Écologie : pour Gaël Giraud (CNRS), « entre les banques et la planète, il faut choisir »
Pas de Sam pour nous sauver la mise cette fois
Le 24 février 2020 à 16h03
10 min
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Le réchauffement climatique est une réalité à laquelle nous devons faire face. Gaël Giraud, économiste et directeur de recherche au CNRS, donne sa vision sur cette brûlante problématique. Il détaille « la dépendance des bilans bancaires aux actifs fossiles » et prône un retour aux « communs » pour lutter contre la « privatisation du monde ».
Cela fait maintenant plusieurs mois que le CNRS est engagé dans un combat contre le réchauffement climatique et qu’il a tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises. Le Centre national pour la recherche scientifique a notamment détaillé comment la communauté scientifique pouvait (essayer de) convaincre les décideurs d’œuvrer sur le sujet.
Sale temps pour le climat
Les chercheurs sont « à la fois persuadés qu’il est encore possible d’agir, et convaincus que leurs efforts ne sauraient suffire, à eux seuls, à régler les problèmes ». Mais pour Marc Robert, chimiste au Laboratoire d’électrochimie moléculaire de Paris, « il n’y aura pas de coup de baguette magique scientifique » pour régler les crises environnementales à venir.
C’est donc dans un contexte morose – d’autant plus après une COP25 « décevante » pour le secrétaire général de l’ONU et la sortie des États-Unis de l’accord de Paris (il sera effectif en novembre 2020) – que le CNRS publie dans son Journal l'interview de l’un de ses directeurs de recherche : Gaël Giraud. Un expert du sujet qui, en plus de codiriger la chaire « Énergie et prospérité » soutenue par l’École Normale Supérieure, était chef économiste de l’Agence française de développement et membre du comité d’experts sur la transition énergétique auprès du gouvernement.
Le chercheur y explique que pour « sauver » la planète, il faut passer par une « indispensable réduction des inégalités » entre les peuples et les pays. Les banques et leurs importants financements en faveur des énergies fossiles par rapport aux renouvelables en prennent aussi pour leur grade au passage.
Pour Gaël Giraud, la situation est loin d'être simple. Car si des changements rapides sont nécessaire, une action trop brutale pourrait avoir de lourdes conséquences sur l’économie mondiale. Il revient également sur la notion de « privatisation du monde » et du partage des ressources de notre planète, carburant indispensable à la société moderne.
Les revenus et les émissions de CO₂ sont liés
Gaël Giraud commence par abonder dans le sens de plusieurs études établissant un lien entre inégalités économiques et environnementales : « Il est exact que les émissions de C0₂ atmosphérique reflètent directement les inégalités économiques entre pays. Pour une raison simple : les personnes bénéficiant des revenus annuels les plus élevés sont celles qui émettent le plus de C0₂ par an ».
Le scientifique s’explique : « les personnes bénéficiant des revenus annuels les plus élevés sont celles qui émettent le plus de C0₂ par an. Un citoyen américain émet, par exemple, en moyenne chaque année, plus de 15 tonnes (t) de C0₂, un Français environ 5 t quand un Tchadien émet moins de 2 t ».
Une disparité qui se retrouverait également au sein de chaque pays : « les émissions de CO₂ augmentent avec le revenu, et ce, même si les personnes les plus aisées peuvent s’offrir des modes de consommation plus respectueux de l’environnement ». Gaël Giraud se refuse par contre à établir un lien de cause à effet entre les inégalités et la pollution.
Pour lui, « ce n’est donc pas la redistribution économique qui importe, au premier ordre, mais nos modes de vie et le nécessaire apprentissage par tous de la sobriété ». Il met en avant une étude de Carbone 4, un cabinet d’étude spécialisé sur les questions de transitions énergétiques :
« Changer nos comportements individuels [consommer local, acheter d’occasion/reconditionné, trajet en vélo, covoiturage, etc., ndlr] pourrait permettre de réduire jusqu’à 25 % notre empreinte carbone en l’état, 30 % pour les plus ascétiques d’entre nous. Pour faire converger vers zéro les émissions nettes de C02, et conserver quelque chance de ne pas trop nous éloigner de l’objectif de 2 °C de l’Accord de Paris, il faut transformer en profondeur et collectivement les infrastructures dont nous dépendons ».
Pour Carbone 4, cela passerait par la décarbonation de l’industrie, de l’agriculture, du fret, des services publics, etc. En effet, passer de 10,8 tonnes de « CO₂ équivalent » – c’est-à-dire prenant en compte les gaz à effet de serre non CO₂ comme le méthane et le protoxyde d’azote – à 2 tonnes seulement en 2050 pour être compatible avec l’accord de Paris, les seules actions des particuliers, aussi importantes et drastiques soient-elles, ne seront pas suffisantes.
La réduction de l’empreinte carbone moyenne en France, avec un engagement réaliste des individus (gauche) et héroïque (droite)
« L’urgence de ne pas se presser… » pour le monde de la finance
Le directeur de recherche du CNRS revient ensuite sur les déclarations en 2015 de Mark Carney, alors fraîchement nommé gouverneur de la Banque d’Angleterre : « Les défis actuels liés au réchauffement climatique sont de piètre importance par rapport à ce qui est sur le point d’arriver […] Une fois que le changement climatique sera devenu une question déterminante en termes de stabilité financière, il sera peut-être déjà trop tard », prévenait-il.
Il faut donc bouger rapidement… mais dans le même temps le monde de la finance redoute « les pertes financières que pourrait provoquer une transition énergétique et écologique trop rapide [...]D’où, au regard des intérêts financiers immédiats, l’urgence de ne pas se presser… », affirme le chercheur.
Actuellement, les impacts économiques du réchauffement – sur les littoraux, la biodiversité, l’érosion des sols, les événements climatiques extrêmes, etc. – sont difficilement quantifiables pour une majorité des entreprises. Pour ne rien arranger, ils « ne sont pris en compte, ni dans la comptabilité d’entreprise, ni dans la comptabilité nationale ». Ils sont donc « amplement sous-évalués » par les entreprises.
Sans surprise, les premières victimes de ce statuquo sont les populations les plus défavorisées, notamment celles se trouvant dans l’hémisphère sud, en Afrique subsaharienne par exemple. Il faut voir plus loin que le bout de son nez pour l’économiste : les deux parties du globe sont économiquement dépendantes et « un effondrement des "Suds" entraînerait rapidement celui du Nord ».
Les banques françaises financent « massivement les hydrocarbures fossiles »
Dans la suite de son interview, Gaël Giraud explique qu’il étudie « la dépendance des bilans bancaires aux actifs fossiles », dont il est certain qu’elle est « considérable », mais que cette situation est finalement « normale ».
Par contre, « ce qui l’est moins, c’est que les banques françaises aggravent leur dépendance en continuant de financer massivement les hydrocarbures fossiles ». Il cite une étude d'Oxfam France affirmant que « sur 10 euros, 7 euros vont à ces énergies climaticides, et seulement 2 euros aux énergies renouvelables […] L’euro restant allant aux énergies nucléaire et hydraulique ». L’association établit un « podium » :
- BNP Paribas : 12,8 milliards d’euros pour les énergies fossiles, contre 3,3 milliards pour les renouvelables
- Crédit Agricole : 12,6 et 2,7 milliards d’euros
- Société Générale : 11,5 et 3,3 milliards d’euros
Et la situation ne se serait pas franchement améliorée puisqu’en 2017 les financements liés aux énergies fossiles auraient augmenté de 1,8 milliard d’euros par rapport à 2016, quand ceux sur les énergies renouvelables auraient baissé de… 1,8 milliard d’euros. Des vases communicants à contre-courant.
Sur les marchés financiers, la situation n’est guère plus reluisante et on retrouve quasiment les mêmes chiffres, toujours selon Oxfam France : « pour 1 euro accordé sur ces marchés en faveur des énergies renouvelables, les banques françaises accordent plus de 8 euros aux énergies fossiles ». L’association en appelait alors à ces institutions et à l’État pour prendre leurs responsabilités face au changement climatique.
Une impossible marche forcée
La solution de passer en force n’est pas viable pour le directeur de recherche : « si nous décidions de faire du charbon et du pétrole des "actifs échoués", c’est-à-dire si nous les interdisions du commerce, beaucoup de nos banques seraient en faillite ».
Ce serait notamment le cas de BNP Paribas qui pèse la bagatelle de « près de 2 000 milliards d’euros, soit l’ordre de grandeur du PIB de la France ». Sa chute entraînerait certainement l’économie française dans son sillage. L’État « serait bien incapable de rembourser les épargnants jusqu’à hauteur de 100 000 euros comme le garantit pourtant la loi » via la garantie bancaire des dépôts. Pour Gaël Giraud, ce risque systémique explique que « la plupart des économies occidentales ne peuvent tout simplement pas avancer à marche forcée vers des sociétés décarbonées sans mettre en péril le système financier mondial ».
« D’où, à mon avis, l’inaction générale, dissimulée derrière du greenwashing médiatique, car nous dépendons tous des banques : le secteur public comme le secteur privé », ajoute-t-il. Bref, « entre les banques et la planète, il faut choisir ».
Contre la « privatisation du monde », le concept des « communs »
Le directeur de recherche du CNRS revient ensuite sur la question du partage des ressources et les conséquences au niveau mondial : « Nous sommes hantés par l’imaginaire d’une appropriation du monde, qui nous retient de consentir collectivement à la mise en commun des ressources, des biens et des services, et à leur préservation ».
Il cite un exemple qui a fait couler beaucoup d’encre : « il n’existe aucune autorité légale capable de remettre en cause la souveraineté de l’État brésilien, même lorsqu’il détruit la forêt amazonienne ». Le scientifique souhaite ainsi que l’on mette en place des « communs », c’est-à-dire des « ressource[s] partagée[s] et gérée[s] collectivement par une communauté ». Un exemple avec la pêche : « il nous faut créer des institutions mondiales au sein desquelles la haute mer, en particulier, soit administrée comme un commun à part entière ».
Il rappelle que le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) a déjà tiré la sonnette d’alarme : « si on ne fait rien, plus un seul poisson comestible ne nagera dans les océans d’ici 2050 ».
Puis vient la question de la monnaie, un sujet brûlant depuis l’annonce de la cryptomonnaie Libra de Facebook qui a d’ailleurs entraîné des levées de boucliers de la part de plusieurs institutions et régulateurs en Europe.
« Les velléités affichées désormais par les GAFAM de frapper monnaie, à leur tour, ouvrent la voie à un approfondissement de la privatisation de la monnaie, éventuellement hors du contrôle des autorités publiques de régulation bancaire, qui ne pourrait que rogner davantage encore sur la souveraineté des citoyens et affaiblir des États déjà mis à mal ».
Pour Gaël Giraud, ce sont les différentes formes de « privatisation du monde » et leurs effets négatifs sur l’environnement qui sont à combattre. Mais alors que l’arrivée de Facebook dans le secteur des cryptomonnaies peine à mettre tout le monde d'accord, qu'attendre sur des questions qui peuvent être tout aussi complexes, parfois plus, telles que la souveraineté territoriale sur la pêche, l’écologie et le partage des matières premières ?
Écologie : pour Gaël Giraud (CNRS), « entre les banques et la planète, il faut choisir »
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Sale temps pour le climat
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Les revenus et les émissions de CO₂ sont liés
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« L’urgence de ne pas se presser… » pour le monde de la finance
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Les banques françaises financent « massivement les hydrocarbures fossiles »
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Une impossible marche forcée
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Contre la « privatisation du monde », le concept des « communs »
Commentaires (58)
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Abonnez-vousLe 24/02/2020 à 17h44
Merci Next inpact pour cet article avec Gaël Giraud (banquier en son temps).
« Gaël Giraud. Un expert du sujet qui, en plus de codiriger la chaire «
Énergie et prospérité » soutenue par l’École Normale Supérieure, était
chef économiste de l’Agence française de développement et membre du
comité d’experts sur la transition énergétique auprès du gouvernement. »
Le 24/02/2020 à 18h39
Je note que l’infection climastrologique de l’escrologie politique gagne aussi ce site sous prétexte de désinformation alarmiste politiquement correcte mais aussi fallacieuse qu’anti-scientifique. Ou comment se tirer une balle dans le pied après avoir fait la manche.
Bien-pensance unique, pseudo vertus d’affichage, fausses morales de carton et nobles cause corrompues dessinent le visage inhumain de l’écofascisme vert-rouge s’affichant maintenant au grand jour. Les lépreux déséduqués ou oublieux des leçons de l’Histoire, à savoir que les inégalités et la pauvreté reculent – et donc l’environnement s’améliore et la prospérité s’élève – à mesure que s’efface le collectivisme sous toutes ses formes cancéreuses mortelles, bêlent à l’unisson dans leur crasse ignorance servile de pendables et déplorables marionnettes.
L’heure viendra où il faudra voter à nouveau avec son porte-monnaie – le seul vrai système démocratique.
Le 24/02/2020 à 18h57
Le 24/02/2020 à 19h54
Le 24/02/2020 à 21h01
Le 24/02/2020 à 21h19
C’est clair. Il est un élément de langage qu’il faudrait changer de toute urgence dans la com’ des conservateurs-conformistes : le qualificatif “propre” en parlant d’énergie.
Cash impact - Diesel : les constructeurs nous enfument-ils ? (Intégrale)
Le 24/02/2020 à 21h20
tout à fait, on a besoin de trois ou quatre planète avec le train de vie nous menons " />
Le 24/02/2020 à 21h33
Le mot propre est prononcé dans la vidéo par M. le président de la région Au-R-A (pour ceux qui chercheraient le mot “propre” dans la description de la vidéo que j’ai retranscrite dans mon commentaire).
NB: projet porté par Engie et Michelin (d’après ce que j’ai compris), pour ceux que ça intéresse.
Le 25/02/2020 à 08h23
Le 25/02/2020 à 08h31
Les reptiliens étant des animaux à sang froid, ils font tout pour une une planète plus chaude. " />
Le 25/02/2020 à 08h42
Le 25/02/2020 à 09h14
Le 25/02/2020 à 09h25
Le 25/02/2020 à 09h51
Donc tu trouves normal que 8 personnes dans le monde détiennent autant de richesse que la moitié la plus pauvre de la population mondiale… " />
Mais bon, c’est quand même des gens qui bossent 45 heures/jour. " />
Cette idolâtrie pour les très riches m’a toujours profondément agacé.
Il est parfaitement normal que certains gagnent plus d’argent que d’autres mais quand on atteint de telles proportions dans les différences c’est carrément ridicule et totalement injustifié.
D’autant quand plein de gens n’arrivent pas à vivre décemment de leur travail.
S’il n’y avait que des Mark Zuckerberg ou des Jeff Bezos on serait vraiment dans la merde.
Plus personne pour soigner les gens dans les hôpitaux avec des salaires de merde et plus personne pour ramasser les ordures dans ton quartier et ce ne sont que deux exemples parmi tant d’autres…
J’espère que tu fais partie des très riches, c’est ta seule excuse… " />
On parle toujours de ce que les “pauvres” riches paient comme impôt mais on ne parle jamais de ce qui leur reste pour vivre mieux que bien ce qui est pourtant la seule chose qui compte.
Le 25/02/2020 à 10h03
en fait, je n’en ai rien à faire des très riches. Par contre, je m’agace énormément du discours de ceux qui disent “lutter contre les inégalités” tout en touchant de confortables revenus de leur côté (je pense notamment à une certaine madame Duflot, qui est loin d’être à plaindre). Et je suis effectivement absolument convaincu qu’il n’y a aucun problème à ce que 8 personnes détiennent plus que la moitié de la planète. Tant que le reste de la planète a la possibilité d’améliorer ses conditions de vie.
Je suis à 200% en faveur de l’égalité. Des chances et des droits. Vouloir couper toutes les têtes qui dépassent, ça n’a jamais rien donné de bon. Ça apporterait quoi à la moitié de la planète si elle se partageait la richesse de ces 8 personnes ? 100 dollars en une fois…?
Pour ta dernière remarque : j’en suis très très loin, je suis plutôt de la classe qui, en France, gagne trop pour être aidée, et ne gagne pas assez pour “optimiser”. En gros, celle qui paie.
Le 25/02/2020 à 10h29
Le 28/02/2020 à 17h38
Le 24/02/2020 à 16h15
Bref, j’essaie de pas être pessimiste mais on va pas se mentir : on est dans la mouise :’D
Le 24/02/2020 à 16h21
Gaël Giraud (sj) avait lancé une campagne pour que tous les articles liés à la lutte contre le réchauffement climatique soient en libre accès sur le Web. NextInpact ira-t-il en ce sens ?
Le 24/02/2020 à 16h39
Qui a besoin d’une planète pour vivre de toute façon ? " />
Le 24/02/2020 à 16h59
Mouaif…si les banques financent les énergies fossiles, c’est qu’elles arrivent pas à faire d’argent avec les énergies propres.
Et si elles y arrivent pas, c’est que les externalités négatives des énergies fossiles ne sont pas assez prises en compte dans leur prix. Il faudrait faire une (grosse) taxe carbone pour inciter les consommateurs (particuliers et entrerprise) à se tourner vers les énergies propres et inciter les “producteurs” potentiels à investir plus dans l’énergie propre.
Bref je pense que c’est d’abord un problème de régulation, qui pourrait être géré par les Etats. Les banques n’y peuvent rien - elles essaient juste de faire de l’argent, comme n’importe quelle entreprise.
Evidemment le gros problème, c’est qu’il faudrait que tout le monde soit d’accord, sinon ça sert à rien : Etats-Unis, Chine, Brésil… Et là c’est quand même plus ou moins mort.
Le 24/02/2020 à 17h03
Inégalités, inégalités, ce ne sont pas les inégalités le problème mais la pauvreté. Et la pauvreté va de pair avec une faible consommation d’énergie et partant d’émission de CO2.
Le 24/02/2020 à 17h05
Si le constat est réaliste, les coupables désignés ne sont pas forcément exhaustifs.
Nous occidentaux (la totalité d’entre nous) faisons partie des 15% des + riches sur Terre.
Certes les banques sont réticentes mais pas que. D’ailleurs mettre + les banques en avant est symptomatique: il faut qu’on se trouve un coupable pour éviter de se regarder dans une glace.
Les banques ne se financent pas que sur les énergies fossiles: si nous achetons des véhicules avec d’autres sources d’énergie, si nous relocalisons la production pour faire du local + cher mais moins polluant, les banques y trouveraient tout autant leur compte.
Non seulement ce discours est réducteur mais en plus il ne donne aucun chemin pour parvenir à une modification des comportements.
Le 24/02/2020 à 17h27
Le 24/02/2020 à 17h38
Entièrement d’accord
Le 24/02/2020 à 17h41
Les banques remplissent avant tout un rôle dans l’économie. Elles répondent à des besoins de clients, comme n’importe quelle boite, en prenant leurs marges au passage.
Mais la banque ne se dit pas “Hop, je vais aller financer une usine à pétrole”. Un client vient la voir avec un besoin. Elle y répond, et prend sa marge au passage. Si le client vient pour un parc d’éoliennes (et c’est le cas parfois), elle y répond tout pareil.
Bref, zoomer sur les banques est à mon sens démago à souhait. Tout le monde est responsable, à commencer par les clients, c’est à dire nous et les entreprises qui ont des projets d’exploitation des énergies fossiles.
Le 25/02/2020 à 10h42
j’ai l’impression qu’on commence à être d’accord " />
Il reste quelques points de détail : d’une la misère dans le monde est en baisse continue (ce qui fait une belle jambe aux 800000 personnes qui en souffrent encore, je te l’accorde). De deux, quelles sont les propositions pour les 500 personnes qui meurent dans la rue…? Est-ce que le problème de ces personnes serait réglé si elles touchaient un chèque de 1600€ de Bernard Arnault (fortune estimée à 105 milliards de dollars, partagée entre 63 millions de français) ? Et si on faisait quelque chose d’aussi radical, que deviendraient les entreprises gérées par le “riche” en question, et leurs milliers de salariés / sous-traitants…?
Tu as raison de dire qu’il est indécent d’acheter un caca dans un bocal pour des centaines de milliers d’euros, même un caca estampillé “caca d’artiste”. Mais d’un autre côté, l’artiste qui trouve quelqu’un d’assez c… pour acheter ça a peut-être raison d’en profiter. Et ce qui entretient ce système, c’est en bonne partie les niches fiscales mises en place par tonton (et Fabius) pour protéger “l’art” (Fabius était un peu intéressé, à l’époque)…
Le 25/02/2020 à 10h51
Le 25/02/2020 à 10h55
Le 25/02/2020 à 10h59
Il n’y a pas que les voitures qui émettent des particules fines. La réglementation touche également les peintures et toutes sortes de matières émissives. On peut parler d’assainissement.
Le 25/02/2020 à 10h59
Le 25/02/2020 à 11h02
Merci, d’accord avec toi " />
Le 25/02/2020 à 11h06
Le 25/02/2020 à 11h17
Le 25/02/2020 à 11h24
Le 25/02/2020 à 12h22
Si tu arrives avec une batterie super performante, ils vont sans doute se battre pour racheter le brevet, car c’est un domaine pour lequel les constructeurs ont toute leur attention.
Le plus probable est que tu n’aies pas la capacité pour produire suffisamment de batteries, et que tu vendes des licences pour ce faire.
Le 25/02/2020 à 12h40
C’est un très bon article, mais assez déprimant et découragent, je trouve.
Où sont les propositions concrètes pour inverser la tendance ?
Le 25/02/2020 à 13h10
Le 25/02/2020 à 13h26
Dans les pays où un marché écologique prend ce serait passer à côté d’une bonne affaire donc un constructeur doit à minima faire de la veille sur les technos présentant un rendement intéressant.
Il suffit de voir les fameux plastiques : il y a de moins en moins d’ailes ou de pare-chocs en métal à cause du coût moindre de cette “innovation”… et même sur des autos électriques ! Alors qui escroque qui… va savoir.
Le 25/02/2020 à 13h49
Le 25/02/2020 à 14h27
Le 25/02/2020 à 15h24
Le 25/02/2020 à 15h34
Je ne dédouane pas les banques dans mon message hein juste pour être clair si ça l’était pas. Je dis qu’il faut arrêter de zoomer toujours sur les mêmes car tout le monde est autant responsable que les banques de ce qui arrive. Elles ne sont que le reflet de besoins et donc d’une société qui consomme toujours des énergies fossiles …
C’est juste trop facile, et c’est d’ailleurs j’en suis convaincu, un moyen - conscient ou pas - de se dédouaner soi-même que de toujours taper sur “les méchantes banques”.
Le 25/02/2020 à 15h38
L’énergie “propre” n’existe pas. Il n’y a pas à tortiller les choses dans tous les sens. Qu’on parle d’air, de sol, ici ou là-bas sur Terre, l’énergie produite par Engie ou Total ou EDF est sale. Pardon pour l’effet de com’ désastreux, mais même sans utiliser le terme “sale”, on n’a pas le droit d’utiliser le terme “propre” en parlant d’énergie (et d’industrie, si on généralise à l’ensemble des activités de production).
Tu te trompes : le problème est global et polymorphe. C’est trop facile d’isoler un problème en particulier pour mieux ignorer les autres impacts.
NB: je n’avais pas dit que j’arrêtais de te répondre ?… En tout cas, si tu as lu l’article ci-dessus, j’espère que tu en as retiré des choses.
Le 25/02/2020 à 16h11
Le 25/02/2020 à 16h20
Le 25/02/2020 à 17h35
Le 25/02/2020 à 17h47
Le 25/02/2020 à 20h37
Le Monde
«Depuis dix ans, les véhicules diesel doivent être équipés de filtres à particules. Ces derniers se nettoient automatiquement, environ tous les 500 kilomètres, pour ne pas s’encrasser. Lors de ce processus, qui peut se produire en ville et sur une distance de 15 kilomètres, interviennent des pics de particules dépassant les limites légales d’émission de particules de plus de 100 %, relève l’étude»
https://www.automobile-propre.com/breves/les-filtres-a-particules-des-diesels-ne…
«Problème : ce type de rejet est totalement occulté par les essais d’homologation, qui enregistrent uniquement les émissions en roulage classique. Selon T&E, cela signifie donc que « 60 à 99% des émissions de particules réglementées sont ignorés ». « Ces tests démontrent que les nouvelles voitures diesels ne sont toujours pas propres. En fait, elles recrachent au quotidien de très dangereux volumes de particules dans nos villes et sur nos autoroutes ». affirme Anna Krakinska, l’ingénieure émissions de l’ONG. « On épargne les constructeurs mais ce sont nos poumons qui en payent le prix aujourd’hui. L’industrie automobile doit rendre ses voitures propres si elle veut pouvoir continuer à les vendre ». conclut-elle.
Le nettoyage d’un filtre à particules, qui s’active à tout moment en ville comme sur autoroute, peut durer sur une distance de 15 km selon T&E. Au cours des tests, l’ONG explique avoir constaté un taux élevé d’émissions pendant 30 minutes après la régénération. L’efficacité réelle de ce dispositif paraît donc nulle et semble avoir été spécialement conçue pour les essais d’homologation. Avec cette étude, T&E espère interpeller les législateurs pour « rendre les limites d’émissions et les procédures d’essais plus strictes ».»
Le 25/02/2020 à 22h20
Au sujet des voitures électriques, si effectivement les batteries ont longtemps été un frein à celles-ci, de nos jours l’autonomie n’est plus un problème pour le quotidien. On est désormais à une moyenne de 200/300km d’autonomie, ce qui est suffisant pour un trajet travail + quelques extras.
A titre de comparaison, j’ai 500km en moyenne d’autonomie avec un plein de SP95 sur ma berline compacte.
Des différentes statistiques j’ai vu, la part la plus élevée de trajet moyen domicile/travail serait entre 15 et 25km.
Le problème, c’est surtout qu’il faut complètement changer de paradigme quant à sa manière de voyager sur les longues distances. Surtout que généralement on pense à “comment je vais partir en vacances avec” alors qu’il s’agit au final de l’exception et non de la norme.
Il faut arrêter de penser avec sa berline diesel qui permet de faire 1000km d’une traite, mais plutôt organiser son voyage en fonction des points de recharge et des durées. Un peu comme ce que propose le système de navigation Tesla qui fait des trajets selon les emplacements de ses “Superchargeurs” et de l’estimation de conso sur un trajet.
Et d’une certaine façon, cette méthode de voyage pourrait contribuer à réduire la congestion des grands axes routiers aux périodes de pointe. A condition que le maillage des points de recharge suive derrière évidemment, mais on commence à être pas trop mal en France sur ce point.
Tout en profitant aussi d’une méthode permettant de voyager tranquillement à un rythme plus cool que de se taper une journée de bagnole dans des bouchons avec le stress associé.
Le 26/02/2020 à 18h37
Le 26/02/2020 à 21h27
Le point noir de l’électrique c’est la concurrence des constructeurs pour la recharge. Quand il y aura un jeu de connecteurs et 2 ou 3 modes de charge normalisés partout ce ne sera plus un problème de trouver une borne ici ou là.
Après le problème reste sensiblement le même que pour une place de stationnement sans recharge : il faut déjà trouver la place… tandis qu’une station en ville ne mobilise pas a priori de stationnement public.
Le 27/02/2020 à 05h14
Je n’oublie rien.
Avec +/- 200km d’autonomie, elle peut être rechargée au pire une fois le soir chez soit.
Les entreprises installent de plus en plus de bornes de recharges, les centres commerciaux aussi, sans oublier les villes, et les nouveaux bâtiments construits ont des places dédiées sur leurs parkings généralement.
Il est évident que lorsque tu n’as aucune infrastructure de disponible il ne sert à rien de passer sur un véhicule électrique. Mais aujourd’hui l’autonomie moyenne permet de compenser le maillage encore léger des points de recharge de proximité selon les endroits pour une distance maison/travail quotidienne d’en moyenne 15-25km.
Pour information, il y a environ 28 000 points de recharge en France. C’est encore en dessous des minima souhaités par l’UE, mais ça se développe.
Le 27/02/2020 à 13h13
Quand une banque vante ses choix écologiques (réduction des impressions, immeubles HQE…) il faut aller au bout de la logique en refusant de financer des projets pas compatibles avec ses choix, une plateforme pétrolière par exemple, et en même temps oser financer des projets moins rentables et plus risqués, une ferme éolienne par exemple.
Dans l’immobilier, si ton profil ne lui plait pas elle ne te prête pas.
Elles pourraient la même sélection selon le secteur.
Le 27/02/2020 à 14h37
On est tout à fait en ligne là dessus.
Tout comme Auchan devrait arrêter de vendre 80% de ce qu’il vend car l’impact carbone est monstrueux et peut être amélioré. Idem pour Zara et ses habits chinois/taiwannais. Etc, on peut continuer longtemps.
Par contre, quand c’est Auchan on dit que c’est aux consommateurs d’arrêter d’acheter. Quand c’est les banques là c’est plus la faute du consommateur de ces dernières, c’est la faute des banques elles-mêmes. Tu vois mon point ?
Tout le monde a raison dans le fond, mais forcé de constater qu’il y a deux poids deux mesures suivant les entreprises et les secteurs.
Le 27/02/2020 à 15h05
je suis d’accord, on (les clients finaux) est les premiers acteurs de la politique. Comme le dit le diction “il suffirait que personne n’achète pour que cela ne se vende pas”.
Le rapport critique les banques dans leurs choix de financement B2B, la dessus le choix des clients n’intervient pas directement.
Pas simple de trancher.
Le 27/02/2020 à 16h28
Le 28/02/2020 à 06h34