Livres : les députés face au pari de la future loi anti-Amazon
Viser l'ogre, frapper le petit-Poucet
Le 05 octobre 2021 à 15h52
10 min
Droit
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Un pari. Voilà comment le rapport de la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale décrit la disposition centrale du projet de loi, celle de l’instauration d’un prix plancher pour la livraison des livres. Le texte sera examiné demain en séance devant les députés.
Si le texte est taillé, ciselé contre le géant Amazon, sans équivalent sur le marché de la vente électronique de livres, les rapporteurs caressent l’idée d’un « scénario optimiste ». Celui où « certaines librairies de taille moyenne parviendront à s’aligner sur ce tarif minimum et pourront ainsi devenir aussi compétitives que les entreprises qui pratiquent aujourd’hui la quasi-gratuité ».
Les députés savent néanmoins que « pour gagner des parts de marché, il leur sera toutefois nécessaire, en parallèle, d’agir sur d’autres leviers : l’organisation du réseau, la praticité des outils de commande, leur visibilité, la disponibilité des titres en « cliqué-retiré », la rapidité et la qualité de la livraison, la prescription en ligne via les réseaux sociaux notamment, etc. »
En clair, n’est pas Amazon qui veut et l’autre face de ce pari est funeste : celle où les petits libraires seront incapables de rivaliser avec le géant, qui lui n’aura aucune difficulté à absorber la pierre angulaire du texte, à savoir la fixation d’un tarif minimal pour les frais attachés aux livraisons de livres.
Le cœur de cette disposition est aux premières loges de la proposition de loi « visant à améliorer l'économie du livre et à renforcer l'équité entre ses acteurs », déjà adoptée par le Sénat en juin dernier.
Le bilan mitigé des précédents textes
Trois piliers législatifs en la matière. L’inévitable loi de 1981 sur le prix du livre oblige les détaillants à pratiquer un prix de vente du neuf compris entre 95 et 100 % du tarif éditeur. La mesure a été étendue aux livres numériques en mai 2011. Face à la marée Amazon, la loi du 8 juillet 2014 a resserré plusieurs boulons :
« Les détaillants doivent pratiquer un prix effectif de vente au public compris entre 95 % et 100 % du prix fixé par l’éditeur ou l’importateur. Lorsque le livre est expédié à l’acheteur et n’est pas retiré dans un commerce de vente au détail de livres, le prix de vente est celui fixé par l’éditeur ou l’importateur. Le détaillant peut pratiquer une décote à hauteur de 5 % de ce prix sur le tarif du service de livraison qu’il établit, sans pouvoir offrir ce service à titre gratuit ».
Cette loi de 2014 a ainsi interdit cette décote de 5 % sur le prix du livre vendu à distance tout en interdisant la livraison à titre gratuit. « Depuis la loi du 8 juillet 2014 relative aux conditions de vente à distance des livres, nous ne sommes plus autorisés à vous offrir ni les 5% de remise sur les livres, ni la livraison gratuite » résumait Amazon dans une FAQ dédiée.
Amazon comme d’autres n’ont pas tardé à réagir. Le jour de l’entrée en vigueur de la loi, ils ont facturé les frais de port à… 1 centime pour les clients non-membres du programme payant Prime... un montant effectivement « supérieur à zéro ». Un texte à l’efficacité très relative où « les librairies indépendantes de taille moins importante ne peuvent offrir de tels tarifs de livraison et sont contraintes de répercuter entièrement ou presque le tarif de l’opérateur postal », dixit le rapport de la commission des affaires culturelles.
Pour s’en convaincre, un petit tableau comparatif où on voit qu’Amazon, cible du texte de 2014, s’en sort bien, avec des tarifs bien moindres que Leslibraires.fr ou LaLibrairie.com.
Le bilan de l’application ? « Mitigé » note la commission, très poliment, non sans relever que « son objectif peut être considéré comme atteint en ce que l’acheteur a toujours intérêt à se rendre dans un point de vente physique où, même sans décote, il s’acquittera d’un montant obligatoirement moins élevé, fût-il d’un centime ».
Cependant, les petites librairies demeurent en situation de faiblesse. « Aussi une évolution législative apparaît-elle nécessaire pour aller au bout de la démarche législative débutée en 2014 ».
Un tarif minimal pour les livraisons de livres
Dans ses rouages, le texte vient non seulement interdire la gratuité des frais de port, directement ou indirectement, sauf lorsque le livre « est retiré dans un commerce de vente au détail de livres ».
Il prévoit aussi que les ministères de la Culture et de l’Économie fixent par arrêté le montant minimal de facturation de ces envois. En somme, les vendeurs en ligne pourront choisir librement le tarif d’expédition, sans jamais être sous ce minimum. L’arrêté devra tenir compte « des tarifs proposés par les prestataires de services postaux sur le marché de la vente au détail de livres et de l’impératif de maintien sur le territoire d’un réseau dense de détaillants ». En clair, il devra être suffisamment dissuasif pour inciter les personnes à se rendre chez un libraire plutôt que d’acheter en quelques clics.
Autre mesure, plébiscitée par les éditeurs et qui fut très discutée lors des débats autour de la charte sur le prix unique du livre en 2018 : les sites qui vendront « simultanément des livres neufs et des livres d’occasion », qu’ils soient des cybervendeurs ou des places de marché, devront s’assurer « que le prix de vente des livres est communiqué en distinguant, à tout moment et quel qu’en soit le mode de consultation, l’offre de livres neufs et l’offre de livres d’occasion ».
En somme, il faudra bien distinguer dans les rayons, ces deux produits, afin que l’affichage du prix des livres ne laisse pas penser au public « qu’un livre neuf puisse être vendu à un prix différent de celui qui a été fixé par l’éditeur ou l’importateur ». C’est un décret qui en détaillera les modalités d’application. Selon Géraldine Bannier, rapporteure, « celui-ci devrait, en tout état de cause, conduire à encadrer plus fermement la pratique des prix barrés et prohiber la mention "comme neuf", à laquelle peuvent aisément être substitués d’autres termes non équivoques, tels que "en parfait état" ».
Les débats en 2018 furent tels, qu’aucun accord n’avait été trouvé avec les acteurs du e-commerce. Le rapport de la Commission des lois relève qu’aujourd’hui, « sur Amazon.fr, si le prix unique du livre neuf vendu par l’entreprise apparaît clairement, les mentions relatives aux offres de tiers entretiennent la confusion, puisqu’est indiqué le prix le plus bas pratiqué par des vendeurs tiers – en occasion, donc inférieur au prix fixé par l’éditeur pour le livre neuf – assorti de l’indication commune "offres de produits d’occasion et neufs". Sur d’autres sites, comme Leslibraires.fr, il règne une confusion plus grande encore ; les livres d’occasion ne sont pas systématiquement signalés comme tels sur la page de recherche ». Seuls des acteurs comme la FNAC ou Chapitre ont fait une distinction qui satisfait la commission. Et celle-ci de publier une nouvelle comparaison, exemple à l’appui :
Le projet de loi, qui comprend d’autres dispositions importantes notamment sur le dépôt légal, sera débattu demain à l’Assemblée nationale.
Concours Lépine d'amendements
23 amendements ont été répertoriés, à l’heure où nous rédigeons ces lignes. L’un veut étendre l’arrêté sur le prix minimal à tous les « supports papiers » culturels afin d’y intégrer les partitions de musique et les livres d’occasion.
Selon le député Jean-Marc Zulesi (LREM), « en effet, le risque est grand que les plateformes concernées par une obligation du montant minimal de la livraison pour un livre neuf reportent leurs activités sur la vente d'autres œuvres papier comme les partitions de musique ou les livres d’occasion ». Il admet que son amendement est « issu d’un travail avec les libraires de la 8e circonscription des Bouches-du-Rhône ».
D’autres députés LREM souhaitent le même régime s’agissant des systèmes d’abonnement ou de fidélisation. « Cet amendement d’appel vise à préciser que les dispositifs d’abonnement ou de fidélisation mis en place par les plateformes de vente en ligne ne peuvent permettre de contourner l’application du montant minimal de tarification ». En somme, l’idée est sans doute d’apporter un éclairage sur les ventes de livres à destination des abonnés Prime. Devront-ils payer en sus les frais d’expédition ?
Évidemment, quand on imagine un régime taillé contre Amazon, le risque est grand de taper sur des petits. L’amendement 20 de deux députés MoDem veut assurer la gratuité du portage de livres « lorsqu’il est effectué directement par un commerce de vente au détail de livres dans sa commune d’implantation ou, si le commerce est implanté dans une commune de moins de 10 000 habitants, dans un rayon de vingt kilomètres autour de son lieu d’implantation. »
Sa cible ? « En zone rurale, nombre de librairies effectuent un portage gratuit des commandes aux personnes âgées ou ayant des difficultés à se déplacer. Ces actions participent à la conservation du lien social, à la lutte contre l'isolement, et à l'accès à la culture. Les dispositions de l'article premier obligeraient les libraires à facturer cette prestation ».
Jean-Marc Zulesi voudrait aussi réserver le cas de l’auto-édition, qui serait exempte de la nouvelle tarification.
Dans l’amendement 21, ces deux mêmes députés, Blandine Brocard et Bruno Millienne, entendent soumettre à autorisation l’implantation dans un centre commercial d’une librairie, alors que sont implantées d’autres acteurs identiques dans les communes proches.
Dans le camp de la France Insoumise, l’idée retenue est tout simplement de soumettre à autorisation commerciale « les entrepôts de stockage de livres neufs du e-commerce », d’une surface supérieure à 1 000 m2. Le groupe a déposé un autre amendement, plusieurs fois tenté par le passé, afin de créer un nouveau critère de rattachement à notre fiscalité : la présence numérique significative en France, où « si une entreprise numérique a une activité suffisamment importante en France (plus de 100 000 utilisateurs français et plus de 3 000 contrats conclus avec des acteurs français) alors ses revenus tirés de son activité française doivent être déclarés au fisc français ».
Dans ce nouvel amendement, LFI veut instituer au profit de l’État, « une contribution exceptionnelle ». Elle concernerait « les grandes entreprises de la vente à distance proposant notamment des livres neufs », dont le chiffre d'affaires serait égal ou supérieur à 750 millions d'euros. « Une taxe exceptionnelle sur les profiteurs de crise », dixit l’exposé des motifs, qui note qu’ « Amazon a augmenté de 40% ses ventes au deuxième trimestre 2020 par rapport à la même période en 2019 ».
L'idée serait de taxer à 50 % « le surplus de bénéfices réels réalisés pendant la crise, au regard du résultat sur la même période l'année précédente ». Là encore un texte réchauffé, tout comme cet amendement qui veut taxer les œuvres durant 70 ans après le décès des auteurs afin de financer « un domaine public commun ».
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Le bilan mitigé des précédents textes
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Un tarif minimal pour les livraisons de livres
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Commentaires (32)
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Abonnez-vousLe 05/10/2021 à 16h27
quel bazard
merci Marc pour le suivi de ces dossiers :)
Le 05/10/2021 à 16h33
Je sens que les grandes surfaces vont voir leurs sites de ventes de livres prendre de l’importance 😁
Le 05/10/2021 à 17h10
“ils ont facturé les frais de port à… 1 centime”
Ça résume bien toute l’imbécilité de cette UE débile, et le pourquoi de son inefficacité absolue.
Même anne sinclair, qui ne voit jamais rien venir (l’élection de Trump à l’époque, le Brexit plus récent, ou autre), s’est encore faite avoir ! C’est dire… ;)
Le 05/10/2021 à 17h25
Hors sujet, c’était une décision française.
Le 05/10/2021 à 18h22
Intéressant comme toujours, bien à la française, plus de taxes, augmentation des prix, etc…
Et si on permettait aux libraires de proposer des ristournes supérieurs à 5% ? Dans la limite du rentable bien sûr, au moins cela n’aurait pas pour conséquence une énième augmentation !!
Le 05/10/2021 à 19h40
Dans la pratique sur un livre à 20€ Amazon le paie 11€ alors que le petit libraire le paie 15€. C’est pour cela qu’ils ne peuvent pas être concurrentiel en service.
Le 05/10/2021 à 21h07
tu n’y penses pas ?!? Les gros proposeraient largement 10, voire 20%, alors que les petits, étranglés dans leurs centre-villes, seraient obligés de pratiquer le prix éditeur !
(enfin, ça, c’est l’argument derrière la loi de 1981)
Le 05/10/2021 à 21h11
J’ai bien précisé aux libraires dans le sens des petits libraires, puisque la loi sait déjà faire la distinction…
Le 05/10/2021 à 20h54
Ce qu’il aurait fallut c’est surtout accompagner les libraires indépendants pour :
1/ rejoindre un réseau de libraires comme leslibraires.fr ou lalibrairie.com - ou tout autre regroupement qui leur permet de proposer de la vente en ligne sous leur nom ;
2/ rendre les tarifs d’envoi de documents culturels applicables sans condition territoriale.
Je ne comprends pas que la Poste ne soit pas obligée de fournir un tarif préférentiel pour l’envoi de biens culturels sur le territoire national, comme elle le fait déjà pour l’étranger…
Si l’on couple ça avec un seuil minimum de frais de livraison basé sur la grille de la Poste (tout le monde se baserait dessus à minima), là on mettrait tout le monde sur un pied d’égalité. Et ce sans ajouter de taxe et autre usine à gaz qui sera vite déjouée par les plus gros acteurs.
Le 05/10/2021 à 21h16
“Le bilan de l’application ? « Mitigé » note la commission, très poliment, non sans relever que « son objectif peut être considéré comme atteint en ce que l’acheteur a toujours intérêt à se rendre dans un point de vente physique où, même sans décote, il s’acquittera d’un montant obligatoirement moins élevé, fût-il d’un centime ».”
Voilà bien une connerie typique de technocrate qui a bien pris soin d’isoler son raisonnement de toute considération extérieure au sujet, rendant ledit raisonnement complètement à côté de la plaque donc inutile.
Parce que bon…
Sinon ça, ça me fait tiquer…
“La mesure (de prix de vente à 95⁄100% du prix éditeur) a été étendue aux livres numériques en mai 2011.”
Donc c’est bien de la faute des éditeurs si le marché du livre numérique est toujours moisi, ils ont toujours pas pigé qu’il n’y a pas moyen qu’on paye aussi cher VOIRE PLUS une version NUMÉRIQUE (pas de frais d’impression, pas de frais de transport, etc).
Ils semblent vraiment bien décidés à reproduire toutes les conneries de l’industrie du disque…
Le 06/10/2021 à 01h51
À quelques habitants ou quelques km près, ça change tout.
Le libraire installé dans une commune de 9999 habitants peut livrer gratuitement à 20km, mais son concurrent dans la commune voisine de 10001 habitants ne peut pas…
La présentation inversée…
Les librairies de taille moyennes se retrouveront au même niveau que les grosses, ou alors ces dernières deviendront aussi peu compétitives que les premières.
Le 06/10/2021 à 06h51
“intérêt à se rendre dans un point de vente physique”, celui qui a sorti ça devrait sortir de son ploucland de Paris centre et se rendre compte qu’on n’a pas toujours acccès à une librairie !
Le 06/10/2021 à 07h43
Pour info amazon a envoyé un mail pour parler de ca fin de semaine dernière.
Le 06/10/2021 à 07h49
Chère cliente, cher client,
Depuis plus de vingt ans, les équipes d’Amazon travaillent chaque jour pour proposer une large sélection de livres à tous les lecteurs, où qu’ils résident sur le territoire français.
Aujourd’hui, je souhaite vous informer que dans cet esprit, j’ai pris position publiquement contre l’instauration de frais d’expédition obligatoires de plusieurs euros sur les ventes de livres en ligne. En effet, une telle mesure renchérirait substantiellement le coût des livres achetés en ligne, pénalisant ainsi votre pouvoir d’achat, ainsi que la diffusion des livres sur notre territoire et donc la lecture en général.
Je vous invite à consulter ici la tribune que j’ai publiée à ce sujet.
Bonne lecture !
Frédéric Duval
Directeur général, Amazon.fr
Le 06/10/2021 à 07h51
Mais si je comprends bien, c’est Fnac, Leclerc et Mollat qui sont les moins chers, beaucoup plus qu’Amazon.
Le 06/10/2021 à 08h17
Pareil, c’est la phrase qui m’a fait le plus tiquer !
Le 06/10/2021 à 09h08
Ça existe ce truc-là ! Non mais sérieusement, on dirait un reliquat de la guerre froide où on subsidie l’envoi de propagande de l’autre côté du rideau de fer. Je serais plus pour le supprimer, il est possible d’imprimer le contenu sur place.
Le 06/10/2021 à 10h01
Je suis plutôt à dire que vu que ça existe, autant l’étendre à l’ensemble du territoire. Peu importe ensuite que ça paraisse sorti d’une autre époque, ça permet de poser un tarif minimal et identique pour tous sans avoir à inventer une usine à gaz législative.
Mais réinventer la roue ça donne l’impression de faire quelque chose
Le 06/10/2021 à 10h12
On parle d’une subvention à l’exportation de livres du moment qu’ils sont écrits en français.
C’est une problématique totalement différente à celle d’un marché intérieur.
Les expats ont vraiment besoin de cette aide ? Les librairies britanniques ou américaines ne savent pas imprimer en français ?
Qui paye ?
Le 06/10/2021 à 11h46
C’est bien pour cela que je parle d’étendre cette subvention à l’ensemble du territoire, afin de mettre tous les acteurs sur un pied d’égalité concernant les frais de transport. Ce qui fait que peu importe le commerçant, le prix sera identique pour le client final (hormis des remises ponctuelles ou de services proposés différents).
Là cette aide ne concerne que les expat. Et je suis d’accord que ça n’a aucun sens de la restreindre qu’à ceux-ci.
Et puis je te rappelle que la Poste est une SA depuis une décennie maintenant. Donc qui paiera ? La Poste, qui verra aussi potentiellement les livraisons augmenter (sauf si les autres prestataires de livraison s’alignent en terme de prix) :)
Le 06/10/2021 à 11h59
Ce n’est pas pour les expatriés mais pour les francophones, ça contribue à la promotion de la culture francophone.
Le 06/10/2021 à 12h30
Oui, enfin en pratique qui en bénéficie ? En Angleterre qui lit des livres en français ? Les centaines de milliers d’expats, à la rigueur des Belges, des Suisses ou des Canadiens, mais tu crois vraiment que des Anglais vont importer des livres en français pour les lire ?
Connais-tu des gens en France qui ont fait importer des livres en espagnol, allemand, néerlandais (pour autre chose que du contexte scolaire) ? À part des immigrés/expats (la différence c’est le niveau de vie, non ?), je ne vois pas.
Donc oui, à une très large majorité c’est une aide aux expats
Le 07/10/2021 à 13h49
c’est très utilisé, et cela participe a l’exportation des livres français dans le monde, pour le financement c’est le ministre de la culture qui compense les frais d’envoi.
ferais mieux de l’étendre pour l’exportation de bien français ca favoriserai l’exportation.
Le 06/10/2021 à 10h01
Et puis avoir une librairie dans sa ville ne signifie pas avoir le même choix ni les même délais de dispo que amazon (par exemple). Parce que se déplacer dans une librairie pour y retourner 10 jours après pour récupérer (si il est arrivé) son bouquin, c’est un peu très con.
Le 06/10/2021 à 10h48
Amazon ?
C’est typiquement la fausse bonne idée de la mise en concurrence d’un service public.
Ce sont forcement les plus gros qui ont les meilleurs prix (parfois à perte) au détriment des plus petits voir les particuliers… Qui doivent compenser les pertes.
A noter qu’il existe un tarif préférentiel pour la distribution des périodiques
Le 06/10/2021 à 12h25
Oui, ça fait partie des multiples aides à la presse, qui n’ont pas empêché le déclin du secteur, les tarifs des journaux plus élevés qu’à l’étranger, les magouilles de Presstalis qui s’appelle depuis France Messagerie après un énième renfloyage
En attendant l’activité colis/livraison permet de « sauver les meubles » à La Poste, il y a un accord avec Amazon, j’imagine bénéficiaire pour les deux. Sans Amazon ton « service public » aurait bien du mal à survivre.
Si tu veux faire subsidier les livraisons, déjà il va falloir que ça passe les fourches caudines du droit de la concurrence et de l’UE, ensuite c’est d’abord le contribuable qui va payer, et pour faire payer Amazon je veux bien voir la procédure.
Le 06/10/2021 à 12h36
Quoi ?
La Poste est une SA, effectivement, soit, donc l’idée c’est de la forcer à livrer à perte (et elle va bientôt couler), soit de donner du pognon de l’État à une boîte privée sans appel d’offres (et je suis sûr que l’Union européenne appréciera)
Ce n’est pas parce que les livraisons augmentent que l’activité devient rentable, là ça risque de cramer du pognon dans le vide
Le 06/10/2021 à 12h57
Parce que si le champs est restreint aux seuls biens culturels (CD, livres et films - ça se retreint ce champs) tu crois que cela va couler la Poste ?…
Ce type de bien ne doit représenter qu’une infime partie de ce qu’elle livre. Faudrait voir les chiffres à ce sujet mais je suis persuadé que ça ne creuserait pas les bénéfices. Surtout quand le groupe fait 2,1 milliards d’euro de bénéfices en 2020 (malgré les 1,8 milliards de pertes de la branche livraison).
Donc bon, tu me dirais ça pour un groupe à la dérive, ok. Mais là…
Le 07/10/2021 à 12h13
Cela n’a eu lieu que parce La Poste a pris le contrôle de CNP Assurance. Sans cela, le groupe aurait été largement dans le rouge.
Comme les assurances, c’est un métier très différent de celui de La Poste, même, si c’est un groupe, il faut juger activité par activité et là, ce n’est vraiment pas brillant ! Néanmoins, ce qui plombe La Poste, ce n’est pas les colis mais le courrier.
Le 07/10/2021 à 09h16
Les politiques devraient prendre leur retraites et abandonner la production de loi contre-productive.
Ils devraient même sérieusement penser à défaire toutes les lois qui entravent les Français depuis bien trop longtemps.
Une fois que ça serait fait et qu’on aura retrouvé un peu de prospérité. Le Français moyen ne sera plus a 5€ prêt pour la commande d’un livre…
En fait c’est ça le vrai drame
Le 07/10/2021 à 20h19
Mais du coup, je n’ai pas bien compris si ça s’appliquait aux livres d’occasion et aux doms?
J’habite à la Réunion. Je n’achète plus de livres neufs, quand c’est le cas, pas localement. J’aime beaucoup mon libraire, mais le prix du livre est fixé par arrêté préfectoral au prix public +15%.
Personnellement, le rapport filipetti m’a écœuré, puisque sous couvert de créer de l’emploi, et “puis difficile de trouver du personnel qualifié, vous comprenez” (alors qu’il y a un paquet de domiens diplômés chaque année qui feraient ce travail avec plaisir), “et le coût du transport”, les libraires des doms en profitent pour marger plus qu’en métropole, et le livre devient encore moins accessible aux populations défavorisées:
République Française
D’occasion, je me fais livrer mes bouquins moins chers que neuf chez mon libraire ici (parfois même moins cher que le neuf métropole, même avec les frais de livraison), et à part pour les best sellers, on trouve sous 15 jours après la sortie la plupart des livres en occasion. Je les ai dans les mêmes délais dans ma boîte aux lettres, au final sans enrichir mon libraire local, certes, mais sans participer à ce système injuste.
Donc je prie très très fort pour que ça ne s’applique pas à l’occasion, ni aux dom.
Le 10/10/2021 à 20h57
Ça craint un max ce que tu décris…
Merci pour le lien vers le rapport j’espère que je trouverai le temps de le lire.