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Le Conseil constitutionnel valide la « taxe GAFA »

Le 15 septembre à 15h17

Saisi d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) par la société Digital Classifieds France (éditrice du site SeLoger et filiale du groupe allemand Axel Springer), le Conseil constitutionnel a estimé que la « taxe sur les services numériques » instaurée par la France en 2019 et surnommée, à l'époque, taxe GAFA, ne contrevenait pas aux principes d’égalité devant la loi et les charges publiques.

Dans cette décision datée du 12 septembre, l'institution de la rue Montpensier valide ainsi le principe de cette taxe qui concerne, pour mémoire, les sociétés réalisant au moins 750 millions d'euros de chiffre d'affaires au niveau mondial et 25 millions d'euros à l'échelle nationale.

Dans sa requête, Digital Classifieds France a tenté de faire valoir que « les critères définissant les activités imposables ne [sont] ni objectifs ni cohérents au regard du but poursuivi par le législateur ». La société estime également que la loi de 2019 commet une erreur en calculant les seuils d’assujettissement à l'échelle du groupe (la maison mère) et non des différentes sociétés individuelles.

Extrait de la décision n° 2025 - 1157 QPC du 12 septembre 2025

Elle attaque par ailleurs le texte sur le critère de la « territorialité de l’impôt, du lieu effectif de l’activité ou de l’origine géographique des recettes réalisées par les entreprises redevables pour déterminer l’assiette de la taxe ». Elle dénonce enfin le caractère confiscatoire de ce qu'elle considère comme une double imposition, la taxe venant s'ajouter à l'impôt sur les sociétés, et donc comme une « rupture d'égalité injustifiée ».

Le Conseil constitutionnel n'a pas encore mis en ligne le commentaire qui constitue l'explication de texte de sa décision, mais cette dernière se veut sans ambages. Les Sages estiment qu'il « était loisible au législateur de soumettre à la taxe des services numériques dont la création de valeur repose de façon déterminante sur l’activité des utilisateurs, telles les prestations de ciblage publicitaires », mais aussi de choisir de ne pas inclure d'autres typologies de services « eu égard à leur nature ».

Sur les seuils d’assujettissement, il remarque que « si ces seuils sont appréciés au niveau d’un groupe d’entreprises, l’assiette de la taxe est déterminée en fonction des seuls revenus générés par les services fournis en France par l’entreprise redevable, et non par l’ensemble du groupe ». Les arguments liés à la territorialité et aux modalités de taxation sont, eux aussi, rejetés pour aboutir à la décision selon laquelle les articles concernés de la loi de 2019 sont « conformes à la Constitution ».

Le 15 septembre à 15h17

Commentaires (11)

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« taxe GAFA »
Même avec des guillemets ça serait bien de ne pas l'appeler comme cela.

Comme on peut le voir ici, elle ne vise pas uniquement les GAFA ni même les entreprises étasuniennes du numérique puisque c'est ici une société française filiale d'un groupe allemand qui dénonçait cette loi.

Et ça éviterait peut-être que Trump et autres ne râlent en disant que c'est par jalousie que l'on crée des lois contre les sociétés US, même si je doute que Trump lise Next. :D
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Accessoirement, ça donne l'impression que Microsoft est exemptée.
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et puis surtout, maintenant, ça devait être AAMAM. Mais ça fait peut être un peu trop taxe "détente" :D
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Il manque Oracle et c'est qui le deuxième M ?
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les M : Meta et Microfoft.
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les M : Meta et Microfoft.
Voilà ce qui se passe quand on parle et mange en même temps :p

(fun fact, j'ai fait la même faute de frappe hier sur un autre message)
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Il y a Apple, Amazon, Adobe et il manque Alphabet du coup ça fait AAMAMAO
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Alors dans l'acronyme originel, il n'y a pas Oracle. Donc il est absent.
Le premier M c'est pour Meta (anciennement Facebook)
Le second M c'est pour Microsoft.
Et le G de Google a été remplacé par Alphabet.
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La foudre orange va encore tomber.
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🎶 c'est que le début d'accord d'accord 🎶
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commet une erreur en calculant les seuils d’assujettissement à l'échelle du groupe (la maison mère) et non des différentes sociétés individuelles
euh non c'est pas une erreur, c'est même exactement fait pour éviter les montage foireux du type j'auto-facture tous mes revenus à la holding montée dans le paradis fiscal où il n'y'a pas d'impôts :-p

Bon c'est le jeu du chat et de la souris: on va se retrouver avec des sociétés écran qui n'ont, promis, aucun rapport avec la maison mère :'-/

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