Photovoltaïque : l’ADEME détaille les coûts et la rentabilité des installations solaires
Jour… Nuit… Jour
Le 30 janvier 2020 à 15h22
6 min
Sciences et espace
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Vous avez envie d’installer des panneaux solaires sur votre toit, mais vous hésitez ? Pas facile en effet de faire le tri entre les quantités d’informations disponibles et parfois contradictoires. L’ADEME se propose d’éclairer votre lanterne avec une étude se basant sur des données récupérées auprès d’une centaine d’installateurs.
L’Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (ADEME) se présente comme « résolument engagée dans la lutte contre le réchauffement climatique et la dégradation des ressources ». Il s’agit d’un établissement public placé sous la tutelle du ministère de la Transition écologique et solidaire et du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, proposant donc des informations qui se veulent fiables et validées.
Des énergies renouvelables en veux-tu en voilà
L’Agence profite des assises de la transition énergétique se tenant actuellement à Bordeaux pour publier un dossier sur le coût des énergies renouvelables et de récupération, en bonne progression. Un sujet d’actualité à l’heure du réchauffement climatique et de la réduction de l’empreinte carbone.
Le rapport – d’une centaine de pages – traite de nombreux sujets allant de la production de chaleur chez les particuliers (bois, solaire thermique, pompe à chaleur…) et les professionnels (biomasse, géothermie…), au biogaz en passant par le stockage et la production d’électricité via des énergies renouvelables.
L'occasion de faire le point sur les installations photovoltaïques, notamment sur le toit des maisons dans un cadre résidentiel, c’est-à-dire avec une puissance de 3 à 9 kW maximum.
Comment calculer le coût de production et la rentabilité ?
Afin d’évaluer et comparer les prix, l’ADEME se base sur le « coût complet moyen de production d’un mégawatt-heure – également appelé Levelized Cost Of Energy (LCOE) ». Cet indice – en €/MWh – est basé sur quatre principaux paramètres : coûts d’investissement, d’exploitation et de maintenance, niveau de production, durée de vie et rentabilité du projet si l’énergie produite est vendue.
On passera sur la formule permettant de calculer le LCOE – les plus curieux la retrouveront dans l’image ci-dessous, puis regretteront sûrement de s’être posé la question – pour esquisser les grandes lignes du rapport. Sachez simplement que dans le cas du solaire résidentiel, il est calculé pour une durée de vie de 25 ans, avec un taux d’actualisation de 1 % et une baisse de production de 0,5 % par an.
Bien évidemment, ces calculs sont valables à condition de ne pas faire la même bêtise que la ville de Roubaix.
Commençons par un point global sur la situation de la France : « En 2018, en France, les coûts de production de l’éolien terrestre (50 à 71 €/MWh) et des centrales photovoltaïques au sol (45 à 81 €/MWh) sont compétitifs avec ceux d’une centrale à gaz à cycle combiné (CCGT) (50 à 66 €/MWh) ».
Par contre, les coûts de la petite hydroélectricité sont trop fluctuants en fonction des sites pour en tirer une conclusion pour le moment : ils oscillent entre 32 et… 149 €/MWh. Enfin, le LCOE du photovoltaïque sur les grandes toitures est de 61 à 104 €/MWh, plutôt dans la fourchette haute par rapport à une centrale à gaz à cycle combiné.
Concernant les indices sur les petites et moyennes toitures, ils sont séparés en trois paliers : 3 kW (petite installation), 9 kW (installation moyenne) et 36 kW (grosse installation). Dans le cas présent, nous nous concentrons sur les deux premiers, correspondants à la majorité des installations résidentielles.
Privilégiez les grosses installations, plus rentables
L’ADEME sépare deux types d’installation : IAB pour Intégrées Au Bâti (le système photovoltaïque est installé dans le plan de la toiture dont il assure l’étanchéité) et surimposé (le système photovoltaïque est installé par-dessus la couverture).
Pour établir ses minimums/maximum, l’Agence a recueilli des valeurs auprès d’une centaine d’installateurs. Première remarque, les LCOE des installations IAB sont toujours sensiblement supérieurs à ceux des panneaux solaires en surimposition, qui sont donc plus rentables (le coût d’installation est en fait plus faible).
Dans la zone nord - comprenant Hauts de France, Grand Est, Normandie et une partie de l’Île-de-France – le LCOE des installations d’une puissance de 3 kW varie entre 189 et 267 €/MWh, ce qui est « toujours supérieur au tarif d’achat de l’électricité (186 €/MWh) », explique le rapport.
Dans le sud – Est de l’Occitanie, Corse et PACA – et toujours avec une installation de 3 kW, on se trouve dans la situation inverse : le coût du MWh varie entre 130 et 184 euros, ce qui est toujours inférieur au tarif d‘achat de l’électricité.
Dans le reste des régions (le Centre), c’est plus compliqué : les installations surimposées ont généralement un coût inférieur au prix d‘achat (186 €/MWh), tandis que les IAB sont au-dessus de cette limite.
En plus des indices LCOE dans les différentes configurations, les tableaux ci-dessous détaillent les coûts d’investissement, d’exploitation et de production :
On voit par contre rapidement l’intérêt de passer à une installation plus grosse : avec une production de 9 kW le LCOE est toujours inférieur au prix d’achat de l’électricité, peu importe la zone et le type d’installation. Comme précédemment, une installation surimposée dans le sud est la plus intéressante financièrement.
Le rapport propose aussi l‘analyse d’installations de 36 kW, avec le même constat : le coût de revient baisse significativement lorsque la capacité de production est plus importante. La raison est simple : pour produire deux fois plus d’électricité, l’investissement n’a pas besoin d’être doublé.
Quid de l’autoconsommation sans batterie ?
L’ADEME propose la même analyse pour les installations en autoconsommation totale sans batterie, le but étant d’économiser sur les frais de raccordement au réseau électrique pour l’injection du courant. Mais attention, dans le cas présent toute énergie produite et non consommée immédiatement est perdue. Selon l’ADEME, les dépenses d’installation sont en baisse de 3,7 à 7,7 %, une légère réduction que l’on retrouve sur le LCOE.
Terminons enfin par un mot sur la production d’eau chaude sanitaire : « Sans tenir compte des aides publiques, les chauffe-eau solaires individuels (CESI) sont compétitifs par rapport à un chauffe-eau électrique uniquement dans le sud de la France (116 à 185 €/MWh contre 162 à 170 €/MWh) alors que le coût d’un chauffe-eau thermodynamique (CET) est toujours supérieur à celui d’un chauffe-eau électrique ».
Si vous pensez sauter le pas du photovoltaïque, il faudra vérifier que le LCOE de votre installation sera bien inférieur à celui du prix d‘achat de l’électricité, sauf à faire un pari sur l’avenir – en estimant que le prix de l’électricité va augmenter de manière importante – ou à vouloir diminuer votre consommation depuis le réseau résidentiel.
Photovoltaïque : l’ADEME détaille les coûts et la rentabilité des installations solaires
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Des énergies renouvelables en veux-tu en voilà
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Comment calculer le coût de production et la rentabilité ?
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Privilégiez les grosses installations, plus rentables
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Quid de l’autoconsommation sans batterie ?
Commentaires (95)
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Abonnez-vousLe 31/01/2020 à 13h36
Toute activité a un impact, le but c’est de choisir ce qui en a le moins; typiquement le VE est bien mieux que le VT à ce niveau là, et on parle pas d’une différence de 3%, mais de plusieurs dizaines.
Mais c’est effectivement la sobriété qui sera la seule solution qui apportera des résultats (je mens un peu, si on ne choisit pas la sobriété, on subira la pauvreté, physiquement c’est la même chose, socialement pas du tout). Si on prend par exemple le numérique, diviser par 4 nos émissions est assez simple :
Rien que ça, ça permet d’à peu près remplir l’objectif sur le numérique.
Le 31/01/2020 à 14h15
Le 31/01/2020 à 16h21
Le 31/01/2020 à 18h16
Le 31/01/2020 à 18h23
Oui, il faut payer la taxe sur l’énergie “produite” " />
mais sont souvent imposés des chauffe eau thermodynamiques que l’article cite à cause de leur rendement. Allez comprendre la logique administrative relève d’un Graal que peu peuvent atteindre.
Le 31/01/2020 à 18h51
Le 31/01/2020 à 19h15
Et avec les 66500 tonnes restantes on fait des piles à combustible au plutonium ou des munitions en uranium appauvri ?
Le rendement a trois conséquences : surdimensionnement des installations, déchets en quantité plus importante que nécessaire, coût économique qui pourrait partir ailleurs. D’ailleurs le nucléaire… on le stock !
Je ne défends pas le solaire en soi, je dis seulement qu’entre de l’uranium et du silicium le choix est vite fait. Il n’est pas défendu d’ailleurs de recycler le silicium exploité 25ans en die pour processeurs… ce n’est pas le cas de l’uranium qui n’a pas d’autre application massive en sortie de cycle que sa destination initiale.
Sous un autre angle : les laboratoires, même avec des effets d’annonce l’électricité reste une source d’énergie difficile à séquestrer, et je ne parle pas de batteries, je parle des câbles, transformateurs, circuiteries diverses… Il faut rappeler que le courant alternatif est le seul capable de traverser de longues distances et nécessite une filière diversifiée pour accomplir cette tâche, avec quoi cela dit ? Et bien des cables sur des éoliennes fixes… mais pas que, ce serait si simple de maintenir un réseau si il n’y avait que cela…
Sur la question du stockage, fais le rapport de potentiel énergétique disponible en surface et celui disponible en sous-sol ou dans l’espace tu constateras que notre société moderne ne repose que là dessus : le minier et le solaire.
Donc pourquoi refuser l’évidence ?
Quand il n’y a pas de soleil, on crame du gaz ou des calories du manteau, quand il n’y en a pas, il faut récupérer ce qui tombe du ciel. Fastoche la théorie de l’effondrement. " />
Le 31/01/2020 à 19h27
Le 31/01/2020 à 19h47
Le 31/01/2020 à 20h29
Le 31/01/2020 à 20h29
J’ignorais, merci ! " />
Le 31/01/2020 à 21h25
Heu, sérieusement, le photovoltaïque et l’éolien sont 10 à 100 fois plus intensifs en matériaux que le nucléaire, voir ici en page 14 (391 du doc total) :https://www.energy.gov/sites/prod/files/2017/03/f34/qtr-2015-chapter10.pdf
On se fiche pas mal de savoir ce qu’il y a dans les restes du minerai d’uranium (ça ne rentre pas dans les réacteurs, donc si vraiment il y a des éléments intéressants dedans, ça peut se récupérer). Le besoin d’eau d’un réacteur nucléaire est relativement faible (par rapport à l’énergie produite et au niveau d’étiage des fleuves). Les canicules ont représenté un problème pour une demi douzaine de réacteurs : ceux qui recrachent dans l’eau de la rivière ce qu’ils y ont pris pour se refroidir, les autres diffusent dans l’air par les aéroréfrigérants. D’ailleurs, tous les réacteur thermiques (charbon, gaz, et nucléaire) ont besoin d’eau.
Soit dit en passant, pendant que les réacteurs voyaient leur puissance réduite (un peu ou beaucoup, c’est selon), les anticyclones (en cas de canicule c’est souvent avec anticyclone) faisaient que la production éolienne était quasi nulle, et la température amoindrissait aussi le PV. Dit autrement, même en pleine canicule, notre seul source pertinente de production était le nucléaire (et ça le sera vu que des mesures ont été prises pour éviter ces problèmes à l’avenir).
À emprise égale, un parc PV aura une puissance crête (très théorique et non pilotable) de quelques MW alors qu’une centrale nucléaire comportera 2 à 6 tranches allant chacune de 900 à 1450 MW (1600 pour un EPR). Donc, oui, à emprise égale, j’espère bien qu’il y aura moins de matériaux dans les panneaux PV …
Par ailleurs, on oublie souvent que le facteur de charge limité des ENRi (en particulier le PV) impose aussi de renforcer le réseau : pour obtenir la même quantité d’énergie du solaire (facteur de charge ~15%), il faut donc 6 à 7 fois plus de puissance installée (et il restera le problème du stockage, journalier et inter saisonnier), donc un réseau qui supporte 6 à 7 fois la puissance actuelle.
Le 31/01/2020 à 21h36
On parle d’électricité en franque en oubliant que tout les réseaux sont interconnectés en Europe.
De fait, il ne faut pas regarder la production française ( nucleaire ) indépendamment de nos voisin.
C’est un peux comme parler de l’internet français avec des sites répartis dans le monde entier.
Entre pays voisin, l’électricité est en permanence vendue/achetée sur un marché global de l’électricité.
Celui qui a l’électricité la moins cher à un instant T revend aux autres.
En l’état, la France revend de l’électricité à ses voisin la plupart du temps, et elle en achète (au prix fort) lors des pics de consommation ( journée, grand froid, grand chaud, notamment).
De fait, le ratio nucléaire / charbon de l’électricité s’analyse au niveau européen (et au delà ).
Produire plus d’électricité à faible émission de CO2 permet de réduire la proportion du charbon chez nos voisin.
Consommer d’avantage d’électricité en France sans augmenter notre production, reviens à augmenter la production de nos voisins.
Le 31/01/2020 à 22h10
Le 01/02/2020 à 00h11
Pourquoi importe-t-on de l’électricité si la ressource est si pilotable ? " />
Le 01/02/2020 à 07h25
Le 30/01/2020 à 21h13
Ravi de voir que ce fil de commentaires pointe les biais de l’ADEME, et pose les bonnes question : les émissions de CO2 réelles d’un mode de production intermitent et non pilotable.
J’avais vu cette série de tweets il y a quelques temps (cocasse : l’arrêt, totalement injustifié, de Fessenheim a eu pour ricochet de nous faire rallumer de la production au charbon sur les pics de conso, sans compter les importations très carbonées de nos voisins pour absorber les pics) :
TwitterC’est sûr, faire du greenwashing avec des “jolies” éoliennes et des “jolis” panneaux solaire, c’est tendance. Sauf que ça ne résoud aucunement (voire même aggrave) le sujet le plus vital qui devrait tous nous préoccuper : les émissions de CO2
Le 30/01/2020 à 22h19
Le 30/01/2020 à 22h47
Le 30/01/2020 à 23h48
Le 30/01/2020 à 23h55
Et ce ne sont pas les surfaces de toiture qui manquent pour produire en moyenne au moins autant que nos centrale.
Evidement, ce serait mieux de moins consommer, mais à défaut, commencer par éviter ce qui est potentiellement extrêmement dangereux (nucléaire), pollueur (déchets non recyclables), et continuer avec des solutions peut-être plus couteuses, mais plus responsables pour les générations à venir.
Le 31/01/2020 à 00h32
Le 31/01/2020 à 07h58
Le 31/01/2020 à 08h14
Donc si j’ai bien compris l’article, les petites installations de panneaux solaires sur le toit :
Le 31/01/2020 à 08h23
Le 31/01/2020 à 08h35
Le 31/01/2020 à 08h36
C’est quoi une installation de 9kW ?
Ça représente quelle quantité d’énergie sur 24 h ?
Le 31/01/2020 à 09h04
Le 31/01/2020 à 09h18
Le 31/01/2020 à 09h18
Le 31/01/2020 à 09h22
Le 31/01/2020 à 09h27
Le 01/02/2020 à 07h32
Le 01/02/2020 à 15h52
Pour plusieurs raisons :
L’importation à prix d’or et l’export à prix faible me semble être une légende urbaine, si on suit les stats RTE (données au quart d’heure je crois) et le marché, il n’y a pas spécialement de règle. De toute façon, avec les ENRi, c’est surtout une question de chance ou de malchance avec la météo.
Le 01/02/2020 à 16h45
Le 01/02/2020 à 16h49
Je n’y connais pas grand chose, mais partir du postulat que les panneaux durent 25 ans et dont la rentabilité énergétique ne baisse que de 0,5% par an me parait déjà un tantinet optimiste…
Le 01/02/2020 à 17h02
Le 01/02/2020 à 17h10
Le 01/02/2020 à 17h33
Le 01/02/2020 à 20h08
Le 01/02/2020 à 20h09
Le 01/02/2020 à 22h49
Page 26 il y a une estimation de la courbe de charge.
https://www.rte-france.com/sites/default/files/bp2017_complet_vf.pdf
Ce n’est pas si déconnant avec l’idée de mettre des ENR sur le réseau oui. Mais pourquoi ne pas vouloir creuser en France ?
On exporte la pollution/dépollution des sols… c’est quand même étrange d’avoir les meilleurs géologues du monde et de ne pas en profiter en attendant qu’RTE finisse d’organiser une concurrence faussée par sa possession du réseau et de ses données à laquelle seuls les gros du secteur ont accès. M’enfin…
Tout cela ne dit pas si l’ADEME souhaite que les français importent leurs panneaux de chine ou d’Europe. Le LCOE chinois est très intéressant… " />
Le 02/02/2020 à 20h33
Que la demande varie, et la production ENRi aussi, aucun doute, le problème c’est que ça ne se fait pas en même temps, donc il faut conserver une puissance pilotable égale à la pointe, sinon on risque le blackout (vu les heures de pointes, on a déjà le PV hors jeu, et souvent l’éolien n’est plus très présent, anticyclone oblige). C’est la raison pour laquelle l’Allemagne est passée de 100 GW pilotables (pré-Energiewende) à 100 GW pilotables + 100 GW ENRi (post-Energiewende) et un kWh qui coûte le double du nôtre (pas étonnant quand il faut entretenir un système électrique double)
Nos géologues sont forts, mais il faut quand même creuser pour savoir réellement ce qu’il y a dans le sous sol, ce n’est pas toujours possible/facile, et c’est coûteux :
https://jancovici.com/publications-et-co/articles-de-presse/les-gaz-de-schiste-c…
Concernant l’import : les Chinois ont déjà cassé l’industrie du PV allemande et sont en train de faire pareil avec l’éolien, sur le plan économique ça restera pour nous de la destruction d’emplois.
Pour rappel, le nucléaire est exportateur net pour nous, il cumule du coup cet avantage avec la pilotabilité. Car en effet, @DayWalker, il suffit d’aller lire les courbes de charge sur RTE ou autre pour voir qu’EDF pilote ses réacteurs et module leur fréquence pour faire du suivi de charge :
https://doseequivalentbanana.home.blog/2019/01/27/canicule-ou-gel-la-production-…
Le 02/02/2020 à 20h51
Le 03/02/2020 à 09h37
Le 03/02/2020 à 09h52
Petit correctif, le réveilleur a fait sa thèse sur l’analyse de cycle de vie et les impacts sur l’environnement.
Et laisse tomber pour prouver à quelqu’un qui ne veut rien entendre (en l’occurrence, ce sont surtout ceux qui n’acceptent que de croire les discours de greenpeace, sans aucune ref scientifique, ni même connaissance technique), ils continuent à soutenir (comme Rivasi) qu’il vaut mieux entreposer les déchets pendant des milliers d’années (et donc laisser les générations qui nous suivent se démerder avec) que les stocker et les laisser vivre leur (demi-)vie enterrés là où personne ne va.
Juste pour préciser sur les hot spots, à 4 jours tu risques plus un cancer de la thyroïde, en revanche à 70 jours et 2 Sv tu es quasi certain que ça te tue. C’est pour ça qu’il y a un tas de procédures et de règles pour la sécurité des déchets nucléaires comme dans toute activité industrielle qui produit des déchets dangereux. L’avantage avec le nucléaire (entre autres industries), c’est que les déchets restent là où ils sont produits (ils ne sont pas envoyés dans l’atmosphère ou dans les rivières), et qu’ils sont solides (donc plutôt faciles à manipuler et contrôler). Que les HALV soient très dangereux, oui, c’est certain, mais ils ne s’envoleront pas à des km au premier coup de vent.
Le 03/02/2020 à 12h08
Le 03/02/2020 à 13h26
En fait, la géothermie (pour la génération d’électricité) souffre du même problème de collecte d’énergie diffuse que le PV et l’éolien (la ressource est en théorie quasi infinie, mais les coûts financier et en matériaux des dispositifs d’extraction sont extrêmement élevés). Les rendements de la géothermie sont très mauvais (Carnot nous dit que ça va dépendre de la température, qui est faible dans le cas présent). Il est plus intéressant (mais encore très coûteux) d’utiliser la géothermie avec une PàC pour le chauffage.
Encore une fois, il ne faut pas confondre l’énergie potentielle d’une source (qui peut être extrêmement élevée voire démesurée, comme le rayonnement des qql °K du vide spatial) et la capacité qu’on a à l’extraire et l’utiliser (qui est zéro en ce qui concerne le vide spatial).
Concernant tes réponses à Ramaloke et ce qu’il disait, je ne pense pas qu’il affirme que c’est du BS de dire que la radioactivité est dangereuse, ou que les déchets radioactifs le sont, c’est juste qu’on se braque sur des éléments dont on a des idées totalement faussées de l’effet réel (comme croire que tout déchet radioactif est un HALV, que Chernobyl a fait des millions de morts, qu’on est passé à côté d’une destruction complète de l’Europe, que Fukushima a fait des morts, etc.) alors que la radioactivité représente comme toutes les choses un risque selon la dose (d’ailleurs, ton exemple est tout à fait pertinent et oublié par les anti-nucléaires : on baigne en permanence dans la radioactivité, à plus ou moins fortes doses :https://blogs.mediapart.fr/pierre-yves-morvan/blog/051014/catastrophe-nucleaire-…
Le pilotage des centrales (quelles qu’elles soient) obéit au même principe : il faut à tout moment équilibrer la production et la demande. Dans les centrales gaz on ouvre plus ou moins les vannes, dans les STEP aussi, dans les centrales charbon on met plus ou moins de charbon, et dans le nucléaire on fait varier (un tout petit peu) la quantité de fissions (on est légèrement en dessous de 1 pour réduire la puissance, légèrement au dessus pour augmenter) grâce à une injection plus ou moins importante de bore dans le modérateur (de l’eau). Et donc, dans tous les cas, le pilotage est en pratique fait par les opérateurs de la centrale, décidé par leurs supérieurs, et à la demande du réseau.
Le 30/01/2020 à 15h33
Le LCOE est basé sur le facteur de charge, ce qui donnera forcément un meilleur résultat que le réel pour les énergies intermittentes, notamment du PV puisqu’il y aura forcément une ‘duck curve’ qui poussera le maintien d’installation type gaz de fait moins rentables.
Il faut surtout se poser la question si le PV ou l’éolien contribueront vraiment à réduire nos émissions de CO2? En France, ce n’est pas gagné! On a déjà une électricité très peu carbonnée, on devrait concentrer nos investissements sur le remplacement des chaudières fioul/gaz par des pompes à chaleur ou du solaire thermique et isoler nos bâtiments d’une part, tout en favorisant le vélo pour les déplacement domicile-travail d’autre part.
Le 30/01/2020 à 15h40
Le 30/01/2020 à 15h51
Le 30/01/2020 à 15h51
Le 30/01/2020 à 15h53
> Commençons par un point global sur la situation de la France : « En
2018, en France, les coûts de production de l’éolien terrestre (50 à 71
€/MWh) et des centrales photovoltaïques au sol (45 à 81 €/MWh) sont
compétitifs avec ceux d’une centrale à gaz à cycle combiné (CCGT) (50 à 66 €/MWh) ».
Ce genre de comparaisons est absurde car on compare les choux et des carottes avec ces chiffres. C’est d’ailleurs étonnant que l’ADEME fasse ça.
Ici on compare des centrale avec source d’énergies intermittentes avec une centrale qui a une source d’énergie pilotable. Avec le gaz on peut décider quand on produit et quand on ne produit pas pour répondre à la demande. Avec l’éolien et le solaire, on est dépendant de la météo. Pour combler ce problème il faut donc du stockage et le coût est rapidement prohibitif par rapport au gaz. Pour comparer les deux de manière équitable il faudrait tenir compte de ce coût additionnel, car le service rendu n’est absolument pas le même.
Après on peut faire le pari de l’autoconsommation sans stockage mais je doute que beaucoup de gens souhaitent faire ça avec les contraintes que cela impose.
Et comme mentionné plus haut, outre l’aspect économique, il y a l’aspect écologique. Passer à ces renouvelables n’ont pas un grand intérêt en France avec une énergie fondée sur le nucléaire. Du moins du point de vue des gaz à effet de serre.
Le 30/01/2020 à 15h54
Le gouvernement est très ambigüe. Le plan actuel est de baisser le nucléaire à 50% de l’énergie électrique en France. Ce qui est plus bas que les 70-75% actuels.
Donc certes ce n’est pas une suppression totale du nucléaire mais ce changement n’est pas une baisse anodine non plus.
Le 30/01/2020 à 15h58
remplacé par quoi, c’est toute la question.
la seule réponse valable pour réduire de 25% la part du nuc dans le mix, c’est de consommer moins.
dans tous les autres cas ça semble être une connerie.
Le 30/01/2020 à 16h01
Le 30/01/2020 à 16h12
Cela ne changerait rien. 50% du mix c’est une notion qui est indépendante de la quantité d’électricité produite. Cela serait différent si le but est de diminuer la consommation de sorte à ce qu’on puisse fermer environ 30% du parc nucléaire sans avoir besoin d’ajouter d’unités de production supplémentaires.
Du coup si on regarde le plan du gouvernement, il semble qu’on se dirige vers plus d’éolien et de photovoltaïque avec du gaz en secours pour remplacer les centrales nucléaires concernées. Ce qui au niveau bilan carbone est une erreur mais ça…
Note que je ne pense pas qu’on doive réduire la consommation électrique, et je pense que cela va bien augmenter. Pour décarboner l’économie, il faudra utiliser l’électricité en partie. Pour alimenter des véhicules ou le chauffage avec des pompes à chaleur.
Il faudra baisser notre demande en énergie c’est certain (en isolant nos maisons par exemple), mais pour se passer un maximum du pétrole / gaz / charbon, il faudra de l’électricité avec une production la plus pauvre en gaz à effet de serre possible. Ce qui impliquera probablement une hausse de la production électrique dans nos contrées.
D’autant que l’avantage de l’électricité, c’est que c’est un vecteur énergétique très polyvalent. Tu peux en produire avec à peu près n’importe quelle source primaire. Par exemple, si tu électrifies le chauffage mais que faute de nucléaire et éolien disponible à court terme tu as besoin de gaz, tu vas augmenter le bilan CO2 de l’électricité et de ce chauffage par rapport à la théorie. Mais avec le temps, si tu décarbonises l’électricité à nouveau (ce qui nécessite de convertir ou d’ajouter quelques centrales à l’échelle du pays), tu décarbonises l’ensemble du chauffage électrique sans avoir besoin de changer à nouveau le mode de production chez le particulier. Ils pourront garder leur pompe à chaleur.
Certains par exemple passent du fioul au gaz, mais pour décarboner totalement ils devront passer à une pompe à chaleur ou au biomasse à un moment donné. Donc cela implique plus de travail et c’est plus coûteux. Il est plus simple et moins coûteux de changer le mode de production électrique d’un pays que de convertir tous les chauffages individuels à un nouveau mode de production.
Le 30/01/2020 à 16h31
et penser à correctement entretenir/remplacer nos centrales nucléaires aussi. parce que c’est bien gentil de crier sur les centrales vétustes mais depuis que ça gueule on aurait eu le temps d’en construire des neuves pour les remplacer…
mais gros +1 sur ce que tu as dit.
Le 30/01/2020 à 18h55
Wikipedia(EnR)
Paie ton arnaque, l’ADEME c’est vraiment un truc à la ramasse…
Le 30/01/2020 à 19h24
L’opinion publique serait peut-être un peu moins contre le nucléaire (ça se prononce nuquelaire!) s’il y avait pas eu le fiasco de l’EPR. Les mecs te sortent une installation pharaonique construite en 4 ans pour 3.5 milliards d’euros, résultat 10 ans de retard et facture multipliée par 4. Pour ce prix, ils auraient pu construire plusieurs centrales plus petites qui seraient terminées depuis longtemps…
Le 30/01/2020 à 19h29
EPR n’est pas un échec en tant que tel, c’est surtout une grosse erreur de communication et d’estimation.
Je veux dire, ils ont été sacrément optimistes au niveau budget et délais. Ils ont imaginé construire un nouveau type de réacteur, alors que cela fait 15 ans qu’on en avait plus fait, au prix et aux délais où on a pu produire les derniers avec l’expérience bien en place.
C’était évident que pour un tel projet il fallait plus de temps et de budget. C’était vraiment sous estimé.
Mais comme pour la précédente série, une fois celle de Flamanville finie (et oui ça arrivera), les autres centrales seront moins chères et plus rapides à produire grâce à l’expérience et à l’industrialisation du processus.
Le 30/01/2020 à 19h51
Fessenheim a bien été mise à jour (et l’ASN a félicité EDF pour le travail et le niveau de sûreté atteint) mais pas calcul électoral*, le gouvernement a décidé de fermer (du coup, il va devoir rembourser EDF). Aux USA, certaines centrales sont parties pour … 80 ans pendant que chez nous on se touche pour savoir si on va dépasser 40.
Pour abonder dans ton sens :
https://jancovici.com/transition-energetique/quest-ce-que-leffet-falaise/
*si on se réfère à ce qui est arrivé à Jospin en 2002 après avoir décidé de fermer Superphénix pour avoir les voix des verts, c’est pas nécessairement le meilleur calcul " />
Le 30/01/2020 à 20h03
Il faut bien rentabiliser la fonte de l’EEDAM* sur les panneaux vu que les fours solaires sont passés de mode…
*ADEME
Le 30/01/2020 à 20h26
Le 31/01/2020 à 09h38
Le 31/01/2020 à 09h46
Le 31/01/2020 à 09h47
Le 31/01/2020 à 09h50
Le 31/01/2020 à 09h53
le nucléaire par fission est un problème à moyen et long terme. mais pour remplacer un problème (le réchauffement climatique dû au CO²) qui est déjà là, ça semble être une solution viable.
au moins ça nous laisse le temps de trouver une solution plus pérenne plutôt que de nous laisser crever, ce que la situation actuelle est en train de faire.
Le 31/01/2020 à 09h55
Le 31/01/2020 à 09h58
Le 31/01/2020 à 10h15
Le 31/01/2020 à 10h17
Le 31/01/2020 à 10h20
Le 31/01/2020 à 10h27
En vrai le photovoltaïque a un intérêt : compenser l’énergie requise pour la climatisation. En général quand il fait chaud, il y a du soleil et quand il fait nuit on en a moins besoin.
Mais c’est plutôt cher pour un tel besoin. Disons que quelques pourcents de photovoltaïques pour gérer cette surconsommation au niveau du pays n’est pas un mal dans ce but. Mais pas plus.
Le 31/01/2020 à 11h17
Le 31/01/2020 à 11h22
Le 31/01/2020 à 11h25
Le 31/01/2020 à 13h08
Et ne pas oublier que peu importe les choix techniques que l’on fait, il faut penser émission CO2 mondiale, pas locale.
C’est bien de réduire nos émissions en roulant en voiture électrique, mais l’extraction des matières premières, la fabrication, le transport et le recyclage de ces véhicules consomme aussi beaucoup de CO2 (et a d’autres impacts négatifs sur l’environnement).
À titre personnel, je crois davantage à plus de sobriété énergétique et à des investissements comme l’isolation des bâtiments, la promotion du vélo, etc. Même si le nucléaire fait partie de la solution à moyen terme (une centaine d’années, le temps de réapprendre à produire et consommer écologiquement).
Le 31/01/2020 à 13h31
Le 03/02/2020 à 13h48
Le 03/02/2020 à 13h48
Le 03/02/2020 à 13h56
Les pompes à chaleur c’est de la logique Sha(-)dok : Il vaut mieux pomper d’arrache pied même s’il ne se passe rien que de risquer qu’il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas. " />
Donc à choisir ce qui sera le plus défendable, il faudrait s’inspirer des pétrolier et pomper la terre plutôt que l’air. On pourra toujours dire que cela revient au même mais au moins pas de CO2, seulement ce bon vieux rayonnement diffus déjà largement impactant pour la santé humaine et celle des autres animaux.
Après sur le pilotage : ne pas oublier que l’amplitude de variation de température du sol est faible pour ne pas dire nulle passée une certaine profondeur (en général 2mètres). Donc non, on peut se chauffer naturellement sans trop d’électricité qui n’est pas adaptée de toutes façons à cette tâche. On pourrait même devenir auto-suffisant en eau de pluie tant qu’à faire un trou… Bref. Le rendement global est plus intéressant à chercher que celui purement sectoriel. Comme d’hab.
Le 03/02/2020 à 14h14
Le 04/02/2020 à 15h57
Une pompe à chaleur est un appareil qui prend de l’énergie d’un côté et en restitue (moins) de l’autre. Dans un système de géothermie, tu as un collecteur souterrain (horizontal ou vertical) qui profite de sa profondeur dans le sol pour garder une température assez régulière. Pour te chauffer (ou chauffer ton ECS), le dispositif qui prend l’énergie de ce collecteur et la concentre pour que tu l’utilises est une pompe à chaleur.
Et même en PàC air->qqch, ça marche pas mal (il y en a énormément en Scandinavie, c’est que ça doit quand même assez bien marcher au froid).
@Renault
On est d’accord, ce que je voulais dire, c’est que le pilotage est à l’initiative du système et de ses opérateurs, contrairement à Idiogene qui semblait dire implicitement que les systèmes pilotables ne le sont pas et qu’on les laisse faire ce qu’ils veulent (ça poserait qql soucis lol)
Le 04/02/2020 à 16h35
Je sais. Je souligne seulement le fait que culturellement, pomper l’air c’est une prise de risque.
Cela fonctionne bien en Scandinavie, mais aussi dans d’autres pays où la source semble évidente. En France, à choisir entre le solaire ou le géothermique, il est vrai qu’on choisira plutôt le solaire la ressource étant plus simple à traiter pour les raisons précédemment évoquées.
Faut juste en être conscient. " />
Le 04/02/2020 à 20h07
Je ne pense pas qu’on puisse comparer le solaire et la géothermie :
Donc le solaire pour l’ECS et un peu de courant (ça peut servir à se substituer 30 ou 40% à du fossile), c’est utile et l’investissement n’est pas trop lourd, et la géothermie ou, a minima, une PàC air pour le chauffage, c’est également intéressant (permet d’extraire plus d’énergie de l’environnement que ce que consomme la pompe elle-même), en particulier en substitution du gaz ou du fioul comme source de chauffage.
Soit dit en passant et en tirant un peu sur les liens de cause à effet, une PàC air, c’est de l’énergie solaire puisqu’elle puise son énergie dans l’air chauffé par le rayonnement solaire :-)
Le 05/02/2020 à 17h22
Il n’est pas trop tard ! Il faut relancer massivement la construction de centrales nucléaires, ou limiter la croissance de la population. Au choix (les deux solutions ne sont pas exclusives).
Le 05/02/2020 à 17h32
Le 05/02/2020 à 19h02
Le 05/02/2020 à 19h35
D’un autre côté, un maire c’est plus proche des habitants et ça connait mieux les problématiques de sa commune. Ceci dit, ce n’est pas toujours le cas (d’ailleurs ton maire précédent était peut être naze pour que ta ville devienne une ville dortoir)
Le 05/02/2020 à 19h42
Le 05/02/2020 à 21h13
Le 05/02/2020 à 21h22
Le 05/02/2020 à 21h53