Pour le Sénat, les sites doivent payer les éditeurs pour la reprise d’articles de presse
Cotillons à l’AFP
Le 25 janvier 2019 à 11h04
8 min
Droit
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Le Sénat a adopté à l’unanimité (343 voix pour, 0 contre) la proposition de loi instaurant un droit voisin pour les éditeurs de presse. Un texte passé comme « du beurre », avec l’adoubement du gouvernement.
C’est fait. Le Sénat a adopté la proposition de loi de David Assouline (PS). Dans ses grandes lignes, elle introduit un droit à rémunération au profit des éditeurs et des agences de presse pour l’utilisation des articles de presse en ligne.
Avec cette proposition, en supposant une adoption dans les mêmes termes par l’Assemblée nationale, la reproduction ou la communication sous une forme numérique d’une publication de presse devrait normalement passer par une autorisation de ces professionnels. Par publication de presse, il faut entendre les articles, mais aussi les photos ou les vidéos provenant d’une rédaction.
Puisqu’une telle demande d’autorisation individuelle est impossible, elle laisse ouverte la possibilité de confier cette gestion à une société de perception et de répartition des droits. Le cas échéant, ils seraient ensuite répartis entre les éditeurs et agences, après ponction des frais administratifs. Les journalistes, auteurs des publications, auraient droit à une part de cette rémunération, fixée par accord d’entreprise ou, à défaut, par tout autre accord collectif.
Dans la version initiale, ce régime était concentré sur les moteurs. En clair, en échange d’un montant, les services d’indexation pourraient continuer à gloutonner et communiquer les articles de presse aux Internautes. Mais le texte a gagné plusieurs crans en commission de la Culture.
Un texte étendu des moteurs à l'ensemble des sites Internet
Suite à un amendement du rapporteur socialiste, ce droit à indemnisation a été en effet étendu à l’ensemble des « services de communication au public en ligne ». Cette expression est loin d’être anodine : elle intègre certes les moteurs, mais également les réseaux sociaux, les grandes plateformes et même tous les sites Internet qui utiliseraient d'une manière ou d'une autre ces titres, dont les blogs, pourvu qu’ils soient accessibles librement.
Combien ces sites devraient-ils payer ? Le montant de la rémunération serait évalué en fonction des recettes d’exploitation, ou en cas d’impossibilité, selon une base forfaitaire « compte tenu de la complexité d’évaluer la valeur économique des liens sur Internet », détaille le rapport de la commission de la Culture.
Concrètement, un éditeur ou un groupement d’éditeurs aurait à négocier avec Google, Twitter ou Facebook directement pour fixer ce montant, selon les recettes ou un forfait. Et si un site reprend un article de presse, sans cette précieuse autorisation, il se rendrait alors coupable d’un acte de contrefaçon également à l’égard des éditeurs et agences.
Une « taxe » sur les liens ?
La PPL Assouline est très vaste. Elle tait par exemple la question du lien Internet. Le rapport en commission de la Culture affirme certes que « la simple insertion d’un hyperlien pointant vers un article contenu sur un site en libre accès n’est pas constitutive en elle-même d’un acte de communication au public ».
Il ajoute que « plusieurs jurisprudences de la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) ont défendu cette liberté fondamentale de « lier » les contenus entre eux ». Cette liberté ne poserait « pas de difficultés en termes économiques pour les titulaires de droits, qui bénéficient au contraire, par le mécanisme de l’indexation, de visites sur leurs sites qu’ils sont en mesure de convertir en abonnements ou bien de monétiser par la publicité ».
Cependant, les arrêts Svenson du 18 février 2014 et Beswater du 21 octobre 2014 ont bien prévu des hypothèses où un lien pouvait devenir « un acte de communication au public en ligne », et donc, par le truchement de la proposition de loi Assouline, le socle à un droit à rémunération au profit des éditeurs et agences.
Une certitude, les « snipets », ces petits extraits placardés par Google News ou Facebook, tomberaient dans l’escarcelle, au motif qu’ « une bonne partie des internautes se contente de cette information, sans éprouver le besoin d’aller cliquer sur le lien, et donc de visiter le site, qui par la suite ne peut monétiser ses contenus, sous forme d’abonnement ou de publicité ».
Une protection de cinq ans, harmonisée avec la future directive Copyright
Autre point notable, la durée de protection. Dans le texte déposé au Sénat, elle était fixée à 50 ans. Un article publié en 2019 aurait ainsi généré un droit à rémunération jusqu’en 2069. Cette période avait pu paraître « excessive » aux yeux d’Assouline.
Il avait alors déposé en commission un amendement pour rabaisser ce seuil à 20 ans . Hier en séance, il a été divisé par quatre, soit 5 ans, à la demande de plusieurs sénateurs. L’idée ? Rester collé à la période choisie dans la proposition de directive.
Les applaudissements de Franck Riester
En séance, Franck Riester a salué cette PPL. Un « bel exemple de coconstruction entre le Sénat et le Gouvernement ». Le hic est que, comme signalé ci-dessus, l’initiative française intervient alors que la Commission européenne, le Conseil et le Parlement européen discutent actuellement en trilogue d’un dispositif similaire, mais non nécessairement identique.
En cas d’adoption de la proposition de directive, le droit européen l’emportera alors sur ce véhicule législatif. Dit autrement, si la proposition est votée en l’état par les députés, elle sera beaucoup plus large que l’article 11 de la proposition de directive sur le droit d’auteur. Il faudra donc très rapidement procéder à sa modification.
C’est ce qu’a expliqué le ministre de la Culture lors de la discussion générale : « Si la directive était adoptée prochainement, votre texte pourrait servir de base à sa transposition. Dans le cas contraire, nous pourrions nous appuyer dessus pour élaborer un droit voisin au niveau national. Je suis convaincu que de nombreux pays nous suivraient ».
Google, en phase menace
Comme l’a relevé Le Monde, le 17 janvier, Google a envoyé quelques signaux de fumée à l’attention des éditeurs accusés d’être trop gourmands. Lors de l’affichage des résultats, le site a mis en avant « des pages parfois très dépouillées, où les articles de presse remontant sur Google n’avaient plus d’images ni de titres, remplacés par des espaces vides », constatent nos confères.
Le 22 janvier, Google est revenu à la charge en envisageant de retirer tout simplement le service Google News d’Europe, comme le rapporte Bloomberg.
Vraie menace ou menace fantôme ? En Allemagne et Espagne, deux pays ayant introduit en 2013 et 2014 de telles ponctions financières, l’entreprise américaine avait trouvé plusieurs parades.
Outre-Rhin, « Google a appliqué la loi stricto sensu en n’indexant plus que les articles sans aucun extrait ni « snippet », ce qui a entrainé une chute massive de fréquentation des sites ». Au final, les éditeurs lui ont conféré des licences gratuites pour reprendre des extraits.
Au-delà des Pyrénées, explique encore la commission de la Culture, la loi a introduit « une exception aux droits d’auteur pour la reprise d’extraits de presse, compensée par le versement d’une rémunération équitable ». Cependant, « Google a refusé, et a immédiatement fermé « Google News » dans ce pays. Aucune rémunération n’a à ce jour été versée ».
Le vilain lobbying de Google, les gentils avis des représentants des éditeurs
Cette PPL et la future directive sur le droit d’auteur ont été présentées comme des instruments permettant aux éditeurs de gagner en indépendance. De fait, le risque est très exactement inversé. En s’assurant de retombées financières sur les réseaux sociaux, ces acteurs auront tout intérêt à maximiser leur présence sur Facebook par exemple, pour bétonner ce cordon ombilical rémunératoire.
Hier, au micro de Public Sénat, David Assouline s’en est en tout cas pris une nouvelle fois au lobbying des géants du Net à Bruxelles, en particulier Google.
Et pour défendre son texte, il a préalablement assuré au Sénat avoir lui-même « été particulièrement attentif à l’avis des représentants des éditeurs, des agences et des journalistes ».
Pour le Sénat, les sites doivent payer les éditeurs pour la reprise d’articles de presse
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Un texte étendu des moteurs à l'ensemble des sites Internet
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Une « taxe » sur les liens ?
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Une protection de cinq ans, harmonisée avec la future directive Copyright
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Les applaudissements de Franck Riester
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Google, en phase menace
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Le vilain lobbying de Google, les gentils avis des représentants des éditeurs
Commentaires (85)
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Abonnez-vousLe 25/01/2019 à 11h54
Le 25/01/2019 à 11h56
Le 25/01/2019 à 11h57
Si j’ai bien lu la news le montant de la rémunération serait calculé en fonction de la monétisation des sites. Donc un blog non monétisé ne serait pas concerné. Après il est possible que, dans le cas où le blog est hébergé sur une plateforme, la plateforme doive payer et réclame le paiement à l’auteur du blog…
Le 25/01/2019 à 11h57
Le 25/01/2019 à 11h57
A priori, pour le moment, le droit de citation n’est pas touché. Donc je pense que les blogs qui citent, ça marche.
Le 25/01/2019 à 11h58
Les problèmes me semblent nombreux selon moi.
Je ne me déplace quasiment plus sur le site d’info en lui même, étant systématiquement aggressé par la publicité, le format sous forme de tuiles mettant en avant trois infos putaclic et cachant les articles plus intéressant ou considéré obsolète, les popup RGPD… Tous les sites ne sont pas aussi agréable que NextInpact, particulièrement les journaux.
Le 25/01/2019 à 12h01
Le 25/01/2019 à 12h02
Le 25/01/2019 à 12h04
Le 25/01/2019 à 12h05
Le 25/01/2019 à 12h11
éditeur de presse != journaliste
De même que le droit d’auteur sur la musique ou les livres finit souvent dans la poche des disquaires ou des éditeurs et que la plupart des artistes se font enfirouaper, c’est encore une magouille votée par les copains, voulue par et pour les éditeurs, sans que les journalistes aient leur mot à dire.
La baisse des ventes de journaux papiers n’est pas liée (en tout cas pas à ma connaissance) à la baisse de qualité des articles, mais pas mal au coût de l’impression par rapport à la montée en puissance d’Internet. Il suffit de jeter un œil aux scandales de la CGT-livre pour se rendre compte de l’ampleur du problème
Le 25/01/2019 à 12h49
En lisant trop vite le titre j’ai cru que ça allait être le contraire : que les sites de presse allaient devoir payer les moteurs de recherche pour que leurs articles apparaissent chez eux.
Cela aurait été presque plus logique, remarque… " />
Le 25/01/2019 à 14h16
Le 25/01/2019 à 14h19
Certain sont assez vindicatif ici, je trouve que tout n’est pas aussi simple.
Ca fait des années que google propose du contenu en haut des résultat de recherche plutôt que les liens vers les sites eux même, tout ca pour capter un maximum l’internaute. C’est très loin de concerner que la presse. Il y a un vrai problème de fond sur ce sujet.
Le 25/01/2019 à 14h28
Le 25/01/2019 à 14h29
Merci pour la précision…
Je pense que si ce texte passe, ça ne va en tout cas pas être joyeux.
Il serait urgent d’implémenter un filtre bloquant tout nouveau lien vers les sites de presse française, voir européenne si on veut que le contenu propre de Wikipedia puisse survivre.
Le 25/01/2019 à 14h35
Le 25/01/2019 à 14h37
Le 25/01/2019 à 14h46
Dans le contexte de la loi, les liens et citations ne seraient plus vu comme du contenu propre mais comme de la contrefaçon si l’encyclopédie ne paye pas ses sources…
Par contenu propre, je parlais du texte que les éditeurs rédigent pour mettre entre les liens et les citations.
Donc que reste t’il à la fin? des citations traduites et des liens vers des sites anglophones?
Le 25/01/2019 à 14h56
je n’ai pas compris ça comme ça,
Le montant de la rémunération serait évalué en fonction des recettes d’exploitation, ou en cas d’impossibilité, selon une base forfaitaire « compte tenu de la complexité d’évaluer la valeur économique des liens sur Internet »donc pour un blog non monétisé => forfait!
Le 25/01/2019 à 15h23
Comme la presse mainstream n’est pour sa plus grande part ni libre ni indépendante, la production de contenu par d’autres acteurs réellement libres et indépendants serait effectivement plus que bienvenu.
Il est évident cette presse aux ordres va continuer à manger dans la main du subventionneur pipolitique qui lui renvoie l’ascenseur quand l’occasion se présente. S’arranger avec la démocratie n’a jamais été un problème quand leurs petits intérêts sont en jeu.
Le 25/01/2019 à 15h51
C’est marrant, tout le monde parle de Google, et personne ne parle de Bing. Peut être qu’il y a une situation de monopole? Un monopole sur l’information? Basé sur une utilisation du contenu qu’ils ne payent même pas?
Le seul moyen de ramener un peu de concurrence (Bing, Qwant, Duckduck…), c’est que Google paye enfin pour ce qu’ils utilisent. Faut pas croire que Google va arrêter toute activité en France, c’est juste que ses marges seront réduites, et cela laissera potentiellement renaître une concurrence plus saine sur le secteur de la recherche et des médias.
Le 25/01/2019 à 15h59
Le 25/01/2019 à 16h04
Le 25/01/2019 à 16h07
Si la concurrence doit payer au même titre que Google, alors Google gagne haut la main car ses économies d’échelle sont sans commune mesure. Qwant, duckduck et les autres devront cracher au bassinet tout comme Google.
Par contre, ce que les Google et Facebook et autres pourraient faire, si ces lois passent, c’est bloquer les sites de presse et ensuite les faire payer un à un pour avoir le privilège d’être indexé: tu veux poster un lien vers liberation.fr sur ta page facebook => bloqué car pas d’accord. Tu poste sur la même page un lien vers RT, pas de problème,selon le gouvernement ce n’est pas un organe de presse.
L’attitude ‘tout travail mérite salaire’ est très intéressante quand on peut vraiment chiffrer les choses, qu’on veut mettre un terme à un préjudice, mais elle met aussi un terme à la collaboration et la bonne volonté. Se faire indexer deviendra un privilège payant pour les sites de presse.
Au reste, le texte vise tous les sites, pas juste les agrégateurs d’information., et frappe donc le droit de citation ou de référence bibliographique.
Ce texte est un texte absolutiste, sans la moindre considération citoyenne, sans le moindre projet positif pour la société.
Le 25/01/2019 à 16h12
Le 25/01/2019 à 16h25
Ha la french touch. On assite à la mise en plce du Mijitel fibré. l’internet français va serieuseme s’appauvrir. Ou alors, tout viendra de l’étranger
Le 25/01/2019 à 17h04
J’ai toujours cru, peut-être à tord qu’ils avaient des accords avec les sites cités “généreusement”.
Mais comme ils m’ont fait découvrir PC Inpact, je leur pardonne s’ils ont abusé.
Le 26/01/2019 à 12h43
Le 26/01/2019 à 17h28
Le 26/01/2019 à 20h34
Le 26/01/2019 à 20h44
Le 26/01/2019 à 21h45
Le 27/01/2019 à 08h20
Je me suis fait la même réflexion…
Cela ne fait que démontrer que cette fameuse “liberté d’expression” revendiquée par tant de monde pour tout et pour rien n’est finalement qu’un leurre.
Si on veut limiter l’accès à des sites extrémistes qui pratiquent le prosélytisme et sont pourvoyeurs de haine, on assiste à une levée de boucliers et ça revendique cette fameuse “liberté”…
Curieusement le fait d’envisager que des gros moteurs de recherche puissent déréférencer cette odieuse presse “mainstream” ça ne dérange pas grand monde et même c’est considéré comme étant une bonne chose par plein de monde.
C’est vrai que Facebbok et autres poubelles c’est pas “mainstream” du tout… " />
Donc je le redis une fois de plus, la fameuse phrase “Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites mais etc, etc…”, cette phrase qui ressort régulièrement, est un des trucs le plus con et le plus “faux cul” qui soit parmi d’autres qui ne manquent pas.
Et puis il faut arrêter de parler de “presse écrite” pour la différencier d’internet, que je sache, ce qui est sur internet c’est aussi écrit…
Le 27/01/2019 à 08h37
Exemple usuel et en application : le groupe Mindgeek.
Le 27/01/2019 à 20h58
Les retours de baton vont etre croustillants :popcorn:
Le 27/01/2019 à 21h09
Le 27/01/2019 à 21h16
Le 27/01/2019 à 23h35
Que Google ait tant de pouvoir est très inquiétant, que le législateur mette le droit de citation et le droit de publier des liens, c’est une atteinte aux fondements de la démocratie et des droits fondamentaux.
Personnellement, je préfèrerais de loin voir Google faire une démonstration puérile par l’absurde qui se termine par l’abandon de ce texte criminel que de voir Google, Facebook et les autres rentrer dans le système et voir la liberté d’expression ne plus être licite que via les GAFA.
De plus, une fois les GAFA en position de monopole sur l’accès à l’information de même qu’en contrôle des flux financiers à l’attention de la presse, leur pouvoir serait absolu sur l’information. Avec ce texte effroyable ainsi que les Articles 11 et 13, le législateur vend en fait la liberté d’expression et la presse aux GAFA.
Le 28/01/2019 à 11h05
Le 28/01/2019 à 11h11
Wikipedia sont des articles rédigé par des personnes et non pas du copier/coller d’article, je ne vois pas en quoi cela pose problème.
Le 28/01/2019 à 11h50
Le 28/01/2019 à 11h53
Les articles de wikipedia contiennent et citations et liens vers des articles de presse dans leurs références bibliographiques.
Si ces deux pratiques sont couvertes par le droit voisin que le sénat essaye de mettre en place, Wikipedia devra retirer toute citation et tout lien vers les articles de presse dans les limites imposées par la loi.
Cela représente un travail colossal d’inventaire et de modification, et cela pourrait mener à la suppression pure et simple de paragraphes voir d’articles entiers si les sources ne peuvent plus être citées de manière suffisante.
Le 28/01/2019 à 12h34
Le 28/01/2019 à 14h45
Mon com n’aura sans doute pas de réponse.
Je lis Nxi sur un agrégateur RSS: il va sans doute devoir payer?
Le 28/01/2019 à 15h15
Perdu…
Si ton flux RSS est celui de NXI, pas de problème… si tu consomme un flux tiers pointant vers NXI, l’auteur de ce flux tiers devrait payer… dans le cadre de ton usage personnel, aucun impact.
Le 25/01/2019 à 11h07
Continuez comme ça amis éditeurs. Le réveil sera brutal.
Le 25/01/2019 à 11h32
Le 25/01/2019 à 11h36
Le 25/01/2019 à 11h45
Sauf que cette loi inique ratisse bien plus large que les moteurs de recherche. Taxer des blogs personnels qui se contentent de reprendre le titre d’un article de presse, c’est quasiment interdire de citer des sources !
Le 25/01/2019 à 11h48
Le 25/01/2019 à 11h52
Le 25/01/2019 à 11h54
Est-ce que quelqu’un a trouvé l’info si cela concerne uniquement les moteurs d’indexations type google news ou également les aggrégateur de flux rss ?
Le 25/01/2019 à 12h57
Le 25/01/2019 à 13h14
“Puisqu’une telle demande d’autorisation individuelle est impossible, elle laisse ouverte la possibilité de confier cette gestion à une société de perception et de répartition des droits. Le cas échéant, ils seraient ensuite répartis entre les éditeurs et agences, après ponction des frais administratifs.”
60% ? 70 % ? C’est combien chez la mafia de la musique ? On prends une part de vos bénéfices en échanges d’une protection " />
Le 25/01/2019 à 13h20
Le 25/01/2019 à 13h21
Une certitude, les « snipets », ces petits extraits placardés par Google News ou Facebook, tomberaient dans l’escarcelle, au motif qu’ « une bonne partie des internautes se contente de cette information, sans éprouver le besoin d’aller cliquer sur le lien, et donc de visiter le site, qui par la suite ne peut monétiser ses contenus, sous forme d’abonnement ou de publicité ».
Ça voudrait dire que quand je passe devant un revendeur de journaux et magazines, si je lis les gros titres je dois payer la revue, journal ou magazines ?
Le 25/01/2019 à 13h23
Ne pas pouvoir citer ses sources, ne pas pouvoir citer un article, ne pas pouvoir publier un lien vers un article… c’est juste la mort de la démocratie. C’est un cri de haine contre l’éducation, contre les fondements du rôle de la presse dans une démocratie, contre la liberté d’expression, contre le citoyen.
Après ça, il ne faudra pas se plaindre de la désinformation des fake news, des rumeurs, de la calomnie, …
Bien sûr, avec un tel niveau de stupidité criminelle étatique, la réponse aux fake news est toute trouvée: on ne discute pas, on ne montre pas les sources, on arrête directement les gens et on les punis s’ils ont dit une connerie.
C’est du fanatisme.
Le 25/01/2019 à 13h23
Excellente analogie " />
Le 25/01/2019 à 13h27
Que Google, et les autres, appliquent dès maintenant la censure réclamée et les promoteurs de cette loi idiote seront les premier à réclamer son abandon.
Le 25/01/2019 à 13h28
Le 25/01/2019 à 13h29
En faite ça serait plutôt au kiosquier de payer car c’est lui qui affiche les journaux.
Le 25/01/2019 à 13h33
Le 25/01/2019 à 13h41
Je suis assez d’accord avec cette façon de se tenir informé.
Quand je cherche des infos sur un sujet, je cherche les articles qui en parlent et en fonction des trouvailles du moteur, je clique sur les liens pour lire les articles en entier.
Le 25/01/2019 à 13h58
Yes on va se retrouver qu’avec des infos fox news / russia today, vive l’information libre non orientée
Le 25/01/2019 à 14h01
Je me demande si Wikipedia France va fermer ou juste virer tous ses liens vers la presse de la république populaire du droit d’auteur.
A priori, il faudrait carrément tout virer, y compris des historiques des articles, un travail colossal pour ne pas devoir cracher au bassinet
Le 25/01/2019 à 14h03
+1
Et il est également choquant que la symétrie ne semble pas s’appliquer à la presse lorsqu’elle utilise des sources en provenance des réseaux sociaux par exemple (reprise de photos, vidéo, status, tweet…)
Le 25/01/2019 à 14h07
« compte tenu de la complexité d’évaluer la valeur économique des liens sur Internet »
C’est simple ; ils n’ont aucune valeur, c’est l’équivalent d’un renseignement pour moi. Donc je rejoins plutôt l’avis du c’est aux éditeurs de presse de payer pour le droit d’être proprement agrégé sur le moteur de leur choix. Chose que les moteurs de recherche faisaient gratuitement jusque-là, et bien avant les milliards générés par les revenus publicitaires de Google.
« plusieurs jurisprudences de la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) ont défendu cette liberté fondamentale de « lier » les contenus entre eux »
Le 25/01/2019 à 14h13
Le 25/01/2019 à 17h25
Bonne nouvelle. Ca fera creuver un peu plus vite la presse écrite qui appartient en grande majorité aux plus gros milliardaires de France. On aura un peu moins de propagande comme ça. " />
Les gens s’informeront sur Facebook. " />
Le 25/01/2019 à 17h41
Le 25/01/2019 à 17h52
Le 25/01/2019 à 19h14
au motif qu’ « une bonne partie des internautes se contente de cette information, sans éprouver le besoin d’aller cliquer sur le lien, et donc de visiter le site, qui par la suite ne peut monétiser ses contenus, sous forme d’abonnement ou de publicité ».
Outre-Rhin, « Google a appliqué la loi stricto sensu en n’indexant plus que les articles sans aucun extrait ni « snippet », ce qui a entrainé une chute massive de fréquentation des sites ».
Les politiciens français pris en plein mensonge ! Et pour imposer un nouveau taxe racket au profit de leur petits copains de la presse déjà massivement subventionnés… Pourquoi leur loi anti “fake news” n’est pas appliquée ici? " />
Le 25/01/2019 à 19h29
Le 25/01/2019 à 19h35
Le 25/01/2019 à 22h47
J’ai hâte que Google vire les sites de presse de son index. Et qu’ils se mettent tous à chialer.
Le 26/01/2019 à 02h08
Outre-Rhin, « Google a appliqué la loi stricto sensu en n’indexant plus que les articles sans aucun extrait ni « snippet », ce qui a entrainé une chute massive de fréquentation des sites ». Au final, les éditeurs lui ont conféré des licences gratuites pour reprendre des extraits.
Au-delà des Pyrénées, explique encore la commission de la Culture, la loi a introduit « une exception aux droits d’auteur pour la reprise d’extraits de presse, compensée par le versement d’une rémunération équitable ». Cependant, « Google a refusé, et a immédiatement fermé « Google News » dans ce pays. Aucune rémunération n’a à ce jour été versée ».
" />
Le 26/01/2019 à 06h01
Le 26/01/2019 à 08h46
Le 26/01/2019 à 09h15
D’une part la position de Google est ridicule dans la mesure où ils pourraient largement payer ces forfaits presse.
D’autre part, le retrait de Google news serait une bonne nouvelle pour de nouveaux services innovants qui pourraient prendre la place laissée vide.
Le 26/01/2019 à 10h40
Très clairement nos médias et le gouvernement pensent que Google a besoin des éditeurs de presse, alors que c’est le sens contraire… Si Google bloque la partie News en France, on va bien rire.
Il est curieux que tout ce beau monde ne voit pas les exemples allemands et espagnols, mais dans l’idéologie l’aveuglement est roi.
Si jamais le gouvernement et les éditeurs persistent dans leur bêtise, on n’aura plus qu’à faire des liens depuis RT France ou n’importe quelle autre source même suspecte. Je pensais qu’ils voulaient lutter contre les fake news, mais j’ai dû me tromper " />
Le 26/01/2019 à 11h44
Le 26/01/2019 à 11h46
Le 26/01/2019 à 11h50
Le 26/01/2019 à 12h37
Les recherches sur Google ne sont plus pertinentes depuis déjà bien longtemps, lorsque le modèle par mots-clés a été remplacé par le modèle à requêtes/questions quitte à ignorer ce que l’on saisit. C’est l’application de la méthode Agile et de son principe malsain affirmant que ce dont l’utilisateur a besoin n’est pas forcement ce qu’il veut ou demande…
Et disons qu’entre devoir soutenir Google ou devoir ravaler ma haine du concept des “droits voisins” si ce n’est celle des médias d’information mainstream, j’avoue que ma préférence va au premier pour le coup. L’être humain et ses contradictions " />