Au Brésil, les Big Tech vent debout contre une loi de modération stricte
Le 05 mai 2023 à 05h23
2 min
Droit
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Google s’est attiré les foudres du gouvernement brésilien après avoir milité ouvertement contre un projet de loi déclaré servir à lutter contre les fake news, rapporte le Financial Times.
La loi en question, sur laquelle le Parlement brésilien doit voter dans les prochaines semaines, prévoit pour le moment de créer un jeu de responsabilité forçant les entreprises numériques à enlever rapidement les contenus illégaux et autres publications que le texte déclarera indésirables, ainsi qu’à réagir contre les groupes qui diffusent de fausses informations à grande échelle, notamment s’ils utilisent des méthodes automatisées ou de l’intelligence artificielle.
En page d’accueil, le moteur de recherche a ouvertement affiché un message déclarant « Cette loi va aggraver l’état de votre internet ». En réaction, le ministre de la Justice brésilien a déclaré avoir demandé aux régulateurs anti-concurrence d’ouvrir une enquête pour possibles « pratiques abusives ». Sous la menace d’une amende de 198 000 dollars pour chaque heure de diffusion du message, Google a rapidement supprimé le message, note Al Jazeera.
Aux côtés du géant de la recherche, Meta s’est aussi alarmé des effets qu’un tel texte pourrait avoir en termes de censure et de fourniture de contenu gratuit.
Le 05 mai 2023 à 05h23
Commentaires (10)
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Abonnez-vousLe 05/05/2023 à 06h34
Carrément d’afficher son désaccord avec un projet de loi est une pratique abusive…
Le 05/05/2023 à 06h46
Le déclarer sur la homepage du moteur de recherche, ça peut être perçu comme utiliser sa position dominante (visibilité du service - j’imagine que Google a une forte PDM au Brésil aussi) pour faire passer un message politique. Donc pour le coup, je rejoins la qualification de “pratique abusive”.
Un communiqué de presse n’aurait pas déclenché ce genre de réaction je pense.
Le 05/05/2023 à 07h00
Il ne faut pas exagérer non plus. Quand c’est la journée de la femme Google devrait aussi être attaqué en justice par les conservateurs ?
Le 05/05/2023 à 08h07
Je pense que dans le cas présent on est dans une évaluation au cas par cas (ce qui est généralement le cas dans les enquêtes pour abus de position dominante) et non une règle de droit.
Après, je ne connais pas le droit brésilien ni ses particularités. Juste que oui, je rejoins le fait que Google utilise sa forte visibilité pour passer un message politique dans lequel il a un intérêt.
Le 05/05/2023 à 08h20
Bref… google et les lois…
Pour ceux qui ont oublié: (link)
Le 05/05/2023 à 08h44
L’abus de position dominante, si elle a un sens au Brésil, concerne un marché donné. en quoi on touche à ce genre de problème? Est- ce vraiment interdit a une entreprise de s’exprimer ? Le Brésil n’est pas la Russie il me semble.
Le 05/05/2023 à 11h15
Comme je l’ai dit, je ne connais pas le droit brésilien ni ses particularités. Peut-être es-tu mieux informé sur le sujet auquel cas merci de partager.
J’ai exprimé une opinion personnelle où, pour le coup, je rejoins le fait que Google utilise sa position et forte visibilité pour passer un message politique (vu que lié à une loi du pays). A la lecture de l’article source, il semble que Google milite beaucoup là bas contre cette réglementation et que ce n’est pas le premier bras de fer entre la firme et le gouvernement brésilien.
La demande du ministre en question était-elle conforme au cadre législatif là bas ? Aucune idée, comme je l’ai dit, je ne connais pas les subtilités du droit brésilien. En tous cas Google a retiré le message rapidement. De mon point de vue, c’est une forme de lobbying qui exploite sa forte visibilité. Est-ce interdit là bas ? Aucune idée non plus, mais ça reste mon avis.
Comme j’ai dit dans mon premier message, un communiqué de presse n’aurait probablement pas engendré la même réaction.
Le 05/05/2023 à 12h06
Ce genre de loi (anti fake news) sont “délicates” car qui sera chargé de dire ce qui est vrai ou faux ? Quid des dérives que ça peut engendrer, sans même parler que cela va donner du carburant aux complotistes.
On a bien vue le débat que cela à engendré quand ça a été envisagé en France.
La solution est bien sur l’éducation et le développement de l’esprit critique. C’est sur que c’est un processus plus long et complexe qu’une lois.
Le 05/05/2023 à 15h52
certes.
Mais au final, pourquoi on a toute cette mouvance “loi antifakenews” dégénées par les états ?
Parce que “internet ” est privé et que les Google/Facebook/Twitter font ce qu’ils veulent de ce gros machin et touchent une population mondiale, donc de gros abus possibles.
Quand une société US a un pouvoir plus grand qu’un pays, un CA plus important que son PIB et une trésorerie plus importantes que ses dettes (dudit pays),
Et quand ces sociétés s’en servent pour orienter le filtrage de leurs services, donc favoriser la manipulation d’opinions et font un lobbying intensif de leurs propres valeurs au détriment des valeurs nationales, sans lutter efficace contre cela (puisque c’est leur coeur de métier donc leur biz donc leur pognon et PAS TOUCHE AU POGNON), ba ça amène les pays/gouvernements à lutter contre cela.
Du coup, Google qui fout un message de lobbying sur sa page de moteur de recherche, avec un affichage spécifiquement dirigé pour les gens surfant avec des IP brésiliennes, c’est de la manipulation abusive.
Parce que prétendre que « Cette loi va aggraver l’état de votre internet », c’est de la connerie en barre massive.
Bref, très content de voir une réaction dans ce sens.
Le 05/05/2023 à 16h11
J’ai beau ne pas spécialement aimer Alphabet mais cette demande du ministre de la juste est un abus. Franchement ici on a dit la même chose que Google sur les différents projets de lois sur les Fakes new. Mais là comme c’est Google qui le dit c’est le mal?