe 04/11/2025 à 09h39
Le 04/11/2025 à 09h58
Le 04/11/2025 à 10h14
Le 04/11/2025 à 09h39
Le 04/11/2025 à 10h17
Modifié le 04/11/2025 à 12h47
Le 04/11/2025 à 09h59
Le 04/11/2025 à 10h24
Le 05/11/2025 à 10h05
Toujours plus...
Le 05/11/2025 à 10h19
Le 04/11/2025 à 10h42
Le 04/11/2025 à 15h12
Je n'ai pas de frise, mais une page sur « East Wing Expansion Stages ».
Le 04/11/2025 à 15h31
Le 04/11/2025 à 19h25
Le 05/11/2025 à 15h19
Modifié le 04/11/2025 à 10h01
Il ne connait pas la négociation: il impose par la peur, par la menace et par la force. Il ne veut pas négocier car il veut humilier les démocrates.
Il se croit dans le jeu débile où 2 bolides foncent l'un vers l'autre jusqu'à ce que l'un des 2 conducteurs flanche et s'écarte.
Sauf qu'il a perdu la main: les récents sondages montrent qu'il est au plus bas, notamment par rapport aux républicains modérés et surtout ces sondages montrent que les américains imputent en grande majorité le shutdown aux républicains.
Cela fait 1 mois que le shutdown est lancé, le nombre d'américains qui utilisent des bons alimentaires pour se nourrir dépasse les 40 millions et pendant ce temps la, Trump fait une fête d'Halloween somptueuse dans son palais et dépense 300 millions pour s'offrir une salle de bal à la Louix XIV.
Il est hors sol et comme plus personne n'ose le contredire (comme pour tout bon potentat) il est en roue libre.
Cette news n'est donc pas une surprise et montre que Trump et les MAGA continuent de creuser toujours plus bas dans la connerie.
Le 04/11/2025 à 10h35
Le 04/11/2025 à 16h48
Le 04/11/2025 à 10h25
- Faire un site web "miroir magique nananère, c'est toi qui l'dit, c'est toi qui l'est" pour essayer, par l’absurde, de montrer le niveau.
- Ne rien faire et attendre que le bonhomme s’effondre. Option qu'ils semblent avoir pris.
Essayer de répondre rationnellement est contre productif et permettrait à Trump de concentrer les débats sur des futilités.
Quoi qu'il en soit, ils (les démocrates) ont intérêt à se montrer plus modéré et s'y tenir fermement quand ils seront à nouveau à la tête du pays.
Le point positif pour nous, c'est quand même que ca nous, collectivement, permet d'ouvrir les yeux sur notre dépendance. Avec un peu de chance, nos dirigeants, grassement payé par nos impôts, arrêterons de se chamailler pour se concentrer sur notre avenir.
Modifié le 04/11/2025 à 10h47
Dans la réalité, les gens n’en peuvent plus de ce théâtre politique sans fin.
À chaque évènement, les mêmes visages se pressent pour parler, se montrer, exister dans la lumière. Plus rien n’est sincère. Tout sonne comme une mise en scène, répétée, vide.
La politique s’est changée en gestion d’image. On communique au lieu d’agir, on s’indigne au lieu d’assumer, on occupe l’espace sans jamais le servir.
Pendant ce temps, les gens continuent, eux, à faire, à réparer, à prendre soin. Sans caméra, sans costume. Ce sont eux qui tiennent le(s) pays debout, pendant que d’autres se battent pour le paraître.
La responsabilité n’appartient pas qu’à ceux qui gouvernent. Elle est collective.
Une démocratie vivante, c’est une démocratie où chacun participe, discute, décide. Pas un spectacle où quelques-uns prétendent parler pour tous.
Ce n’est pas de nouveaux discours et promesses dont nous avons besoin, mais de présence, de constance et de responsabilité partagée, avec des gens ayant la volonté de se parler.
C'est la seule issue viable.
À force d’abandonner les décisions qui régissent toutes nos vies aux brasseurs d'air, on leur a laissé le pouvoir d’oublier pourquoi ils décident, il ne faut pas compter sur eux en espérant qu'ils s'en souviennent !
Le 04/11/2025 à 11h44
Le 04/11/2025 à 12h16
Modifié le 04/11/2025 à 12h32
Même la légitimité des dernières élections a été remise en question par le président et l'esprit des institutions n'a pas été respecté...
Le 04/11/2025 à 12h45
Pourtant, deux gouvernements sont tombés par action de l'assemblée. Et l'actuel est bien fragile.
Il ne faut pas sombrer dans la caricature simpliste qui nourrit les idées des partis extrêmes. La situation politique en France est pourrie à cause des guerres de clan des différentes formations, mais on est loin d'être dans la même crise constitutionnelle et la dérive autoritaire que les USA vivent à présent.
Modifié le 04/11/2025 à 13h55
2. Attaques récurrentes contre la justice et son indépendance (Le Pen puis Sarkozy, avec même le ministre de la Justice qui donne son avis contre les condamnations) ou contournements de celle-ci (exemple de l'A69, où le gouvernement a retardé les décisions pour que les travaux continuent et va maintenant jouer la carte du "ok c'était ilégal, mais c'est trop tard les travaux sont presque finis, donc on peut ouvrir l'autoroute non ?")
3. Attaques récurrentes contre les journalistes (Schéma national du maintien de l'ordre qui indique clairement que les journalistes ne sont plus à traiter comme tels durant les manifestations, procédures-baillons ou menaces de procédures du gouvernement contre des journalistes ou politiques comme par exemple le ministre de l'Intérieur qui veut attaquer en justice tous les "la police tue")
4. Attaques récurrentes contre les associations (Contrat d'engagement républicain utilisé pour retirer les subventions d'association jugées trop subversives comme la troupe de théâtre Arlette Moreau en Nouvelle-Aquitaine en est l'exemple le plus récent, menace de l'exécutif de retirer les subventions des associations féministes qui n'ont pas condamné le 7 octobre à l'époque, tentative de dissolution de plusieurs associations dont les Soulèvements de la Terre, annulée par le Conseil d'État)
Je n'irais pas jusqu'à dire qu'on a plus aucun garde-fou, c'est assez faux. Il reste les juridictions françaises (Conseil d'État, Constitutionnel) et européennes (CJUE, CEDH) et les contre-pouvoirs sont toujours debouts.
Mais je suis d'accord avec l'affirmation que les contre-pouvoirs sont attaqués frontalement depuis pas mal de temps.
Toutefois, un gouvernement pourrait aisément contourner les contre-pouvoirs judiciaires parce qu'ils n'ont absolument aucun moyen de forcer l'application d'eux-mêmes (la justice a besoin de l'exécutif pour appliquer ses décisions, et on a déjà eu des exemples de condamnation de l'État où le gouvernement ne changeait rien et se prenait condamnation après condamnation, comme par exemple sur le traitement des antécédents judiciaires - https://next.ink/157084/12-ans-que-la-cnil-denonce-le-fichier-taj-des-personnes-defavorablement-connues-en-vain/ ). De la même manière qu'aux États-Unis, en somme : la justice interdit au gouvernement d'expulser telle personne ou de mettre à application tel décret, "trop tard c'est déjà fait" (d'ailleurs, c'est ce qu'on fait avec l'A69).
Le 04/11/2025 à 16h57
Il n'y a qu'à voir tout les commentateurs outrés de la mise en cellule de notre ancien président.
Tous le monde attaque la justice même les politiques... Même le président et son ministre de la justice (ce qui est le comble en fait).
Il y a de moins en moins de digues et de dignité, on est déjà dans une forme de Trumpisme avec un gouvernement soit disant modéré.
Modifié le 05/11/2025 à 11h02
Le 04/11/2025 à 18h28
Le 04/11/2025 à 23h03
Le 05/11/2025 à 11h41
C'est complètement ouf
Signaler un commentaire
Voulez-vous vraiment signaler ce commentaire ?