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Des sénateurs tentent d’adapter la fiscalité à l’économie collaborative

Le fisc, alité ?

Des sénateurs tentent d'adapter la fiscalité à l'économie collaborative

Le 30 mars 2017 à 07h30

Au Sénat, un groupe de travail a une nouvelle fois planché sur la fiscalité de l’économie des plateformes collaboratives. Un univers qui « remet en cause les fondements mêmes de notre système fiscal », estiment ces élus qui s’arment du coup d’une proposition de loi.

Pour justifier de cette mesure, ils jugent le régime fiscal actuel trop complexe : multiplication des régimes fiscaux, exonérations des ventes d’occasion uniquement pour les biens non achetés pour être revendus, exonération également du partage de frais, mais dans des conditions fines, etc.

Certes, la loi de financement de la sécurité sociale pour 2017 a établi deux seuils en deçà desquels il n’est pas obligatoire de s’affilier : 7 846 euros par an pour les locations de biens meubles, 23 000 euros pour les locations de logements meublés de courte durée. Seulement, ces deux régimes ne concernent pas les ventes de biens et services.

Pour appréhender cette économie collaborative qui génère des flux monétaires sans les nécessaires retombées fiscales chez leurs bénéficiaires, le législateur a déjà astreint les plateformes à déclarer automatiquement les revenus perçus par les utilisateurs. De même un récapitulatif annuel des transactions est adressé aux utilisateurs ainsi qu’au fisc.

Un seuil unifié de 3 000 euros

Partant, ces sénateurs proposent d’instaurer en France un régime fiscal et social unifié à partir d’un seuil unique de 3 000 euros. Fiscalement, il prendrait la forme d’un abattement, pour l’ensemble des revenus tirés des plateformes. Un revenu brut de 3 000 euros serait donc réduit à zéro, aux yeux du fisc, grâce à l'abattement.

Cet abattement est dit alternatif aux autres abattements existants, par exemple en matière de micro BIC, micro BNC ou de micro foncier. Ainsi, passé un certain revenu brut annuel, il serait plus intéressant de revenir dans le droit commun que dans l’abattement de 3 000 euros. Avec ce régime, « dès lors que l’activité procure un revenu ‘significatif’, l’utilisateur est traité comme n’importe quel professionnel, sans aucune distorsion de concurrence. Passer par une plateforme ne procurerait aucun avantage fiscal à un chauffeur VTC, à un plombier, à un graphiste ou à un loueur d’appartement s’il en fait une véritable activité ».

sénat fiscalité

Côté sécurité sociale, le statut de travailleur indépendant plane toujours sur ceux qui se livrent à des activités via des plateformes. Ce groupe de travail propose d’instaurer une présomption du caractère non professionnel dès lors que le revenu brut annuel est en dessous du seuil de 3 000 euros. Le travailleur pourrait toujours s’affilier, s’il veut bénéficier d’une protection sociale. S’il touche plus, son affiliation serait décidée au cas par cas selon ses activités. L’enjeu est de « clarifier les critères qui distinguent un travailleur indépendant d’un particulier, en adaptant ceux-ci à la réalité de l’économie numérique ».

sénat fiscalité

Des carottes, des bâtons

Le rapport est donc bourré de carottes, mais n’oublie pas les bâtons. Lors de l’inscription sur une plateforme, l’utilisateur donnerait son accord à la transmission des revenus aux services fiscaux. C’est cette transmission automatisée qui conditionnerait d’ailleurs l’abattement forfaitaire de 3 000 euros.

Ces sommes seraient adressées par la plateforme aux services fiscaux qui les reporteraient sur les déclarations pré-remplies. La loi de finances pour 2017 a déjà prévu un système de déclaration automatisé, mais la commission des finances considère que ce régime est « d’application incertaine en particulier de l’extraterritorialité de certaines plateformes ». En creux, on devine que leur mécanisme serait mondialisé, peu importe où se situe l’intermédiaire technique dans le monde.

D’ailleurs, le groupe souhaite aussi que soient « clarifiées par une instruction fiscale les règles permettant de distinguer simplement les ventes d’occasion des ventes commerciales » et réclame que les outils du contrôle fiscal soient renforcés et que ces mesures visent « les plateformes ou les utilisateurs qui n’acceptent pas la déclaration automatique ».

Des revenus perçus ou présumés perçus

Pour accompagner leurs travaux, les sénateurs ont déposé une proposition de loi qui détaille dans le dur les modalités de leurs propositions.

Ainsi on découvre que les plateformes n’auraient plus seulement à détailler les revenus perçus par les utilisateurs comme aujourd’hui, mais également ceux « présumés perçus ». Cela imposerait donc aux intermédiaires de deviner des revenus possibles ou probables, en complément des pouvoirs d’enquêtes des services fiscaux. Se confirme également que cette mesure vaudrait pour tous les utilisateurs, « résidant en France » mais également tous ceux « qui réalisent des ventes ou des prestations de services en France », peu importe la nationalité de la plateforme. 

Commentaires (11)

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Marc Rees a écrit :



les plateformes n’auraient plus seulement à détailler les revenus perçus par les utilisateurs comme aujourd’hui, mais également ceux « présumés perçus ». Cela imposerait donc aux intermédiaires de deviner des revenus possibles ou probables





mais… mais… c’est complètement con <img data-src=" />



“M. X : revenu possible = 3M € (s’il joue au Loto… en fait j’en sais rien il est juste inscrit sur ma plateforme mais avec 26% des Français jouant à divers jeux, il a 1 chance sur 4 d’en faire partie)” <img data-src=" />


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Un peu comme la taxe foncière ou la taxe qu’ils essayent de passer sur les propriétaires qui ont finis de rembourser leur emprunt de la maison ….

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C’est un hoax qui ressort continuellement : il s’agit seulement d’un vieil avis d’un think tank pour réformer l’imposition sur le patrimoine actuel (taxe foncière, impôt sur la fortune).



Au contraire, la taxe sur les robots ou le revenu universel sont de réelles propositions politique.

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ça sert à mieux détecter les revenus des contribuables. A la limite, tu peux te plaindre que ça ressemblerait à de la délation, en tout cas, je pense que c’est plutôt logique de penser que, si les plateformes doivent déclarer ce qu’elles connaissent du revenu probable de leurs clients-utilisateurs, ça peut aider l’enquête fiscal.

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http://votreargent.lexpress.fr/impots/video-non-les-proprietaires-occupants-ne-seront-pas-soumis-a-un-nouvel-impot_1787533.html

Je parlais surtout de la réforme fiscale en cours où un pourcentage sera appliqué pour les proprio n’ayant plus de crédit / emprunt à rembourser. J’avais suivi un débat de politiciens qui en parlaient (en 2016).

Bien sûr ,elle ne s’appellera pas ainsi mais augmenteront la taxe d’habitation voir le foncier.

Mais vu qu’il y a les élections personne n’en parlent …

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Bientôt la présomption de vente sur leboncoin, great!

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Dans la mesure où les plateformes sont déjà obligées de déclarer les revenus générés par leurs utilisateurs grâce à elles, je trouve qu’y ajouter une estimation (fondée sur… ?) devient un peu abusif.



À moins que la loi (à supposer qu’elle dépasse le stade de projet, c’est évident mais je préfère préciser) ou son décret d’application fournissent des critères objectifs permettant cette évaluation, je trouve cela abusif.



Ce n’est pas vraiment une question de délation, c’est une question de qui fait quel métier et dans quelles conditions.

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Que l’État cherche à réévaluer la valeur locative des logements qui entre dans le calcul de la taxe d’habitation et de la taxe foncière n’a rien à voir avec un supposé “pourcentage […] appliqué pour les proprio n’ayant plus de crédit / emprunt à rembourser”. D’ailleurs le lien de l’article dans ton commentaire est très clair là-dessus.

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WereWindle a écrit :



[…] c’est une question de qui fait quel métier et dans quelles conditions.





<img data-src=" />&nbsp; remarque intéressante. D’ailleurs, je partage plutôt ton avis sur la question. Ceci-dit, ce n’est qu’une ébauche d’un groupe de travail au Sénat, à voir ce que ça pourrait donner si une loi était finalement votée sur le sujet.


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Pour moi à partir du moment qu’il y a valeur ajouté c’est normal qu’il y a taxe. C’est ça l’égalité des citoyens devant la loi.



Par contre je précise, valeur ajouté. Ce faire rembourser une partie de ses frais de transport pendant un covoiturage, ce n’est pas de la valeur ajouté.



Vendre d’occasion un objet dont on n’a plus l’utilité et donc à une valeur bien moindre que la valeur (neuf ; d’achat) de cette objet.&nbsp;

Ce n’est pas de la valeur ajouté.



Par contre mettre en location (ou sous-location) son logement, son véhicule ou son temps, c’est une valeur ajouté et donc doit être taxé/impossé comme n’importe-quelle activité économique à but lucrative.&nbsp;

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