Vie sur Terre : le CNRS se penche sur le cycle du méthane et le rôle des impacts d’astéroïdes
Le 09 juin 2020 à 09h59
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Le CNRS, au travers de deux études, revient sur la thématique globale de la vie sur Terre, de ses prémices à la manière dont elle a été bouleversée après la disparition des dinosaures.
La première est le résultat d’un partenariat entre le CNRS, l’université PSL (Paris, Sciences et Lettres) et des chercheurs de l’université d’Arizona. Elle établit un lien fort entre « l’activité microbienne émergente sur la Terre primitive et le climat terrestre, les cycles glaciaires et donc l’habitabilité de notre planète il y a plus de 3,5 milliard d’années ».
Plus particulièrement, l’étude se penche sur les premiers écosystèmes, qui consommaient et produisaient du méthane, bien avant que les premiers organismes à photosynthèse ne transforment l’énergie solaire en énergie chimique, libérant du dioxygène des centaines de millions d'années plus tard.
Le méthane, gaz à très fort effet de serre, a influencé l’histoire de la planète en perturbant les cycles alors en cours. « L’activité biologique a donc exercé un contrôle fort de l’atmosphère et du climat très tôt dans l’histoire de notre planète ».
Si l’étude est importante, c’est que la même modélisation est maintenant appliquée à Encelade, lune de Saturne, et à Mars. Dans le premier cas, le satellite contenant a priori des océans de méthane sous sa croûte de glace, les scientifiques se posent la question d’une activité microbienne liée. Dans le second, l’étude permettrait d’en savoir plus sur le sol profond de la planète, qui a pu être habité de ce genre d’activité au cours des quatre derniers milliards d’années.
L’autre étude revient sur le géocroiseur responsable de la disparition des dinosaures, et du cratère de 180 km de diamètre qu’il a laissé : Chicxulub. Un forage à 1 335 mètres en 2016 a permis de découvrir « que le cratère avait abrité un système hydrothermal qui avait altéré chimiquement et minéralogiquement environ 150 000 km3 de la croûte terrestre ».
Ces systèmes, très courants selon le CNRS pendant la phase de bombardement intense de la Terre, ont constitué des environnements favorables « au développement des organismes thermophiles et hyperthermophiles », se développant dans les chaleurs parfois extrêmes.
Le forage a justement mis en évidence des altérations pointant vers des températures de 300 à 400 °C, donc avec un refroidissement lent. Les minéraux magnétiques trouvés sur place ont même enregistré une inversion du champ magnétique terrestre.
Combinées, ces données suggèrent deux conclusions. D’abord que 150 000 ans après l’impact, le système hydrothermal était toujours actif, avec des températures potentiellement supérieures à 250 °C. Ensuite, que cette activité se serait poursuivie pendant plus de deux millions d’années, mettant en avant l’influence majeure de ces systèmes dans le développement de la vie.
Le 09 juin 2020 à 09h59
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