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Philippe Aigrain, 15 juillet 1949 – 11 juillet 2021

Philippe Aigrain, 15 juillet 1949 - 11 juillet 2021

Le 13 juillet 2021 à 07h45

« Philippe avait été mon inspiration pour mes recherches sur les brevets sur les logiciels lorsque j'étais étudiant. Plus tard nous avons co-fondé La Quadrature du Net ensemble. En plus d'un être incroyablement généreux et sensible, d'un formidable ami, Philippe était un brillant penseur, philosophe, écrivain, programmeur, stratège, poète... Quelle perte pour le monde... :(((( »  réagit Jérémie Zimmerman, sur Twitter. 

Pour Sophian Fanen, Auteur de « Boulevard du stream : du MP3 à Deezer, la musique libérée », « Philippe Aigrain a été un acteur majeur des débats sur la propriété intellectuelle à l'époque du MP3 et des premières lois internet (Dadvsi, Hadopi), puis un moteur des débats sur une contribution créative et les échanges hors marché. Un homme passionnant ».

Autre réaction, celle de Lionel Morel, juriste et bibliothécaire, auteur du blog S.I.Lex : « Un grand monsieur nous quitte, défenseur inlassable des libertés, des communs culturels, du domaine public et du partage à l'heure du numérique ».

Patrick Bloche, l’un des mousquetaires de la bataille Hadopi a salué «  un militant infatigable des Biens Communs, qui a si fortement inspiré la poignée de parlementaires investis sur les enjeux d'Internet à la fin des années 1990 ».

Pour Martine Billard, « Philippe a énormément apporté à la réflexion sur le numérique J'ai en mémoire notre coopération alors que j'étais députée ».

Philippe Aigrain, chercheur, romancier, poète, libriste... et cofondateur de la Quadrature du Net s’en est donc allé ce week-end. Il présidait depuis une maison d’édition, Publie.net. Il a notamment été, entre 2014 et 2015, membre de la commission parlementaire de réflexion et de propositions sur le droit et les libertés à l’âge numérique. 

Il fut l’auteur de plusieurs ouvrages de référence, dont Sharing en 2012 et Internet & Création quatre ans plus tôt. Il avait notamment proposé la contribution créative à l’époque des débats Hadopi. Une solution qui, dans sa rédaction mise sur la table, aurait permis « d'expérimenter les bénéfices de la libération des échanges en termes de diversité culturelle et de rémunération de la création et des acteurs à valeur ajoutée qui y contribuent », indiquait-il dans les colonnes de Libération, sous la plume d’Astrid Girardeau.

Le 13 juillet 2021 à 07h45

Commentaires (17)

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J’ai eu la chance de travailler avec lui et d’éditer un de ses livres. C’est une grande perte et une grande tristesse. Toutes mes condoléances à sa famille et ses proches.



C’était un humaniste.

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wikipedia:




Dans son ouvrage “Cause commune, l’information entre bien commun et propriété”, il explique qu’une minorité économique, sociale et culturelle représentée par de grands groupes tend à vouloir supprimer les biens communs informationnels. Les représentants politiques confondraient leurs intérêts avec ceux de cette minorité.


Y aurait pas le “représentée par de grands groupes” que j’aurais davantage adhéré à son discours.
Là c’est trop teinté lutte de classes à mon gout.



Cela dit, tout combattant de la liberté de l’information mérite mon respect. RIP.

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Il t’en faut peu. Il y aurait marqué “par les bourgeois capitaliste” je comprendrais mais la ?



En tout cas RIP Philippe.

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Que l’information soit supprimée par une minorité représentée par des grands groupes, des moyens groupes, des petits groupes, des gouvernements, des hackers, des lobbys ou des haters… ca n’en reste pas moins une information supprimée par une minorité.

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Là, tu confonds lobbying et fabrique de l’information. C’est une chose de défendre ses intérêts (voire de menacer l’information par des faits de corruption ou de menaces), c’est une autre d’être propriétaire d’un média et de dicter ou d’influencer d’en haut ce qui doit passer ou pas.

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Génération twitter… pas besoin de lire son livre de 300 pages qui explique sa pensée, suffit de lire un résumé de 2 lignes sur wikipedia.



Sans même parler du fait que son livre à 16 ans.



RIP Philippe Aigrain

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Pourtant l’information (la presse) est un bien commun. Que quelques organes décident de ce qui doit être publié en masse est tout aussi grave que le dictateur qui décide de ce que doit dire la presse. L’information est cruciale pour la démocratie.

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Je l’ai eu comme prof en 94-95 pendant mon DEA à Toulouse.



On sentait que ça l’emmerdait d’enseigner (ou du moins c’est comme ça que moi je l’ai perçu à l’époque) et qu’il aurait préféré être ailleurs à bosser sur ses projets.



Quand j’avais lu qu’il était à la Quadrature du net, ça ne m’avait pas étonné bien au contraire !



Le genre de parcours qu’on ne peut qu’admirer.



RIP monsieur Aigrain.

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aureus a dit:


Génération twitter… pas besoin de lire son livre de 300 pages qui explique sa pensée, suffit de lire un résumé de 2 lignes sur wikipedia.


Tout a fait. Et encore, d’habitude je ne lis meme pas l’intégralité de l’article wikipedia. Là j’ai fait un effort parce qu’il est décédé et que ma culture d’influence judéochretienne tend à exprimer du respect aux morts.

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Et pourtant, moi qui suis un vieux musicien je fait le constat depuis longtemps déjà que la culture de masse est entre les mains des grands groupes, qui décident pour la majorité d’entre nous ce qui passe, ou pas, par le tuyau des médias de masse.



Certes, avec l’ouverture que permet internet (et le partage plus ou moins légal), ces grands groupes ont perdu une partie de leur pouvoir, mais on ne peut que constater qu’ils sont toujours très puissants et prescripteurs, orientant les tendances et les modes dans un sens ou dans un autre.



Ils ont à leur service un avantage indéniable qui est la concentration toujours plus grande des médias, et ce quel que soit le support : son, image ou même papier.



Heureusement, des médias indépendants existent et font entendre leur voix, mais ont-ils autant de poids et d’influence auprès de Mamie Lucette que ces @*^& de Bouygues et Bolloré ? Je n’en suis pas persuadé…

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joma74fr a dit:


Là, tu confonds lobbying et fabrique de l’information. C’est une chose de défendre ses intérêts (voire de menacer l’information par des faits de corruption ou de menaces), c’est une autre d’être propriétaire d’un média et de dicter ou d’influencer d’en haut ce qui doit passer ou pas.


J’avais bien compris. Mais pour moi (utilisateur lambda du web) y a pas de différences.



Qu’une vidéo soit supprimée de Youtube parce que le PDG de Google le décide, ou parce qu’un groupe de pression pousse Youtube a modérer, ou parce qu’un hacker/hater pousse le createur à supprimer sa vidéo… au final, l’information est supprimée.

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Tu ne fais pas de différence entre des choix éditoriaux et une pression externe. C’est un peu bizarre. Est-ce parce que tu considères l’information comme un produit marchand ? Un contenu ? Ou est-ce que tu ne vois pas la différence entre un patron qui fait son entreprise à son image et un fournisseur qui vend une production viciée sur une chaîne de production en particulier ?



La post-vérité se monnaie, la vérité rendue publique est à tous (c’est public, c’est commun). On ne produit pas seulement l’information, on la révèle. Si tu ne vois pas la différence, tu consommes bêtement des contenus pour lesquels tu es prêt à payer (par la publicité ou par ta carte bancaire).

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Disons que je différencie 2 sortes de “pression” dans les médias:




  1. pression sur le contenu (l’information) dans un but politique.

  2. pression sur le format dans un but mercantile.



La “post-vérité”, les fake news, les lignes éditoriales pro/anti-truc, c’est le type 1.
Les changements perpétuels de règlements ou algos de youtube/spotify, c’est le type 2.



Pour l’instant, je trouve que les grands groupes du web sont plutôt dans le type 2, alors que les grands groupes de la presse traditionnelle (papier/tv) sont plutôt dans le type 1. Mais ca devient poreux, la faute au web qui supplante peu à peu le traditionnel.

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(reply:1886380:DantonQ-Robespierre)


Oeuf/Poule.




  1. Les créateurs vont sur le site qui leur apporte le plus de visibilité.

  2. Du coup les créateurs sont obligés de suivre les règles explicites/implicites du site (cf dernière vidéo de F.Garcia sur le sujet).

  3. Comme les créateurs vont sur le site et suivent les règles, le site a du succès et apporte de la visibilité aux créateurs.

  4. goto 1.

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Je ne serai pas aussi affirmatif.



Le point 1 n’est pas vrai pour tout le monde, (et il faudrait remplacer le mot “site” par “médias”, qui est plus englobant) certains artistes (appelons-les “indépendants”, c’est-à-dire “voulant maitriser la chaine de bout en bout”) favorisent des plate-formes et des médias qui sont en harmonie avec leur façon de voir le monde.



C’est ainsi que certains se font connaître uniquement par des médias publics, ou par des réseaux de radios locales, etc…



D’autre part, les grandes “maisons de disque” (en réalité boites de productions et investisseurs) choisissent ce qui passe ou pas par leur fourches caudines. Et en général le choix est un peu toujours le même, en effet même si les modes et les styles de musiques changent, le fond de ces créations sort toujours plus ou moins du même moule idéologique et commercial.



Donc là encore, ton point 1 n’est pas toujours vrai, ce ne sont pas les artistes dits “commerciaux” (non-indépendants) qui décident comment ils sont financés et diffusés, ce sont les grands groupes (comme Universal ou Sony par exemple) qui décident de tout à leur place.



Pour ceux-là ton point 2 est très vrai, ils sont obligé d’accepter les règles (et de céder une bonne partie de leur droits à la boite), mais ils le font 100% volontairement et consciemment, parce que ces artistes visent la masse et savent parfaitement le prix à payer pour ça.



Pour les artistes qui veulent rester indépendants et donc tout décider et maitriser de bout en bout, le parcours est bien plus complexe et jalonné de pièges, pour eux ton algorithme ne s’applique pas.

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(reply:1886400:DantonQ-Robespierre)


Ton 1er message parlait de “culture de masse” “entre les mains des grands groupes”. Je me suis donc focalisé sur les artistes qui visaient cette cible.



Les indépendants qui ont d’autres ambitions que le succès et qui vont sur des sites/médias alternatifs, ne sont à mon avis pas le sujet du bouquin de Philippe Aigrain (que je n’ai pas lu, donc c’est purement spéculatif).

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Si j’avais un garage et des convictions religieuses, j’y allumerai un cierge. Sinon il me reste une bière.

Philippe Aigrain, 15 juillet 1949 – 11 juillet 2021

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