Uber perd un milliard de dollars par an en Chine
Get rich or die tryin'
Le 19 février 2016 à 14h00
3 min
Économie
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Uber se vante toujours tous azimuts de la croissance folle de ses activités, mais le géant américain des VTC n'est pas prophète partout. S'il assure qu'il est parvenu à l'équilibre sur le marché américain, en Chine, sa situation se gâte.
En façade, Uber semble très bien se porter. Les investisseurs se bousculent au portillon de l'entreprise pour monter à son capital et les levées de fonds s'enchainent sans discontinuer, l'une d'elles valorisant la société à plus de 50 milliards de dollars.
La guerre de l'Empire du milieu fait des ravages
Dans un entretien avec le magazine canadien Betakit, Travis Kalanick, le PDG d'Uber est revenu sur la situation de son entreprise en Chine. Là-bas, il doit faire face à la concurrence de Didi Kuaidi, un autre service de VTC qui s'est lancé dans une guerre des prix sur le marché local et cela ne plait pas du tout au dirigeant.
« Nous sommes rentables aux États-Unis, mais nous perdons plus d'un milliard de dollars par an en Chine. Il y a un concurrent féroce qui n'est rentable dans aucune ville où il est implanté, mais qui achète ainsi ses parts de marché. J'aimerais que le monde ne fonctionne pas ainsi », affirme Travis Kalanick. La réponse des chauffeurs de taxis à cette affirmation mérite certainement d'être entendue.
Lever des fonds ou mourir
Interrogé sur la fréquence des levées de fonds d'Uber, son responsable s'explique : « Je préfère construire que lever des fonds. Mais si je ne profite pas du boom des levées de fonds, je me ferai écraser par tous les autres qui achètent ainsi leurs parts de marché ». Un argument recevable mais il n'empêche que le spécialiste des VTC profite très largement de cette situation.
Depuis décembre 2014, il a ainsi collecté 8,9 milliards de dollars (dont 1,6 milliard via l'ouverture d'une ligne de crédit) lors de neuf tours de table que voici :
- 4 décembre 2014 : 1,2 milliard de dollars, valorisation 40 milliards de dollars
- 16 décembre 2014 : 600 millions de dollars auprès du chinois Baidu, valorisation inconnue
- 21 janvier 2015 : 1,6 milliard de dollars de dette souscrite chez Goldman Sachs
- 18 février 2015 : 1 milliard de dollars, valorisation 40 milliards de dollars
- 31 juillet 2015 : 1 milliard de dollars, valorisation 50 milliards de dollars
- 19 août 2015 : 100 millions de dollars auprès du groupe indien Tata, valorisation inconnue
- 7 septembre 2015 : 1,2 milliard de dollars auprès du chinois Baidu, valorisation inconnue
- 12 janvier 2016 : 2 milliards de dollars pour financer sa filiale Uber China, valorisée à 7 milliards de dollars
- 12 février 2016 : 200 millions de dollars auprès du fonds luxembourgeois Letter One, valorisation inconnue
En plus de tous ces tours de table, Uber chercherait selon Bloomberg à en boucler un nouveau pour récolter 2,1 milliards de dollars supplémentaires, avec une valorisation de 62,5 milliards de dollars. Une somme qui placerait la société un peu plus à l'abri de son rival chinois Didi Kuaidi qui a levé 3 milliards de dollars l'été dernier avec le soutien d'Alibaba.
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Lever des fonds ou mourir
Commentaires (41)
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Abonnez-vousLe 19/02/2016 à 14h06
Sympa tout ça. En tout cas en France, je n’ai trouvé aucun concurrent sérieux à Uber.
Le 19/02/2016 à 14h06
« Nous sommes rentables aux États-Unis, mais nous perdons plus d’un milliard de dollars par an en Chine. Il y a un concurrent féroce qui n’est rentable dans aucune ville où il est implanté, mais qui achète ainsi ses parts de marché. J’aimerais que le monde ne fonctionne pas ainsi »
Le mec qui ne se moque pas du tout du monde…
Pas de news de la situation en europe ?
Le 19/02/2016 à 14h08
Uber qui se fait “Uberiser” " />
Le 19/02/2016 à 14h11
je NE sais “comment c’est en Europe”, mais en France “y-a pas photo” ! " />
Le 19/02/2016 à 14h16
a chaque fois que je vois cette photo d’illustration, je pense à des emballages de préservatifs…
Le 19/02/2016 à 14h29
« Nous sommes rentables aux États-Unis, mais nous perdons plus d’un milliard de dollars par an en Chine. Il y a un concurrent féroce qui n’est rentable dans aucune ville où il est implanté, mais qui achète ainsi ses parts de marché. J’aimerais que le monde ne fonctionne pas ainsi », Il se fout de la gueule du monde ce con.
Le 19/02/2016 à 14h32
« Nous sommes rentables aux États-Unis, mais nous perdons plus d’un milliard de dollars par an en Chine. Il y a un concurrent féroce qui n’est rentable dans aucune ville où il est implanté, mais qui achète ainsi ses parts de marché. J’aimerais que le monde ne fonctionne pas ainsi »
C’est l’hôpital qui se moque de la charité. En plus c’est le fonctionnement de la plus part des multinationales américaines (et même de façon globale). Écraser ses adversaires en faisant dès prix que l’autre ne pourra pas tenir le temps d’arriver à prendre le première place.
Le 19/02/2016 à 14h42
Je vois pas où est le problème il parle d’être rentable pas de faire des prix qui conviennent aux autres concurrents, même si il fait des prix bas pour niquer la concurrence il veut tout de même être rentable. Hors de ce que je comprends en Chine son concurrent perd de l’argent et n’est donc pas rentable. Après que ce soit rentable dans les impôts a la bourse dans un paradis c’est autre chose
Le 19/02/2016 à 14h42
Édit : doublon , PB de FF mobile sur m.nextinctpact :/
Le 19/02/2016 à 14h44
Il ne manque pas d’air dis donc! En france ils lancent des services où ils incitaient les chauffeurs UberPop à ne rien déclarer si CA<6000€ (de mémoire) sans payer aucune côtisation évidemment, dans ce cas là tout va bien. Par contre si un concurrent fait pire qu’eux ce n’est plus du jeu?
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Le 19/02/2016 à 14h44
Ca veut dire quoi “Valorisation boursière ” ? pour certaine levée de fonds elle est connue et d’autre inconnue.
Sur le marché de la bourse, après la levée de fond du 31/07/2015 la valeur de la société a été portée à 50 milliards ? Elle aurait donc pris 10 milliards en plus ?
Merci d’avance " />
Le 19/02/2016 à 14h48
Chauffeur Privé se débrouille bien. Ils offrent exactement les mêmes services que Uber (d’ailleurs il est de plus en plus fréquent de voir un VTC inscrit à Uber qui le soit aussi chez Chauffeur Privé, avec deux smartphones sur le tableau de bord).
Édit : hmm ça bug sur mobile. C’était une réponse à Timothée.
Le 19/02/2016 à 14h50
SAUF ERREUR DE MA PART:
Lors des levées de fonds, les investisseurs mettent des $\( sur la table en échange de parts dans l'entreprise. En février, 1 milliards de \)\( représentaient un % de la boite qui valorisait la totalité à 40 milliards de \)\(. En juillet, cette même somme permettait d'acheter un % de la boite moins important, donc la boite valait + (50 milliards de \)$).
Après, il s’agit d’une estimation, faite selon des négociations qui prennent en compte le potentiel de l’entreprise, la taille du marché attaqué, etc…
Un exemple:
Tu montes une entreprise et cherche un investisseur. Tu lui donnes 10% de l’entreprise contre 1000€. Ton entreprise est donc valorisée 1000 * 10, soit 10 000€.
6 mois + tard, quelqu’un vient mettre 1000€. Mais il ne peut plus acheté qu’1% avec. Ton entreprise est donc valorisée 1000*100, soit 100 000€.
Le 19/02/2016 à 14h55
C’est valorisation tout court ici, Uber n’est pas côté en bourse.
Concrètement lors d’une levée de fonds, l’entreprise vend n % de son capital pour X euros. Avec une règle de trois tu peux déterminer à quel prix correspond 100 % des parts : c’est la valorisation.
Si elle n’est pas connue à chaque levée de fonds, c’est parce qu’en général lors des tours de tables, les termes sont souvent gardés secrets parce qu’il n’y a pas d’obligation légale d’en informer les marchés. Parfois un des investisseurs peut faire fuiter le montant et/ou la valorisation, c’est pour ça qu’elle n’est pas précisée à chaque fois.
Le 19/02/2016 à 14h57
Si le concurent chinois n’est pas financé par l’état ils sont sur un strict pied d’égalité. Soit Uber tient jusqu’à ce que Didi Kuaidi n’ait plus d’argent à gaspiller soit il quitte le territoire.
Moi ce qui m’étonne, c’est que ca n’arrive qu’en Chine. Personne n’essaye de les concurrencer en occident?
Le 19/02/2016 à 19h10
Tout à fait " />
Je voulais souligner quand dans l’idée c’est la même chose. Certains jouent plus avec les bordures que d’autres et tirent finalement très bien leur épingle du jeu " />.
Le 19/02/2016 à 19h23
Uber ,il parait qu’il y a des gens qui en reviennent de la bouteille d’eau.
Personnellement je ne connais pas,mais ça me saoule a Brest d’attendre un taxi 45 mins un samedi à 1h du matin ,de rentrer chez moi,et de me faire sermonner par le taxi qui me rattrape en bout de chemin pour me dire qu’il serait venu plus vite s’il avait su que j’étais avec un gosse…
Moi j’appelle ça se foutre du monde.
Soit il me dit qu’il ne viendra pas,soit qu’il viendra.
je ne sais pas ce que vaudrait Uber sur ce genre de situation.
Le 19/02/2016 à 22h44
Oui et on va baisser notre froc face aux anglais, et merci à nos politiques pour avoir laisser les anglais faire de Calais la frontière de l’Angleterre. On aurait dû leurs dire fuck, les migrants c’est votre problème, maintenant on subit pour leurs caprices.
Et ce qui est dégueulasse, c’est que ces migrants, une fois passés en Angleterre sont bien accueillis puisque ce sont des bosseurs et ils font souvent des boulots ingrats, mais mine de rien ils participent à l’économie de l’Angleterre donc ça les arrange…
Et là ça nous coûte une fortune pour un problème qui est pas le notre. Et au passage ça a détruit l’économie de ma ville (et des villes au tours).
[/colère off]
Le 20/02/2016 à 00h26
Etant en chine je vois en direct les pratiques de did kuaidi, ils facturent au client moins cher qu’ils ne payent les chauffeur, j’imagine que Uber doit faire la même chose pour essayer de concurrencer didi.
Sans compter qu’a l’inscription le client à le droit à quelques coupon qui lui donne quelque courses quasi gratuite. Donc je comprend que l’argent parte aussi vite.
Ce qui m’étonne c’est que des investisseurs sérieux arrêtent pas d’injecter de l’argent. Surtout en habituant les clients à payer moins cher que ce qu’ils devront à terme.
Le 20/02/2016 à 05h27
“Quand il y a une innovation, les Américains en font un business, les Chinois la copient, et les Européens la réglementent”
(Emma Marcegaglia, chef d’entreprise italienne à Manuel Valls, lors du forum de Davos en 2016 : source)
Au moins peut-on espérer que l’entreprise chinoise paiera ses impôts en Chine (quand elle en paiera); il est donc probable qu’elle soit protégée avec bienveillance par son gouvernement.
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Le 20/02/2016 à 07h52
Le 20/02/2016 à 10h09
Xénophobie et protectionnisme, les deux grandes causes de l’effondrement économique et social francais. Merci de cette brillante démonstration. :)
Le 22/02/2016 à 08h28
J’adore ce bashing d’Uber, “grande méchante entreprise américaine”. Je suis un utilisateur d’Uber depuis qq années et, désolé, le succès vient d’une réponse à un besoin qui existe.
Uber n’est pas une oeuvre de bienfaisance, leur objectif est de gagner de l’argent. Donc perdre 1 milliard par an, c’est normal que ça leur fasse mal au fondement.
Si on en revient à la France, une concurrence a émergée mais un peu tard et le “protectionisme” de la mafia des taxi risque de tuer tous les VTC. C’est bien sur un gros crachat à la gueule des clients de ces derniers qui en grande majorité sont passé à Uber et consorts pour la qualité d’un service que l’ont ne retrouve plus depuis des années chez les taxis.
Le 22/02/2016 à 12h13
Le 22/02/2016 à 16h14
Perso, j’essaierai d’éviter d’Uberiser ma copine …
Le 19/02/2016 à 14h58
Le 19/02/2016 à 15h01
Marché ouvert, bien trop content d’utiliser un service US qu’on a pas eu l’idée ni et/ou la volonté potentielle de financer s’il avait été mis sur la table toussa toussa.
Le principe est simple, on accueille à bras ouverts les trucs US, tout le monde jalouse, chacun y va de sa pâle copie puis un beau jour on se rend compte qu’on s’est fait avoir alors on proteste, on tergiverse, on tente des trucs pour renverser la vapeur à grands renforts de subventions européenne toussa toussa " />
Le 19/02/2016 à 15h32
En même on arrive dans une logique tellement stupide que si un truc vient pas de USA ça ne peut pas marché, donc en le soutient pas. Quand je vois les boîtes qui se barrent aux USA juste pour avoir une légitimité, forcement ça l’imite l’émergence autre part.
Le 19/02/2016 à 15h32
Normalement, ça n’est pas légale en France de “vendre à perte”, j’imagine que ça doit pouvoir s’appliquer aussi aux sociétés de services…
Le 19/02/2016 à 15h47
Le 19/02/2016 à 15h49
Merci !
Le 19/02/2016 à 15h56
[quote:5604809:Just1_]Il ne manque pas d’air dis donc! En france ils lancent des services où ils incitaient les chauffeurs UberPop à ne rien déclarer si CA
Tu as le droit de leur taper dessus, mais utilises des arguments un minimum valides.
Le 19/02/2016 à 16h06
J’aimerai connaitre le détail des dépenses de ce milliard " />
C’est que de la publicité pour tenter d’exister? À ce prix autant racheter toutes la presse Chinoise, à moins qu’Uber paie ses clients pour qu’ils utilisent son service " />
Sinon pourquoi il n’essaie pas la Thaïlande ? Ici c’est la mafia qui fait Taxi, alors le premier chauffeur Uber qui passerait finirait en fauteuil roulant dés son premier client " />
Le 19/02/2016 à 16h10
Mais c’est qui ce Hubert à la fin ?
Le 19/02/2016 à 17h50
Le 19/02/2016 à 18h18
Effectivement, et dans ce cas ça devrait être interdit… Mais bon la réactivité des autorités…
Le 19/02/2016 à 18h36
Le 19/02/2016 à 18h44
C’est quand qu’on vire cette merde ricaine hors de la France ?
Le 19/02/2016 à 18h51
Ouais enfin ça ressemble surtout à la Chine qui défend son territoire encore une fois dans une véritable guerre qui ne dit pas son nom. Ils ne prennent de la mondialisation que ce qui les arranges, c’est pas nouveau. Pendant que nous on se fait bouffer.
Le 19/02/2016 à 18h56
Pas besoin d’aller très loin de nos frontières pour trouver un acteur qui ne prend que ce qui l’arrange… Il suffit de traverser la Manche et nos chers amis Grand-Bretons vis-à-vis de l’Europe " />
Le 19/02/2016 à 19h07
Certes mais ce n’est que dans une certaine mesure, dont la différence est relative. La Chine se bat réellement en tant que superpuissance planétaire face aux États-Unis, les échelles et les enjeux sont très différents.