Récemment, le projet FreeDesktop.org a annoncé avoir besoin d’un nouvel hébergeur en urgence. Equinix, chez qui le projet était stocké, a mis fin au stockage gracieux qu’il fournissait depuis plus de cinq ans. La société veut en effet se débarrasser de ses offres bare metal et n’octroie donc plus de crédits gratuits dans ce domaine.
FreeDesktop.org n’est pas le seul projet touché par cette décision. La distribution Alpine Linux se cherche également un nouvel hébergeur, pour les mêmes raisons.
« Nous sommes profondément reconnaissants à Equinix Metal (anciennement Packet.net) pour leur soutien de longue date, qui a été essentiel à l'écosystème d'Alpine Linux. Cependant, avec l'abandon par Equinix de son service d'hébergement bare metal, ce soutien critique prendra bientôt fin. Leurs contributions ont été inestimables, et nous les remercions d'avoir aidé Alpine Linux à rester fiable et efficace », indique le projet dans un billet.
De quoi cette distribution, axée sur la sécurité, a-t-elle besoin ? D’une bande passante de 800 To par mois, de deux serveurs (chacun avec 50 Go d’espace disque et 16 Go de RAM au minimum) agissant comme des runners d'intégration continue pour les architectures x86_64 et x86, ainsi que d’une « development box », un serveur dédié à l’environnement de développement pour les contributeurs et mainteneurs.
Alpine cherche un espace de colocation et des serveurs bare metal près des Pays-Bas. Si ce n’est vraiment pas possible, l’équipe peut envisager des machines virtuelles.
À Ars Technica, Carlo Landmeter, membre du conseil d’Alpine, a indiqué que la distribution « est devenue populaire sans que la plupart des utilisateurs le sachent ». Actuellement, la situation provoque l’arrivée de quelques dons. Plusieurs entreprises auraient tendu la main, mais il ne s’agirait encore que d’un « début », selon Landmeter.
Nos confrères ont mis à jour leur article. Après la publication de la version d’origine, ils indiquent avoir été contactés par Jason Donenfeld, fondateur de WireGuard. Le célèbre client VPN se cherche lui aussi un nouvel hébergement… pour les mêmes raisons. Il est à la recherche de dons et d’offres d’hébergement.
Commentaires (12)
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Abonnez-vousLe 05/02/2025 à 09h01
J'espère qu'ils vont trouver l’hébergement dont ils ont besoin :)
Le 05/02/2025 à 09h49
Modifié le 05/02/2025 à 12h45
Je ne peux m'empêcher de remarquer que le mécénat est de plus en plus étroit : 5 ans d’hébergement gracieux et c'est déjà la fin. Où sont passées les décennies ?
Dépendre du bon vouloir des plus riches pour fournir aux plus pauvres ne serait-il donc pas une solution viable ? In-cro-ya-ble.
On pourrait imaginer une meilleur redistribution (imposée, pas au bon vouloir), et des services publics assurant l'existence de communs sur le long-terme. Oui : aujourd'hui, il faut imaginer cela. Alors qu'avant, on pouvait simplement le constater, avec une population en consensus sur le bien de la situation…
Le 05/02/2025 à 13h27
Qui plus est, si j'ai bien suivi l'histoire, Equinix arrête son service de machines dédiées bare metal en 2026. On peut difficilement reprocher à une entreprise d'arrêter de fournir gracieusement un service, alors qu'elle arrête tout simplement de fournir ledit service.
Le 05/02/2025 à 14h01
Modifié le 06/02/2025 à 05h28
Je ne suis pas toujours un grand fan d’Equinix, mais là c’est carré.
Tout comme sur les contributions en code, ces projets tiennent trop souvent sur des engagements individuels alors qu’ils profitent à une large communauté.
800 To de traffic c’est pas grand chose au demeurant, ça coutera environ 150 euros par mois si tu as un peu de volume.
A titre de comparaison nous envoyons environ 80 Po par mois chez moji.
On va voir si on peut les contacter.
Le 18/02/2025 à 00h23
En raisonnant de manière structurelle, un système qui vise à maximiser les profits en minimisant d'un côté les coûts et en maximisant de l'autre les prix n'est pas un écrin favorable ni à l'émergence, ni à la pérennité de projets animés par et reposant sur le gracieux.
Le mécénat est un "fait du roi" qui relève exclusivement de l'initiative individuelle sur la base de valeurs personnelles : on est suspendus au bon vouloir de tout un chacun, et cela peut repartir aussi vite que c'est arrivé : c'était le sens de souligner la faible durée des 5 ans évoqués.
J'aimerais que les projets gracieux, ceux qui par exemple peuvent former des communs, puisse évoluer dans un cadre structurel qui leur garantit l'existence. C'est le rôle d'une caisse commune, et c'est là où la publie a un rôle à jouer.
En version courte : le volet "social" d'un modèle économique capitalisme n'est pas le "social" d'un État.
Un projet vivant gracieusement est incompatible, structurellement je le rappelle, avec une logique capitaliste.
Dans tous les cas, merci si tu veux & peux tendre la main à Alpine comme tu l'as fait à NextInpact : cela ne remet en rien en cause la gentillesse de la démarche.
Le 18/02/2025 à 00h59
Le capitalisme est une forme d’organisation sociale explicite et assumée de nos individualismes, qui existent à l’état naturel et sont indissociables de la condition humaine dans un monde fini - et même les plus purs d’entre nous y sont sujets.
Plus largement, tout est capital, si ce n’est pas l’argent, c’est le temps, les ressources, la connaissance, une position stratégique, un lien de parenté avec quelque puissante personne…
D’ailleurs, Equinix n’avait pas de logique vraiment capitaliste dans ce soutien, ils ne profitent pas directement de la valeur générée, et leur exposition positive devait être minimale.
Ils n’ont pas arrêté le soutien parce qu’ils en avaient marre, mais ils ont purement et simplement discontinué le service.
La caisse commune est sujette aux mêmes aléas, si ce sont des contributeurs individuels c’est difficile à fédérer sur le long terme (un peu comme un journal), si c’est une organisation étatique quel politique va bien vouloir convaincre ses concitoyens d’investir pour les étrangers ? Restent les entreprises ou les riches particuliers.
Je pense que le capitalisme n’est pas le coeur du problème ici, le problème est plus intime et plus con: trop peu de gens donnent à la hauteur d’un service rendu (qu’ils soient rois ou non), et que c’est très facile d’oublier à quel point nous tenons nos richesses d’un effort collectif sur des siècles d’essais et d’erreurs - et ça s’applique tout particulièrement au monde du logiciel libre qui est le pinacle de l’ingéniosité humaine accessible sans aucune ressource (ou presque).
Le 05/02/2025 à 14h15
Blague à part, ça m'étonne qu'un OVH ou équivalent ne se manifeste pas. Même si le mécénat n'est pas forcément une activité rentable, en matière d'image c'est toujours ça de pris.
Le 05/02/2025 à 16h24
Ça leur coûterait vraiment rien.
Le 05/02/2025 à 14h35
Modifié le 06/02/2025 à 15h10
Et bien, c'est le genre de profil avec des cadavres dans les placards (et des profils LinkedIn, j'en ai lu un bon paquet donc ça se voit... ou sent assez rapidement...)
Exemple ici:
EDUCATION:
Bachelor of Arts (B.A.) and Higher Dip.Bachelor of Arts (B.A.) and Higher Dip.
1980 - 1984
Un B.A. c'est grosso modo une Licence+ ou une Maîtrise. Au-dessus, c'est un M.sc (Master of Science), soit Bac+5 (5.5 en fait).
Quand on a plus qu'une licence, ben on le mentionne sur son profil LinkedIn, ce n'est pas une honte et surtout on l’écrit clairement et dans quelle discipline (d'ailleurs son B.A il était dans la catégorie Lettres Modernes ou quoi ?).
On écrit pas du bullshit du genre "and Higher Dip." et surtout trop trop la flemme d’écrire "Diploma" plutôt que Dip. Trop à la bourre sans doute ?
A PROPOS :
Mais surtout c'est le paragraphe qui a été surement écrit par quelqu'un des Ressources Humaines ou des Relations Publiques et non par elle tellement il est long et qu'il respire le total bullshit à 10km à la ronde que c'est tout du gros pipeau, un extrait ici:
"Passionnée par l’entrepreneuriat social, Adaire est également une fervente partisane de l’utilisation des entreprises comme force de changement positif. Elle croit fermement que les organisations ont le pouvoir d’avoir un impact significatif en utilisant leur cœur de métier, leurs ressources internes et leurs écosystèmes pour créer des entreprises sociales qui contribuent à un avenir plus durable et plus inclusif."
En plus: "Adaire is a graduate of Trinity College in Dublin and maintains citizenship in Ireland, the European Union, and Australia"
Donc elle est citoyenne Irlandaise, Australienne et de... l'Union Européenne. J'ignorais que l'UE était devenu un pays et qui délivre en plus maintenant des passeports... Encore du bullshit...
QUELQUES CHIFFRES POUR -EN- TERMINER :
Chiffre D'affaire 2023 : US$ 8190 millions
Marge nette 2023 : US$ 963 millions
% Profit / Revenue 2023 : 963/8190 = 11,2% (ça va, on a vu pire...)
Vraiment plus du tout un seul $$ pour un ou 2 serveurs à offrir en usage gratuit pour 2 poids lourds du monde open-source... ou pour le dire autrement "pour 2 entreprises du monde social" ?
La honte !!
Sinon au passage le profil le + extraordinaire que j'ai pu lire de tous sur LinkedIn est celui Jim Rosking, l'inventeur du protocole QUIC, profile qui respire honnêteté, transparence et surtout pleine et entière modestie, car sur LinkedIn, tout le monde il est ou a été Superman dans sa boite avant. Personne ne raconte vraiment sa vraie vie et s`a vérité sur LinkedIn, non juste un monde merveilleux et tout c'est grâce à moi...
Quand on possède un pareil CV, oui ce n'est pas la peine d'en rajouter pour se faire mousser. On n'en a vraiment pas besoin.
Lire la section "Education" et notamment Université où il dit honnêtement que n'ayant pas assez d'argent, il décide quand même de beaucoup s'endetter pour pouvoir payer ensuite les frais de scolarité au MIT après qu'il y ait été admis.
Vraiment vraiment pas ce que l'on a l'habitude de lire sur LinkedIn. Rafraîchissant...