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Piratage : l’Arcom estime à 1,5 milliard d’euros le manque à gagner pour les contenus audiovisuels

IPTV and (don't) chill

Piratage : l’Arcom estime à 1,5 milliard d’euros le manque à gagner pour les contenus audiovisuels

L'autorité de régulation a publié un dossier sur la consommation des contenus culturels et sportifs dématérialisés. Elle y estime le manque à gagner lié à la consommation illicite de contenus audiovisuels à 1,5 milliard d'euros et rapporte les résultats des sondages commandés à l'IFOP.

Le 29 novembre à 14h43

Alors que le monde de l'audiovisuel en ligne bouge rapidement, l'Arcom a voulu mettre à jour les données sur la consommation illicite de ces contenus sur internet en y faisant un focus sur les « contenus sportifs dématérialisés ». Ce dernier coïncide avec l'offensive judiciaire récente des ayants droits comme Canal+ pour bloquer plus efficacement les sites qui diffusent le streaming de retransmission dont ils n'ont pas les droits.

L'autorité a donc commandé trois sondages (deux à l'IFOP et un à Médiamétrie) et a publié ensuite ses différentes analyses des données collectées.

91 % des internautes consomment des contenus culturel ou sportif dématérialisés

Le premier document [pdf] est un « Baromètre de la consommation des contenus culturels et sportifs dématérialisés ». Elle en constate une hausse générale de la consommation de contenus culturels et sportifs. En effet, « 91 % des internautes ont consommé un contenu culturel ou sportif dématérialisé en 2024, soit 48 millions d’individus ». L'année dernière, ce taux était de 87 %.

Et cette hausse profiterait à l'offre légale, avec 67 % des internautes ayant consommé des contenus culturels et sportifs dématérialisés de façon uniquement légale en 2024, en hausse de 3 points par rapport à 2023.

Le panier moyen mensuel payant, actuellement à 32 euros, serait en baisse de 2 euros par rapport à l'année dernière, après une progression de 5 euros en 2023.

C'est l'argument de la qualité du contenu qui semble faire basculer les internautes vers des offres légales : « 41 % des internautes déclarant consommer davantage de façon légale le font pour accéder à un contenu de meilleure qualité ».

Une estimation de 1,5 milliard d'euros de manque à gagner

Dans un deuxième document [PDF], l'Arcom analyse les secteurs audiovisuels et sportifs affectés par les usages illicites pour comprendre les tendances observées au sein de leurs écosystèmes, en s'appuyant sur ses propres données et celles de Médiamétrie.

Elle y détaille la « chaine de valeur de l'audiovisuel » dans le graphique ci-dessous, ce qui permet de comprendre un peu mieux qui sont les différents acteurs et « ayants droit » du secteur :

L'Arcom y constate que le marché de cette industrie (incluant les événements physiques et les ventes en ligne) a progressé encore de 5 % en 2023, atteignant les 11, 8 milliards d'euros.

Notes : (1) Hors réseaux sociaux et gaming (2) TCAM : Taux de croissance annuel moyen (3) Rupture méthodologique dans le calcul de la TV payante (4) Incluant les recettes des espaces numériques des acteurs de TV gratuites
Source : Données CNC, Données Arcom, Analyse PMP Strategy

Dans ce document, l'Arcom aborde le manque à gagner de cette industrie qui serait dû au piratage. Elle l'estime à 1,5 milliard d'euros, dont 300 millions pour le secteur sportif.

Souvent, les ayants droits font cette estimation en utilisant une corrélation rapide entre le nombre de contenus piratés et le chiffre d'affaires qu'ils auraient pu tirer de leur consommation payante. Ici, l'Arcom, en s'appuyant sur un sondage de Médiamétrie, a mis en place une analyse plus fine.

L'entreprise de sondage a demandé à des internautes déclarant consommer des contenus illicites ce qu'ils auraient fait s'ils n'y avaient pas eu accès (sans oublier les réponses « je ne sais pas » et « je ne l'aurais pas consommé »). Et elle a calculé ce manque à gagner après avoir rassemblé les valeurs moyennes des contenus. Elle en déduit qu'au moins 70 % des utilisateurs de contenus pirates se seraient reportés vers des offres légales :

11 % de consommateurs d'IPTV illicites

Enfin, dans un troisième document [PDF], l'Arcom s'intéresse à l'utilisation de l'IPTV comme solution de « consommation audiovisuelle illicite » via un sondage commandé à l'IFOP. 11 % des internautes français de 15 ans et plus utiliseraient l'IPTV de façon illicite, ce qui représenterait 62 % des utilisateurs de l'IPTV.

L'IPTV reste une pratique de bricolage avec des utilisations assez mixtes pour y trouver le flux qui intéresse l'internaute. En effet, 75 % des utilisateurs y accèdent de plusieurs façons et 38 % utilisent les trois manières d'y accéder proposées (à savoir un logiciel, un boitier ou une clé, ou des liens) :

Commentaires (17)

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En faisant un calcul (simpliste, je l'accorde), entre le manque à gagner côté sportif (300 M€) et le panier mensuel moyen des utilisateurs (32€), on arrive, grosso modo, à environ 800 000 pirates.

Maintenant, c'est peut être aussi à cette industrie de se poser la question des tarifs. Pour 32€/mois, on s'inscrit à Netflix/Amazon Prime/Disney+ pour regarder quasiment ce que l'on veut, quand on veut en film/série.

32€/mois pour regarder en direct 3 match par mois, si on est dispo... ça fait cher (enfin je trouve).

Après, je ne suis clairement pas le bon public. Je ne regarde pas le sport à la TV ^^ Mais j'ai toujours trouvé les tarifs exorbitant.
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Y a trop d'offre différentes, tout est beaucoup trop segmenté, les gens reviennent vers le DDL et les Torrents, c'est juste logique.

C'est marrant, y a pas cette problématique avec la musique, ils devraient peut-être s'inspirer...

Qu'on soit chez Deezer, Spotify ou autre, on n'a pas ce problème de musique dispo d'un côté et pas de l'autre, ou alors c'est très très marginal.

Des fois, sur une même série, on se retrouve avec S1 S2 sur une plateforme, et la suite sur une autre... Alors forcément, à prendre les gens pour des cons, ben on voit le résultat...

Le problème également, c'est que ces plateformes sont productrices de contenus, alors qu'elles devraient être juste des diffuseurs.
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Le marché de la vidéo c'est environ 4 fois celui de la musique. Pour avoir l'équivalent d'un Deezer/Spotify il faudrait un abonnement au moins trois fois celui d'un service de streaming musical (pas 4 fois car il y a quand même un peu de surenchère avec le système des exclusivités).
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C'est marrant de voir ça comme un "manque à gagner". Si la lutte contre le piratage était efficace à 100%, combien des pirates se tourneraient effectivement vers la solution légale hors de prix ? Très loin de 100% !
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Pour une fois, l'estimation me semble plutôt bien faite en s’appuyant sur un sondage de Médiamétrie. Alors, ce n'est pas parfait et il peut y avoir un écart entre les réponses théoriques et la pratique comme le souligne @Sbbtn, mais je pense que l'on est assez près de la réalité.
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Ce que je voulais dire, c'est que ce n'est pas un manque à gagner. Si le piratage n'existait pas, ils n'auraient certainement pas ces 800.000 personnes comme clients.
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Ce que semble dire l'article justement c'est que l'étude (qui est un sondage en fait) tiens compte de ce fait en plaçant dans les réponses possibles "Je ne sais pas" et "je n'aurais pas regardé".

Apres, les sondages.... on a confiance ou pas.
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Ce qui me choque encore plus c’est que ce soit l’Arcom qui fasse ce travail. L’industrie audiovisuelle peut pas se les payer seule ces sondages ?
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Ce qui me choque encore plus c’est que ce soit l’Arcom qui fasse ce travail. L’industrie audiovisuelle peut pas se les payer seule ces sondages ?
Parce que c'est aussi dans les missions de l'Arcom, hérité de la fusion avec Hadopi.
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J'ai jamais regardé en détail ce qu'est l'IPTV. Du coup, je ne connais pas les prix pratiqué, mais vu les prix de Netflix, c'est si intéressant que ça ? Car à moins de passer sa journée devant la télé, je ne comprends pas trop l'intérêt (mais comme je ne connais pas, je peux me planter).
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Je peux peut être te répondre, je profite actuellement de l'offre RATS de canal +, qui contient en gros la très grosse majorité du streaming Série/Ciné disponible en France avec un tarif intéressant.
Et ben c'est super agréable, moralement parlant aussi, de pouvoir regarder ce que l'on veut légalement et sans faire le job de devoir chercher une source de qualité correcte, avec la bonne langue ou sous titrage.
Au final je ne regarde pas plus (enfin si un peu au début) mais c'est confortable, au point que je me demande si je ne continuerai pas l'abonnement s'ils me le propose à tarif correct après la fin de l'offre, mais j'ai encore deux ou trois ans pour voir ce point.
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Vu que Canal+ = Bolloré, je ne sais pas si pirater est moins éthique que de le financer…
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Alors moi perso j'ai _toujours_ eu des problèmes technique avec les applis officielles des diffuseurs, elles sont d'ailleurs souvent très mal notées. Notamment quand on sort des box opérateur ou des TV récentes, c'est dingues les problèmes qu'il y a , par exemple sur une box android no-name , une shield un peu ancienne , un raspi sous android... bref : Que ce soit des permissions, des blocages anti-piratage ou des problèmes de codec...

Je ne regarde pas bcp de séries films mais quand je le fait c'est avec VLC sur android , car le bon vieux fichier c'est encore ce qui marche le mieux partout tout le temps même quand la tempête a mis ta fibre par terre ou que le serveur est injoignable pile ce soir.

Alors OK ça marche pas pour le sport en direct (et les évènements en direct en général) c'est vrai (l'IPTV est pas mal résiliente pour ça justement)
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Je me demande ce que veux dire "de qualité" dans le sondage. Pour moi la qualité première est qu'il n'y ai pas de pub, pour pouvoir profiter des oeuvres. Et quand on voit les chiffres d'adhésion du streaming avec pub....
Il y a 20 ans, j'avais acheté un des premiers magnétoscope (et bien plus) numériques de la marque KISS. Marque visionnaire rachetée par Cisco qui l'a coulé ou euthanasié, enfin ils n'ont plus rien fait depuis.
Bref, je m'en servais pour enregistrer ce que je voulais voir à la TV et je regardais en différé ce qui me permettait d’accélérer les pubs.

Pour moi le sondage à un biais, qui est le cumul des abonnements. 30% qui ne se reporterais pas sur l'offre légale si le piratage n'étais pas disponible OK mais au dépend de quoi ? Le budget divertissement des ménages n'est pas extensible à l'infini. Et je me dis même que c'est la principale cause du piratage.
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L'approche de ce type est biaisée > seriez-vous prêt à prendre un abonnement si vous n'avez plus accès de manière illicite à du contenu > un usager peut répondre "oui"
Le jour où il devra le faire, il ne fera peut-être pas.
Il faudrait faire l'étude sur un panel d'utilisateurs au hasard, et leur demander : est-ce que votre contenu illicite a été stoppé (arrêt d'un site, d'un flux vidéo, etc) et de ce fait avez vous souscrit à un abonnement pour regarder du contenu?
Là on aurait des données réalistes.
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Ça me fait penser à une blague de Coluche (approximativement) :
Un SDF demande à un gars :
– Si tu avais 10 maisons, tu m’en donnerais une ?
– Bien sûr !
– Et si tu avais 10 voitures, tu m’en donnerais une ?
– Évidemment !
– Et si tu avais 10 chemises, tu m’en donnerais une ?
– Ah non !
– Pourquoi ?
– Parce que j’ai 10 chemises.
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Les vendeurs de NAS n'approuvent pas ce message.

Piratage : l’Arcom estime à 1,5 milliard d’euros le manque à gagner pour les contenus audiovisuels

  • 91 % des internautes consomment des contenus culturel ou sportif dématérialisés

  • Une estimation de 1,5 milliard d'euros de manque à gagner

  • 11 % de consommateurs d'IPTV illicites

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