Apophis : l’astéroïde « destructeur de monde » déchu pour les 100 prochaines années au moins
L’invasion des Goa'uld retardée
Le 19 avril 2021 à 09h37
7 min
Sciences et espace
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Depuis 2004, Apophis est source de fantasmes et inquiétudes en tout genre, car la probabilité qu’il entre en collision avec la Terre n’était pas nulle. Si on sait qu’il ne faut pas s’inquiéter pour les prochaines décennies, les scientifiques affirment désormais qu’il n’y a « aucun risque d'impact pour les 100 prochaines années au moins ».
Apophis est un astéroïde géocroiseur, c’est-à-dire que sa trajectoire le fait passer près de celle de la Terre. Depuis sa découverte en 2004, il « fascine » les scientifiques et le grand public, car il « effectue régulièrement des passages proches » de notre planète. Le dernier date du mois dernier, à une confortable distance de 16,8 millions de km, soit près de 44 fois la distance Terre-Lune.
L’astéroïde reviendra à environ 40 millions de kilomètres de la Terre en décembre 2027 puis en septembre 2028, après avoir rendu visite à Vénus en 2024. Mais surtout il passera « à seulement 31 000 km de la surface terrestre (soit 12 fois plus proche que la Lune) » en avril 2029. 31 000 km représentent légèrement moins que l’orbite des satellites géostationnaires (36 000 km).
Apophis est donc placé sous haute surveillance par les agences spatiales et sa trajectoire surveillée de près. Lors de son dernier passage, les scientifiques ont pu écarter tout risque de collision pour les 100 années à venir et, pour la première fois, ils ont pu étudier l’astéroïde par la technique des occultations stellaires, « une prouesse du fait de sa petite taille », explique l’Observatoire de Paris.
Quand le dieu du mal et de la destruction perd de sa superbe
Apophis mesure environ 340 mètres et pèse la bagatelle de 40 à 50 millions de tonnes. Il a été découvert le 19 juin 2004 par R. A. Tucker, D. J. Tholen et F. Bernardi à l’observatoire de Kitt Peak, en Arizona. « Les premiers calculs indiquaient une probabilité de 2,7 % pour qu’il percute la Terre en 2029. Tout risque de catastrophe a depuis été écarté par des calculs plus précis », rappelle le CNES.
Ce nom ne doit d’ailleurs rien au hasard : dans la mythologie égyptienne, Apophis est le « dieu du mal et de la destruction qui habitait dans les ténèbres éternelles », rappelle le JPL de la NASA. Si le risque a été rapidement écarté pour 2029, il restait une incertitude concernant le prochain rendez-vous en 2036.
La distance de ce passage dépend en effet de nombreux paramètres et son étude nécessite d’avoir des données précises. Or, les scientifiques avaient encore « une petite incertitude de 600 m sur sa trajectoire », expliquait en 2019 l’astrophysicien Patrick Michel à 20 Minutes.
« Selon s’il passait ou non dans ce que l’on appelle un "trou de serrure", l’astéroïde pouvait rentrer en collision avec la Terre en 2036 », ajoutait-il. Dans ce contexte, un trou de serrure gravitationnel doit être pris au sens figuré : il s’agit d’une petite zone de l’espace susceptible de modifier la trajectoire de l’astéroïde s’il devait passer dedans.
« C’est en 2013 qu’on a éliminé cette solution, lorsque Apophis est repassé près de la Terre. On a pu faire des observations radars, plus précises, sur sa trajectoire », ajoutait Patrick Michel. Alors qu’il était au début classé au niveau 4 sur l’échelle de Turin (qui monte jusqu’à 10) – une première – il est depuis redescendu à 0.
Même si les risques ont été écartés pour les prochaines décennies, Apophis continue d’être placé sous haute surveillance, notamment car son passage à un peu plus de 30 000 km représentera une opportunité scientifique relativement unique. Depuis certaines régions du globe (hémisphère est), il sera par exemple visible à l’œil nu dans le ciel.
Premières occultations pour Apophis, avec des confirmations…
Pour en revenir à l’annonce de l’Observatoire de Paris, ce dernier rappelle que « les occultations stellaires permettent non seulement de déterminer la taille et la forme des petits corps du Système solaire à des précisions subkilométriques, mais également d’en donner des positions extrêmement précises ».
Les 7 et 22 mars 2021, deux occultations ont pour la première fois été mesurées aux États-Unis : « Au total, 3 stations ont enregistré l’événement du 7 mars et une station a enregistré celui du 22 mars, qui durait moins de 0,1 seconde ». Apophis est ainsi devenu « le premier objet de quelques centaines de mètres à être observé par occultation stellaire ». Une mise en abime pour se rendre compte de la difficulté est proposée par l’Observatoire : « Cela revient à mesurer la taille d’une pièce d’un euro à une distance de 1 000 km ».
Ces données ne remettent pas en cause les estimations précédentes et ne relancent donc pas de débat sur un risque de collision : « Les positions déduites sont complémentaires et équivalentes en précision aux observations radars ». Elles ont néanmoins « l’avantage d’être beaucoup moins coûteuses »… mais avec aussi l’inconvénient d’arriver des années plus tard.
Cartes de prédiction des occultations par Apophis le 7 mars 2021 (gauche) et le 22 mars 2021 (droite).
…et des retombés scientifiques « inédites »
Il ne faut en revanche pas négliger la portée de cette annonce selon les chercheurs :
« Au-delà d’exclure tout risque de collision avec la Terre pour les 100 prochaines années, ces observations ont également permis de mesurer des accélérations très faibles du mouvement d’Apophis dues à l’effet Yarkovsky (une très petite force due à l’émission thermique du corps), ce dernier ayant un rôle prépondérant sur la dynamique de l’objet (trajectoire et futures rencontres proches avec la Terre). Les retombées scientifiques sont donc inédites. »
La liste de tous les objets célestes identifiés comme passant à « proximité » de la Terre (NEO Earth Close Approaches) est disponible par ici. Sur cette page, se trouvent les dates et distances des prochains passages d’Apophis par rapport à la Terre, la Lune et Vénus.
NASA et ESA écartent tout risque pour 2068… et plus si affinité
De son côté, la NASA rappelait il y a quelques semaines qu’une « petite chance d'impact en 2068 subsistait » jusqu’à présent, mais c’est également du passé grâce aux mesures du mois de mars. Notez qu’il ne s’agit pas que des données récupérées durant les occultations, mais d’un mélange avec celles des radars.
« Un impact en 2068 n'est plus dans le domaine des possibles, et nos calculs ne montrent aucun risque d'impact pour les 100 prochaines années au moins », affirme Davide Farnocchia du Center for Near-Earth Object Studies (CNEOS) de la NASA.
Dans le même temps, l’Agence spatiale européenne (ESA) retirait Apophis de sa liste à risque, « pour la première fois » 17 ans après sa découverte. D’autres objets célestes sont surveillés de près par les Agences spatiales, mais rien d’inquiétant pour le moment et aucun risque de collision à court terme… du moins sur les objets identifiés: le danger peut toujours venir d'astéroïdes inconnus.
Apophis : l’astéroïde « destructeur de monde » déchu pour les 100 prochaines années au moins
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Quand le dieu du mal et de la destruction perd de sa superbe
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Premières occultations pour Apophis, avec des confirmations…
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…et des retombés scientifiques « inédites »
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NASA et ESA écartent tout risque pour 2068… et plus si affinité
Commentaires (36)
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Abonnez-vousLe 19/04/2021 à 09h45
C’est top ça, s’il passe aussi proche de la terre on peut imaginer poser une sonde dessus ? Il ““suffirait”” de la lancer un peu avant, de la faire accélérer en orbite vers une orbite de rencontre.
Et vu la distance on pourrait presque suivre la rencontre en temps réel et en HD
Le 19/04/2021 à 15h03
Mais grave ! Ça serait une occasion incroyable (et rarissime) !
Moins de 36 000 km, c’est hyper proche !
Le 19/04/2021 à 09h47
Il doit etre déchu
Le 19/04/2021 à 09h58
Il va passer légèrement moins que l’orbite des satellites géostationnaires (36 000 km).
Ca veut dire que potentiellement il peut faucher des satellites au passage ? (bon d’ici 2036 on a un peu le temps de voir venir)
Le 19/04/2021 à 12h58
Peu de chance non, les satellites géostationnaires sont regroupés au niveau du plan de l’équateur, Apophis ne devrait pas faire un strike dedans, mais passer à côté du troupeau ;) (voir la vidéo dans l’actu)
Le 19/04/2021 à 15h12
Ça laisse tout de même de la marge pour poser un satellite pile dans l’axe. C’est un peu brutal mais ça me semble une des rares solutions viable pour interagir avec.
Le 19/04/2021 à 15h39
Laissons faire les américains, quelques bombes nucléaire dans la gueule prépositionnées avec des starship :p
Le 20/04/2021 à 09h27
Niveau débris et pollution spatiale ce n’est pas la meilleure solution
Le 19/04/2021 à 09h58
On avait tellement espéré, mince !
Bon, plus de 100 ans, il ne devrait plus y avoir d’humains sur la surface de la planète de toute façon ;).
Le 19/04/2021 à 10h31
Le 19/04/2021 à 10h39
pas sûr qu’une sonde puisse acquérir assez de vitesse pour le rejoindre, justement. Ce truc va passer plein pot alors que la sonde devra accélérer sans aucun effet de catapulte gravitationnelle, sauf à la lancer longtemps à l’avance
Puis je doute qu’Apophis vaille la dépense
Le 19/04/2021 à 11h21
Certes il faudra accélérer fort et pendant un bon moment autour de la terre ! Voir aller chercher une accélération avec une autre planète comme tu le dis !
Le 20/04/2021 à 21h39
L’orbite d’Apophis est similaire à celle de la Terre, la vitesse relative est faible, je pense que c’est plutôt facile d’envoyer une sonde dessus.
Wikipedia
Le 19/04/2021 à 10h47
ah. L’étoile de la mort inpire maintenant l’émoi de l’amer.
Le 19/04/2021 à 11h11
Pourvu qu’un pays prenne pas idée de le pousser légèrement dans un sens ou dans l’autre
CF : le livre “TITAN”
Le 19/04/2021 à 12h01
Je crois me souvenir d’un autre article ici, qui expliquait que pousser ce genre d’astéroïde de juste 1 cm était déjà une mission quasi impossible
Le 19/04/2021 à 11h34
ca laisse le temps que l’Homme lui même détruise sa planète …
Le 23/04/2021 à 08h40
Ou ça laisse le temps à l’homme de trouver des solutions…
Le 19/04/2021 à 12h12
“Mais surtout il passera « à seulement 31 000 km de la surface terrestre (soit 12 fois plus proche que la Lune) » en avril 2029. 31 000 km représentent légèrement moins que l’orbite des satellites géostationnaires (36 000 km).”
Du coup il peut percuter un satellite géostationnaire?
J’espère que l’impact ne sera pas plus gros qu’une pièce de 2€ qu’on puisse appeler cargloush.
Le 19/04/2021 à 12h43
Kree Jaffa !
Merci de lier l’actualité par des touches d’humour
Le 19/04/2021 à 13h06
Apophis na’onak!
Le 21/04/2021 à 14h12
Comment ça, nawak?
Petit rappel, Apophis n’était pas qu’un simple Goa’uld, donc c’est plus qu’une invasion que l’on risquait…
Le 19/04/2021 à 14h48
C’est bien tout ça, mais j’espère quand même qu’on aura droit à un film catastrophe de Rolland Emerich Jr (si le père est encore en vie ? ) en 2036 !
Le 19/04/2021 à 17h30
ouf, on aura pas besoin de bruce.
non parce qu’il se fera vraiment très très bieux
Le 19/04/2021 à 18h59
Il a déjà perdu sa voix française…
Le 20/04/2021 à 07h35
J’ai rien dit, on peut supprimer.
Le 20/04/2021 à 11h36
Non SG1 à réglé le problème avant d’en arriver là.
Le 20/04/2021 à 19h31
Comment ? Avec un trampoline Asgard ?
Le 20/04/2021 à 14h46
Shol’va kree !!!
Le 20/04/2021 à 21h24
Ils ont fait passer l’astéroïde en hyper espace avec cargo Goa’uld et ils ont traverser la terre
Le 21/04/2021 à 14h13
Il suffit de créer une super-porte des étoiles, la météorite est petite!
Le 22/04/2021 à 06h36
Ouais mais faut en faire deux du coup, sinon c’est juste comme “Enfiler l’aiguille”
Le 20/04/2021 à 21h51
edit : ah non, 12,6 km/s quand même, ce n’est pas rien en effet.
Le 21/04/2021 à 08h29
Même sans les faucher, il peut, de part sa masse gravitationnelle, les désorbiter.
Le 22/04/2021 à 12h58
wep, le “par seconde” est important dans ce genre de cas ;)
Ceci dit on est proche de la vitesse d’évasion de la terre quand même. (11.2 km/s)
Donc si on a pu envoyer des sondes dans l’espace, on peut au moins arriver à cette vitesse
Le 22/04/2021 à 14h36
Na’onak = sans nom, déchu de son statut de “dieu” (Goa’uld signifiant littéralement dieu).