À circonstances extraordinaires, mesures extraordinaires. La représentante américaine au Commerce Katherine Tai annonce que les États-Unis soutiennent la levée de la protection de la propriété intellectuelle sur les vaccins contre le Covid-19.
L'administration Biden estime que cette renonciation permettra de mener une lutte mondiale contre cette pandémie. Elle va tenter au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) de parvenir à cette décision historique.
Des négociations qui « prendront du temps étant donné la nature consensuelle de l’institution et la complexité des questions en jeu » reconnaît l’exécutif américain.
Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur de l'OMS, félicite les États-Unis « pour cette décision historique » qui donne « la priorité au bien-être de tous, partout et à un moment critique ».
Autre salle, autre ambiance. Une « décision décevante » pour la Fédération internationale de l’industrie pharmaceutique (IFPMA).
Une telle dérogation serait une « réponse simple, mais erronée à un problème complexe », considérant que « la renonciation aux brevets (…) n'augmentera pas la production ni ne fournira les solutions nécessaires pour lutter contre cette crise sanitaire mondiale ».
Pour le fer de lance de l’industrie, les leviers à actionner se trouvent non dans ces questions juridiques, mais l'élimination des barrières commerciales, celle des goulots d'étranglement dans les chaînes d'approvisionnement et la rareté des matières premières.
« Le système international de propriété intellectuelle a donné aux entreprises la confiance nécessaire pour s'engager dans plus de 200 accords de transfert de technologie afin d’étendre la livraison de vaccins sur base de partenariats sans précédent ».
Selon elle, « le seul moyen d'assurer une mise à l'échelle rapide et un accès équitable aux vaccins pour tous ceux qui en ont besoin reste un dialogue pragmatique et constructif avec le secteur privé ».
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