Après le douloureux épisode Meltdown/Spectre (et leurs variantes) sur les processeurs, les chercheurs de l'université de Riverside en Californie se sont penchés sur les cartes graphiques NVIDIA.
Ils affirment pouvoir utiliser les GPU « pour espionner les activités Web, voler les mots de passe et entrer dans des applications cloud ». Dans tous les cas, il faut d'abord que l'utilisateur télécharge sur sa machine un logiciel malveillant, qui se chargera ensuite d'espionner le GPU de la machine.
Les chercheurs expliquent que « les GPU sont généralement programmés à l'aide d'API telles que OpenGL. OpenGL est accessible à n’importe quelle application sur un poste de travail avec des privilèges utilisateur ».
La première attaque permet de suivre l'activité sur Internet car « chaque site possède une trace unique en termes d'utilisation de la mémoire sur le GPU ». En surveillant les allocations mémoires ou les « performance counters », l'application espionne peut ainsi identifier les sites visités par fingerprinting.
La seconde attaque permet d'essayer de récupérer des mots de passe. « Chaque fois qu'un utilisateur tape un caractère, la zone de texte du mot de passe est chargée sur le GPU en tant que texture ».
En surveillant les intervalles de temps, il est possible de connaître le nombre de caractères du mot de passe et le délai précis entre chaque pression de touche. Partant de là, il est possible de le retrouver avec des techniques déjà connues.
Enfin, la dernière attaque concerne les applications utilisant des réseaux de neurones. En lançant en parallèle un travail sur le GPU, l'application espionne pourrait récupérer le nombre de neurones d'une couche spécifique d’un réseau profond.
Bien évidemment, les chercheurs ont contacté NVIDIA. Le fabricant leur a répondu qu'une option sera proposée via un patch pour que les applications avec des privilèges utilisateur n'accèdent plus aux « performance counters ». Elle permettra de contourner le problème, mais sans s'attaquer à sa source.
Un brouillon a également été envoyé à AMD et Intel avant la mise en ligne de la version finale afin qu'ils puissent vérifier si leurs GPU sont également touchés. Rien n'est indiqué concernant une éventuelle réponse de leur part.
Par la suite, l'équipe de l'université de Riverside prévoit de s'attaquer au GPU des terminaux Android.
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