Alors que la sonde spatiale est en route vers Mercure, elle survole d’autres planètes pour profiter de l’assistance gravitationnelle, pas moins de neuf fois au total.
Lancée en 2018, BepiColombo est passée au-dessus de la Terre le 10 avril 2020, en plein confinement. Cette semaine, elle est passée à 10 720 km de la surface de Vénus. Un time-lapse a été mis en ligne par ici.
« Pour [ce] survol, nous avons effectué la grande majorité de nos préparatifs en télétravail ces trois derniers mois ; seul le minimum requis de personnel pour assurer le fonctionnement en toute sécurité de la sonde était présent sur site pendant le survol », indique Elsa Montagnon, responsable des opérations à l’Agence spatiale européenne.
Une opération réalisée avec « succès », affirme-t-elle. « La seule différence avec les opérations pendant la phase de croisière normale, c’est qu’à proximité de Vénus nous sommes obligés de fermer temporairement les volets des capteurs stellaires qui pourraient être aveuglés par la planète, de la même manière que nous fermons les yeux pour éviter de regarder le Soleil ».
Plusieurs instruments étaient néanmoins en activité pour capter des données : ils « ont fonctionné encore mieux que nous l’espérions pendant le survol réussi de la Terre, nous avons donc hâte de découvrir le résultat du survol de Vénus », déclare le responsable scientifique Johannes Benkhoff.
Le prochain survol est prévu pour le 10 août 2021, avec un passage en rase-motte à moins de 550 km. Ensuite, « BepiColombo effectuera son premier survol de Mercure en octobre 2021, à une distance de seulement 200 km ».
Commentaires (1)
#1
Je commente un point grossièrement erroné de l’article sur Vénus, n’ayant pas eu l’occasion de le faire avant.
Comme rappelé, la planète tourne très lentement sur son axe. Si la théorie radiative était l’unique explication pour la température élevée, il devrait exister une très forte différence de température entre la face toujours éclairée sujette à l’ « effet de serre » et l’autre face non-éclairée par le Soleil.
Or la température est homogène sur Vénus, sans différence jour/nuit [1], ce que la théorie radiative ne peut expliquer. Ce n’est donc pas « un puissant effet de serre » qui explique la température uniforme de près de 700 K sur Vénus.
[1] https://www.aeronomie.be/sites/default/files/2019-07/Venus_atmosphere_temperature_altitude.jpg