@iMaman: oui, que le sujet ne nourrisse que des espoirs lointains ne signifie pas qu'il ne se passe rien. On progresse beaucoup. Il y a de l'actualité épisodique autour de l'informatique quantique. Pour l'instant, les seuls cas pratiques d'utilisation, envisageables, sont des niches très spécifiques où même un faible potentiel présente de l'intérêt, comme dans l'exemple que tu cites. Ça concerne des domaines très restreints. Même quand c'est sur des cas pratiques, ça reste du domaine du laboratoire. Obtenir un résultat relève encore de l'exploit, plus que de la performance (comme pour la fusion nucléaire).

Il faudrait déjà avoir réussi à franchir les limites qui empêchent son exploitation industrielle. C'est seulement à partir de là que l'on pourra se projeter. Il y aura alors une actualité récurrente, propice à la génération d'un phénomène de hype.

En attendant, en dehors des exploits ponctuels, il vaut mieux que ça reste confiné à un public restreint et averti. Sinon, ça risque de faire comme l'IA du début des années 90. Des solutions ont vu le jour (moteurs de règles, et fuzy logic notamment). Bien qu'industrialisées et outillées, ces solutions restaient pointues, difficiles à mettre au point et montraient vite leur limites en terme de périmètre. Elles permettaient cependant à des spécialistes (dont j'ai fait partie) d'apporter des solutions pertinentes à des besoins très spécifiques. Les premiers succès industriels ont alors généré un phénomène de hype inconsidéré. Puis, quand les entreprises ont réalisé l'écart entre la réalité et les espoirs vendus au travers de la médiatisation, le soufflet est retombé, aussi vite qu'il était monté. L'usage est resté contonné à des besoins particuliers. Il aura fallu attendre l'arrivée du deep learning pour que la hype autour de l'IA refasse surface. Cette fois, la montée a été plutôt lente et progressive avant de devenir exponentielle. Au tout début, il était même difficile de "vendre" une solution basée sur du deep learning aux décideurs (on l'imagine mal aujourd'hui). Suite aux espoirs déçus lors de la première vague, ils étaient méfiants face à l'IA en général. Pour la quantique, on en est encore à espérer pouvoir produire des outils industriels utilisables. Si on fait le parallèle avec l'IA, on n'a même pas encore le contexte qui permettrait, rationnellement, de susciter une première vague.