Pirate des Caraïbes et espionnage de câbles sous-marins
Le 13 novembre 2019 à 09h14
2 min
Internet
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Yantar, que la marine russe présente comme un navire de recherche, mais soupçonné de servir à placer des systèmes d’écoute sur les câbles sous-marins, vient d’apparaître en Amérique du sud.
Parti il y a un mois de son port d’attache, une base sous-marine secrète située dans la ville fermée de Gadjievo, dans l’oblast de Mourmansk, il était resté invisible depuis, avant de rallumer son Système d'identification automatique (SIA) en arrivant à Trinité-et-Tobago, en mer des Caraïbes, au large du Vénézuéla. Six câbles sous-marins y convergent, dont Americas-II, reliant les États-Unis au Brésil, via la Guyane française.
À son rythme de croisière, le voyage aurait normalement dû durer deux semaines environ. Il aura mis un mois. À défaut de savoir pourquoi, on notera que Yantar serait capable de déployer des sous-marins de plongée profonde, et qu’il possède deux systèmes de véhicules télécommandés (ROV) différents pouvant atteindre presque tous les câbles sous-marins de la planète, même en eau profonde.
Des médias affiliés au Kremlin s’étaient ainsi vantés du fait qu’Yantar pouvait non seulement se connecter à des câbles de communication top-secret, mais également les couper et « brouiller les capteurs sous-marins avec un système spécial ».
Le 13 novembre 2019 à 09h14
Commentaires (25)
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Abonnez-vousLe 13/11/2019 à 10h02
Heuu question pour les gens qui s’y connaissent :
Comment on fait pour se brancher sur un faisceau de fibres optiques au fond de l’océan et intercepter ce qui y passe?
Le 13/11/2019 à 10h08
Dans l’absolu le renseignement c’est de la recherche d’informations ^^ donc bien un navire de recherche ahah
Le 13/11/2019 à 10h14
hé béh, encore des histoires de « barbouzes »
Déjà mon prof de réseau nous expliquait que quand on posait un câble, puis on le récupérait des années plus tard, il y avait des « trucs bizarres » branchés dessus que personne ne reconnaissait.
Le 13/11/2019 à 10h23
D’un point de vue technique, le plus basique est de faire une boucle avec la fibre, une partie de la lumière sort à partir d’un certain angle, cela permet donc de lire le signal. Cependant, c’est une « perte », il y a de l’atténuation dans le signal, il faut dénuder la fibre et ça se remarque au niveau de l’amplificateur suivant.
Mais les espions ont, j’imagine, du matériel efficace qu’ils sont capables de poser en quelques secondes et qui permet d’espionner la totalité du réseau de fibre. Il y avait un article de sciences et vie là-dessus.
En fait, la principale difficulté est souvent de plonger sous des dizaines (centaines ?) de mètres d’eau et de ne pas se faire repérer (apparemment c’est râpé pour Yantar ce coup-ci).
Le 13/11/2019 à 10h31
En plus de ce qu’explique tgep5Stan, il y a le fait que les cables sont équipés de répéteur (pour prolonger le signal, car même avec la fibre optique il y a une perte de vitesse/signal)
Il y a donc peut être moyen de se brancher à ses répéteurs et d’y choper des données.
Un autre article sur les fibres optiques sous marines Ars Technica
Le 13/11/2019 à 10h42
Merci les gars. Je n’ose même pas imaginer le degré d’expertise requis pour se greffer à des dizaines? centaines de fibres dans le faisceau? Blindées à l’acier, au cuivre, au polyethylene? En profondeur? Avec en plus la capacité de traitement pour digérer la masse infâme de données qui y transite?
Ca donne le tournis
Le 13/11/2019 à 11h00
si le Yantar a ne serait-ce que la moitié des capacités qu’on lui prête, c’est envisageable (en outre, la Russie n’est pas connue pour être radine sur les moyen qu’elle alloue à son renseignement " />)
Le 13/11/2019 à 11h28
“Des médias affiliés au Kremlin s’étaient ainsi vantés” … Mouais… pour un bateau secret…
Le 13/11/2019 à 11h29
S’il s’agit bien d’un navire de recherche, les Russes ne verront aucun inconvénient à ce que les US, le Brésil ou la France viennent contrôler ses activités, n’Est-ce pas? " />
Le 13/11/2019 à 12h36
J’ai toujours été étonné de cette ambition de se brancher aux câbles sous-marins. Au delà de la difficulté technique du branchement, ce qui est sensible devrait de toute façon être chiffré de bout en bout, non?
Je comprendrais mieux l’aspect sabotage (miner les câbles principaux pour les faire sauter en cas de guerre)
Le 13/11/2019 à 13h06
Si les services de renseignement d’un pays cherchent une information particulière, il vont de toute façon y envoyer des agents, mettre en place une stratégie ad hoc, là ce qu’ils cherchent c’est aspirer « tout » le trafic passant par les fibres optiques, y compris les consultations internet de tout un chacun.
On peut effectivement se demander à quoi ça sert, la NSA le fait aussi, derrière le traitement des données (cf. l’entreprise Palantir) permettrait apparemment de cibler un certain type de personnes.
Le 13/11/2019 à 13h26
Tu serais surpris de voir à quoi ressemble un câble de données sous-marines capable de faire transiter plusieurs centaines de Tb/s, c’est ridicule en fait, quelques cm² de section de câble, quelque mm² de fibre. (voir un bel article de vulgarisation ici : https://www.wired.com/story/google-cramming-more-data-new-atlantic-cable/, et une belle carte des interconnexions avec les caractéristiques ici : https://www.submarinecablemap.com/)
Quand on installe à câble, on les pose à grande vitesse (plusieurs noeuds), , la pente naturelle du câble est très faible. Par grande profondeur il y a plusieurs dizaines de km entre le moment où le câble quitte le navire (depuis un énorme rouleau) et le moment où le câble touche les fonds marins. Du coup, à la différence des pipelines ou des câbles d’interconnexion électrique où le repérage est “très” précis, on ne sait que très vaguement où est posé le câble télécom.
En somme, le vrai défi, c’est de repérer le câble.
Le 13/11/2019 à 14h41
Hello,
La raison peut-être de d’identifier que ce qui y transite est “connu”. Si ils repèrent un nouveau type de chiffrement, ça leur mets la puce à l’oreille…
Et puis aussi voir le volume de données transmises, lire les méta-données.
Ce ne sont que des suppositions…
Le 13/11/2019 à 16h09
Des clés de chiffrement ça se vole aussi, et ça coûte moins cher en cpu pour déchiffrer :)
Le 13/11/2019 à 19h49
http://www.simec-technologies.com/upload/galerie/fiche-hector-2016-50770.pdf
Le 13/11/2019 à 20h27
J’ai une question bête: comment récuperer et traiter tous ces Tb/s, sinon en reposant une autre fibre du Golfe jusqu’en Russie?
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Le wifi ça ne marche pas sous l’eau, et le debit est moindre…
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Bref, à part miner les connections si besoin était à un endroit difficilement trouvable, ????
Le 13/11/2019 à 22h34
J’imagine que le but de ce genre d’espionnage c’est de ramener a la maison les données pour ensuite les analyser.
Le 14/11/2019 à 05h52
Oui mais comment? un disque dur fait 10 à 20To de nos jours.
A part câbler un gros datacenter sur le point à espionner, je ne vois pas comment espionner un débit pareil…
La seule possibilité que j’envisage c’est un truc dormant et pouvant se réveiller avec un code précis à mon stade de compréhension.
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Le 14/11/2019 à 08h27
Le 14/11/2019 à 09h48
Le 14/11/2019 à 13h10
Tu racontes n’importe quoi.
Le 15/11/2019 à 09h00
Moi j’imagine un truc bien plus simple : installer de quoi couper la fibre le moment venu.
Le 15/11/2019 à 12h23
ou ne rien faire, et laisser croire qu’on a pu faire qqch, donc faire paniquer les éventuelles “cibles” qui vont tenter de vérifier l’intégrité de la fibre, et psychoter encore plus de rien trouver en se disant qu’il y a forcément un truc, mais qu’ils l’ont raté …
on peut tout imaginer :)
Le 20/11/2019 à 10h45
Je veux bien accepter la critique, mais seulement si la critique est argumentée et un minimum étayée. La je ne sais même pas ce que tu veux contredire.
Le 22/11/2019 à 13h49