Le gouvernement s’oppose à la présence obligatoire de start-upers dans les entreprises publiques
Un débat EPIC
Le 11 février 2015 à 07h50
4 min
Droit
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Suivant l’avis du gouvernement, l’Assemblée nationale n’a finalement pas adopté l’amendement socialiste visant à imposer la présence de start-upers dans les conseils d’administration des entreprises dans lesquelles l’État détient une participation (EDF, Orange...). Les élus du Palais Bourbon ont toutefois voté des mesures allant dans ce sens pour les établissements publics tels que la SNCF.
Dans le cadre des débats relatifs à la loi Macron, les députés du groupe socialiste ont défendu lundi un amendement visant à faire rentrer des personnes proches du secteur numérique au sein des instances dirigeantes des sociétés dans lesquelles l'État détient une participation au capital : Orange, Air France, Thales, EDF, Renault, Airbus... À partir d’un certain seuil, fixé par décret, leurs différents organes délibérants, conseils d’administration ou de surveillance auraient été tenus de nommer « un membre choisi en raison de sa connaissance des problématiques liées à l’innovation et au développement d’entreprises innovantes ».
« Le numérique bouleverse tous les modèles, toutes les organisations, et il est nécessaire que toutes les entreprises l’intègrent dans leur réflexion stratégique. Pour encourager ce mouvement, la puissance publique doit bien évidemment être exemplaire » a fait valoir la députée Corinne Erhel (PS) dans l’hémicycle. L’élue, qui avait esquissé cette mesure dans un rapport présenté au printemps 2014 avec sa collègue Laure de La Raudière (UMP), a expliqué qu’il était « important » que ces entreprises bénéficient ainsi d’un « regard innovant de nature à les faire changer de paradigme ».
Les députés socialistes reculent face au gouvernement
Mais tout en affirmant que le gouvernement partageait l’objectif de cet amendement, Emmanuel Macron a demandé à Corinne Erhel de le retirer, au profit d’un amendement de repli. La proposition initiale avait pourtant obtenu l’avis favorable de la rapporteure thématique Clotilde Valter (PS).
Ce second amendement contenait en fait le deuxième volet du premier, bien moins contraignant... Il ne vise pas les entreprises dans lesquelles le Trésor Public détient des participations, mais ce qu’on appelle des « EPIC », pour établissements publics industriels et commerciaux. Dans la pratique, cela concerne notamment la SNCF, l’Opéra de Paris, l’INA, la RATP, etc.
Le conseil d’administration ou de surveillance de ces institutions doit actuellement comprendre des représentants de l’État et des salariés, mais aussi des personnalités choisies en fonction de différentes compétences (techniques, scientifiques...). Les députés PS souhaitaient que parmi ces personnalités, certaines puissent être désignées « en raison de leur connaissance des problématiques liées à l’innovation et au développement d’entreprises innovantes ». Sauf que contrairement à ce qui était prévu pour les entreprises, rien ne garantit juridiquement qu’au moins une personne sera nommée selon ce critère et pour cause, cette nomination ne serait qu'optionnelle parmi une série de personnalités.
La députée Erhel s’en est toutefois satisfait, puisqu’elle a accepté de retirer l’amendement principal. « C'est un pas en avant sur la proposition a minima pour les EPIC » a-t-elle déclaré, avant que l'amendement de repli soit effectivement voté par l’Assemblée.
Rappelons que la route sera encore longue avant que cette mesure n’entre en vigueur. En effet, il faudra tout d’abord que les députés votent l’ensemble du projet de loi Macron, ce qui n’est pas gagné. Sénat et Assemblée nationale devront ensuite se mettre d’accord, tout en sachant qu’il n’y aura en principe qu’une lecture par chambre, le gouvernement ayant engagé le texte dans le cadre d’une procédure accélérée.
Le gouvernement s’oppose à la présence obligatoire de start-upers dans les entreprises publiques
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Les députés socialistes reculent face au gouvernement
Commentaires (10)
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Abonnez-vousLe 11/02/2015 à 08h23
Le 11/02/2015 à 08h31
Je commence à choper des boutons quand je vois une photo de Macron…
Le 11/02/2015 à 08h32
L’intention est louable, mais cette amendement était ridicule depuis le début. En tout cas certain ne pourront pas pistonner leur proches
Le 11/02/2015 à 08h34
Fallait pas voter pour lui !
Ho wait…
Le 11/02/2015 à 08h54
Le 11/02/2015 à 10h24
Le 11/02/2015 à 16h23
Créer “une start-up” au sein d’une grande entreprise n’a absolument aucun sens. La start-up se définit par la notion d’une grande prise de risque et une demande aussi forte en investissement financier qu’en investissement personnel de chaque employé. (Et plus anecdotiquement, la start-up ne se limite en aucun cas au domaine numérique : cf SpaceX, Tesla, etc)
Le 11/02/2015 à 16h33
Pour résumer mon post précédent je dirais que inoculer l’esprit start-up dans un grand groupe, c’est un peu comme vouloir intégrer “l’esprit Canal” à Radio France Culture : Ce n’est juste pas leur marque de fabrique.
Le 11/02/2015 à 19h14
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Et on se sent déjà mieux !
Le 11/02/2015 à 08h03
8⁄10 pour le sous-titre mais un peu facile quand même ;-)