Connexion
Abonnez-vous

Streaming sportif : Canal+ obtient aussi le blocage des DNS de Quad9 et Vercara

Plus rien de 9 en streaming sportif

Streaming sportif : Canal+ obtient aussi le blocage des DNS de Quad9 et Vercara

Canal+ continue sa contre-attaque contre la diffusion du streaming sportif sans autorisation en visant maintenant les DNS de Quad9 et Vercara. La justice les oblige, eux aussi, à bloquer l'accès à une liste de sites accusés de diffuser des évènements sportifs dont Canal+ possède les droits de diffusion. Quad9 fera appel.

Le 13 décembre à 12h10

Après avoir obtenu l'obligation faite à Google, Cloudflare et Cisco de bloquer des sites web qui diffusent des flux de retransmissions de compétitions sportives, le groupe Canal+ a remis ça en ciblant Quad9 et Vercara.

Le site Torrent Freak a pu récupérer trois décisions de la 3ème chambre du tribunal judiciaire de Paris, en charge de la propriété intellectuelle, rendues la semaine passée en procédure accélérée au fond et qui visent ces résolveurs DNS.

Canal+ avait demandé au tribunal d' « ordonner aux sociétés Quad9 et Vercara de mettre en œuvre, dans le cadre de leurs systèmes de résolution de noms de domaine respectifs dénommés "Quad9" et "Ultradns public", toutes mesures de blocage propres à empêcher l'accès à partir du territoire français, par tout moyen efficace et notamment par le blocage de noms de domaine ou de sous domaines, aux sites internet et services IPTV identifiés accessibles à partir des noms de domaine ou sous domaines qui portent atteinte au droit acquis à titre exclusif ».

Les matchs de Premier league, de Ligue des champions et de Top14

Dans la première procédure [PDF], le groupe de médias visait la diffusion des matchs de foot de la Premier league de cette année (du 16 aout 2024 au 25 mai 2025). La deuxième se concentre sur la Ligue des champions [PDF].

Dans la troisième procédure [PDF], Canal+ s'attaque à la diffusion non autorisée des matchs de rugby du Top 14 dont elle a aussi acheté les droits de diffusion en exclusivité sur le territoire français (à l'exception de la finale que France Télévisions pourra aussi diffuser). Pour le rugby, Canal+ a aussi attaqué Google et Cloudflare, comme elle l'avait déjà fait en mai dernier pour le même événement.

Dans ses trois plaintes, l'entreprise a fourni à chaque fois une liste des 18, 24 et 36 sites qu'elle considérait devoir être bloqués par ces fournisseurs de résolveurs de DNS en s'appuyant une nouvelle fois sur l’article 333 - 10 du Code du Sport. Il permet en effet de demander à la justice de prendre « toutes mesures proportionnées propres à prévenir ou à faire cesser » des « atteintes graves et répétées au droit d'exploitation audiovisuelle ».

Le Tribunal judiciaire de Paris a donné raison à Canal+ dans les trois cas. Il a demandé à Quad9, Vercara, Google et Cloudflare de mettre en œuvre « toutes mesures de blocage propres à empêcher l'accès à partir du territoire français, y compris tous les territoires d'outre-mer de la France, par tout moyen efficace et notamment par le blocage de noms de domaine ou de sous domaines, aux sites internet et services IPTV identifiés accessibles à partir des noms de domaine ou sous domaines qui portent atteinte au droit acquis à titre exclusif par accord d'exploitation audiovisuelle » par Canal+. Et ce, dans un délai de trois jours à chaque fois.

Les résolveurs de DNS sont bien dans la liste des intermédiaires techniques qui peuvent agir

Quad9 a plaidé que, selon elle, les services de résolution de noms de domaine ne revêtent pas la qualité d'intermédiaire technique « susceptible de contribuer à remédier » aux atteintes aux droits prévus par l'article du Code sur lequel s'appuie Canal+. Mais le tribunal en a jugé autrement, en prenant compte notamment les arguments de Canal+, qui s'appuie sur l'étude d'impact du projet de loi.

Comme dans les cas précédents, Google et Cloudflare ont pointé que « ces mesures ne peuvent techniquement être restreintes au territoire français et ont nécessairement une portée internationale, ce qui ne peut être proportionnel à l'atteinte aux droits invoqués » sans, pour autant, convaincre le tribunal.

Quad9 veut faire appel et lance un appel aux dons

Lorsque Cisco a été la cible de telles attaques, l'entreprise a décidé de ne plus rendre disponible ce service en France.

Quad9 explique dans un communiqué ne pas pouvoir prendre le même genre de décision car son système est conçu pour traiter tous ses utilisateurs de la même manière et qu'il ne dispose pas des informations sur leur localisation.

« Par conséquent, pour rester en conformité, nous devons bloquer ces sites pour tous les utilisateurs, dans toutes les régions. Cela revient à appliquer la loi française au niveau mondial, mais si Quad9 n'est pas en conformité, Canal+ et les tribunaux français peuvent demander des sanctions financières à l'encontre de Quad9 », explique l'organisation suisse à but non lucratif. Elle ajoute qu'elle veut faire appel et appelle aux dons ceux qui « estiment qu'un internet ouvert est un objectif louable ».

Commentaires (16)

Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.

Abonnez-vous
votre avatar
Comme quoi, les majors sont bien pour pleurer et récupérer du fric.

Je ne connais pas encore Quad9, faudrait que je regarde ...
votre avatar
Je ne connais pas encore Quad9
9.9.9.9 ;)
votre avatar
et 2620:fe::fe ainsi que https://dns.quad9.net/dns-query pour DOH.
votre avatar
Pour qui veut regarder sans payer, c'est pratique cette petite liste. Bon je suppose que les intéressés connaissent déjà.

Sinon, c'est un poil technique, mais je suppose que l'abonnement à un VPN est moins cher que l'abonnement pour regarder les événements sportifs.
votre avatar
Effectivement à 19,99€/mois avec un engagement d'un an franchement DAZN a pas froid aux yeux.
votre avatar
Le problème est que si le diffuseur ne diffuse plus, le VPN ne sert à rien (dans le cas où on le prend juste pour l'IPTV sports).
votre avatar
Mouais, perso je trouve que payer une société qui ne produit même pas le contenu que tu refuses de payer au départ, j'ai quand même un vrai sujet d'éthique autour de ça, un peu comme les Seedbox pour récupérer les contenus Netflix.

Après, il y a aussi la solution de monter son propre serveur DNS pour aller chercher directement à la source. A priori il suffit de pas grand chose (genre un Pi), mais aucune idée du volume de stockage nécessaire pour avoir "tous les internets"
votre avatar
Pas serveur, résolveur, c'est juste un cache ...
votre avatar
bon...perso osef le foot mais rien que sur le principe ça pousse à installer et faire tourner son propre serveur DNS at home, ça devient n'imp.
votre avatar
J'espère surtout qu'ils ne vont pas faire comme Cisco pour se mettre en conformité, j'ai du Quad9 à peu près partout en pro et perso :fou:
votre avatar
Bizarre que les Root DNS n'aient toujours pas ete attaqués.
A quel moment l'extra territorialité abusive va être prise en compte dans les jugements ?
votre avatar
Les serveurs root ne donnent pas les adresses IP des sites qu'il faut bloquer. Pourquoi Canal+ ou autre les auraient attaqué en justice ?
votre avatar
En fait canal n'attaque pas les résolveurs en justice, ils ne font que leur job, c'est pas eux qui reproduisent les contenus, mais on leur demande de faire la police en plus, car on ne sait pas faire autrement, et ils peuvent être sanctionnés si ils refusent, c'est pas pareil, j'espère qu'ils sont rémunérés pour leur collaboration en contrepartie, surtout que ça leur ajoute un préjudice dans les autres pays, c'est ce qu'ils devraient faire valoir.
votre avatar
Oui, je sais. Ils ont été assignés. J'ai juste repris le verbe utilisé par celui auquel je répondais.
votre avatar
Je n'ai que faire de l'iptv, mais je suis passé sur https://odvr.nic.cz/dns-query. (cz.nic)
votre avatar
je serais quad9, je bloquerais aussi les NS des demandeurs :3

Streaming sportif : Canal+ obtient aussi le blocage des DNS de Quad9 et Vercara

  • Les matchs de Premier league, de Ligue des champions et de Top14

  • Les résolveurs de DNS sont bien dans la liste des intermédiaires techniques qui peuvent agir

  • Quad9 veut faire appel et lance un appel aux dons

Fermer